|
Texte de la QUESTION :
|
M. Henry Chabert attire l'attention de Mme la ministre de la culture et de la communication sur la mise en vente des collections Bianchini Ferrier. Ces collections sont composées de milliers d'empreintes, d'esquisses, de dessins originaux d'artistes (dont Dufy), et surtout de la collection presque complète des grands livres de fabriques qui s'étend de 1889 à 1964. L'Etat semble vouloir se porter acquéreur à travers le fonds du patrimoine au moins des livres de fabriques estimés à environ 7 millions de francs ce qui en évitera la dispersion. En revanche, cela pose de nouveau la question de l'utilisation de ce fonds au bénéfice des institutions parisiennes, puisque cette collection serait destinée au musée des Arts décoratifs de la capitale, et ce alors même que le site de Lyon, patrie des Canuts et de Jacquart, un temps capitale mondiale de la soie, vient d'être classé au patrimoine de l'humanité par l'UNESCO. Pour être conforme à l'esprit de la décentralisation, il paraît nécessaire que ces collections soient acquises au profit d'un musée lyonnais ou en dépôt dans l'un d'entre eux. Il souhaiterait connaître son sentiment sur le principe de l'utilisation du fonds du patrimoine financé par tous les Français et souhaiterait savoir si elle compte étudier les modalités pratiques du maintien à Lyon des collections Bianchini Ferrier grâce à ce fonds.
|
|
Texte de la REPONSE :
|
L'importance, pour l'histoire de l'industrie de la soie en France, de l'ensemble sur lequel l'honorable parlementaire appelle l'attention de la ministre, est incontestable. Sachant qu'aucune institution lyonnaise ne se portait candidate à l'achat, l'Union centrale des arts décoratifs, quant à elle, a effectué une importante couverture photographique du fonds Bianchini Ferrier, permettant d'envisager l'achat et d'éviter ainsi une regrettable dispersion. Ce projet a été approuvé à l'unanimité par le comité scientifique de l'UCAD le 26 novembre dernier. L'éventualité d'une acquisition par le Musée de la mode et du textile trouvait sa justification dans la mesure où la collection concerne essentiellement la succursale parisienne de l'entreprise, située avenue de l'Opéra, et où la clientèle était originaire en grande partie de la capitale. Néanmoins, une série de réunions de concertation a été programmée, à l'initiative de la direction des musées de France avec les représentants de la chambre de commerce de Lyon et l'UCAD, pour étudier, en fonction des différentes sources de financement susceptibles d'être réunies, la possibilité d'acquérir l'ensemble de la collection et sa répartition entre le Musée historique des tissus et le Musée de la mode et du textile. En ce qui concerne l'affectation des crédits du fonds du patrimoine, il convient de rappeler que cette aide financière a pour objet essentiel de permettre l'achat d'oeuvres d'art de haute valeur patrimoniale, quelle que soit leur nature, qui ne pourrait être financé dans le cadre des moyens budgétaires normalement prévus à cet effet. Il s'agit en priorité d'oeuvres ayant fait l'objet d'un refus de certificat en application de l'article 7 de la loi n° 92-1477 du 31 décembre 1992, relative aux produits soumis à certaines restrictions de circulation. Le concours du fonds du patrimoine peut bénéficier à toute collectivité possédant des collections inaliénables à caractère public.
|