Texte de la REPONSE :
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la garde des sceaux, ministre de la justice, fait connaître à l'honorable parlementaire que la question de l'accouchement anonyme est effectivement l'une des plus controversées en matière de droit de la famille, en raison de la nature des intérêts et des droits en présence. En effet, si, comme le souligne l'auteur de la question, certaines femmes en situation de détresse peuvent affirmer le droit de taire leur maternité, au nom du respect de la liberté individuelle et de la vie privée, certains enfants nés dans de telles conditions revendiquent, au nom de la vérité biologique et de leur propre équilibre, le droit à la connaissance de leurs origines et ne se satisfont pas de la mise à disposition d'éléments non identifiants concernant leur mère ou d'une hypothétique demande de celle-ci d'une levée du secret de son identité. Plusieurs propositions ont été faites en cette matière au cours des derniers mois. Dans son rapport déposé le 5 mai 1998, la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur les droits de l'enfant préconise la conservation par une institution publique des informations relatives à la filiation maternelle biologique de l'enfant et la levée du secret sur ces informations, sur la base d'une demande de la mère et de l'enfant ou de ce dernier seul à sa majorité, sous réserve de l'information préalable de la mère. Mme Irène Théry suggère, de façon plus radicale, dans son rapport déposé le 14 mai 1998, la suppression de la possibilité d'accouchement anonyme. Le garde des sceaux a constitué à la chancellerie un groupe de travail chargé de lui présenter des propositions de réforme du droit de la famille avant la fin du premier semestre 1999. Ce groupe de travail présidé par Mme Dekeuwer-Defossez, procède, en prenant en compte l'ensemble des sensibilités, à un examen approfondi de la question de l'accouchement anonyme. Lorsque le groupe de travail aura transmis ses propositions au garde des sceaux, elle les soumettra à une large consultation notamment des parlementaires qui ont travaillé sur ces sujets. Ce n'est qu'une fois cette consultation menée à bien que le Gouvernement arrêtera sa position.
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