FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 23390  de  Mme   Peulvast-Bergeal Annette ( Socialiste - Yvelines ) QE
Ministère interrogé :  santé et action sociale
Ministère attributaire :  santé et action sociale
Question publiée au JO le :  28/12/1998  page :  7047
Réponse publiée au JO le :  01/03/1999  page :  1285
Rubrique :  consommation
Tête d'analyse :  information des consommateurs
Analyse :  étiquetage informatif. produits alimentaires. composition
Texte de la QUESTION : Mme Annette Peulvast-Bergeal attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur les lacunes de la législation en matière de prévention des allergies alimentaires. La législation française en matière d'étiquetage se base sur le codex alimentarius. Celui-ci stipule que lorsqu'une substance est incluse comme composant d'ingrédient complexe, ne représentant pas plus de 25 % de la totalité du produit fini, elle ne fait pas l'objet d'une mention sur l'étiquetage. Dès lors, tous les aliments préparés peuvent contenir des allergènes potentiels représentant un grave danger pour les personnes souffrant d'allergies. Pourtant, l'article L. 221-1 du code de la consommation dispose que les produits et les services doivent, dans des conditions normales d'utilisation ou dans d'autres conditions raisonnablement prévisibles par le professionnel, présenter la sécurité à laquelle on peut légitimement s'attendre et ne pas porter atteinte à la santé des personnes. Un allergène puissant tel que l'arachide, représentant un danger mortel, est utilisé dans des produits très courants tels que le pain, les produits laitiers, les laits de croissance et infantiles. Pourtant, sa mention n'est pas obligatoire, ce qui oblige les personnes allergiques à exclure tous les produits dont la composition comporte des huiles végétales. D'autres composants alimentaires, même à doses infimes, sont jugés par la communauté scientifique comme étant responsables des intolérances et allergies alimentaires les plus fréquentes tels que les oeufs, le soja, le lait, le gluten, les crustacés. Par conséquent, elle lui demande quelles mesures pourraient être envisagées afin de combattre ce risque grave menaçant les personnes présentant des allergies alimentaires et de les aider à contrôler les produits qu'elles consomment, sachant que leur nombre est en augmentation.
Texte de la REPONSE : Les conditions d'étiquetage des denrées alimentaires suivent le décret n° 84-1147 du 7 décembre 1984 qui transpose en droit national la directive modifiée n° 79/112/CEE du 18 décembre 1978. Actuellement, seuls les constituants présents à plus de 25 % du produit fini doivent être obligatoirement mentionnés. L'amélioration de l'information pour les personnes souffrant d'allergie alimentaire fait toutefois l'objet de travaux, tant au niveau communautaire qu'au sein du Codex alimentarius. Lors de la dernière session du Codex alimentarius qui s'est tenue en mai 1998, la liste des aliments à l'origine des hypersensibilités les plus importantes a été adoptée mais la proposition de réforme de la règle des 25 % n'a pas été retenue. La France est favorable à l'évolution de cette règle mais souhaite un délai de réflexion et souligne que la discussion de cette règle doit se situer dans un cadre plus large de l'information générale du consommateur. Le secrétariat d'Etat à la santé et à l'action sociale a saisi le Conseil supérieur d'hygiène publique de France de ce problème. Son avis sera transmis au ministère de l'économie et des finances, en charge de la réglementation en matière d'étiquetage des denrées alimentaires et à la délégation française du Codex alimentarius.
SOC 11 REP_PUB Ile-de-France O