Texte de la REPONSE :
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La ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement a pris connaissance, avec intérêt, de la question concernant la situation des atolls de Mururoa et Fangataufa. Sur le plan administratif, les installations nucléaires de base sont définies par l'article 2 du décret n° 63-1228 du 11 décembre 1963, modifié, qui vise en particulier « les installations destinées au stockage, au dépôt ou à l'utilisation de substances radioactives, y compris les déchets, notamment celles qui sont destinées à l'irradiation ». Les installations en cause ne sont en outre classées comme installations nucléaires de base que si leur activité totale dépasse certaines limites. Les limites précitées étant dépassées par l'activité totale des sites telle qu'elle résulte des évaluations de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), la question à se poser est de savoir si les sites des deux atolls répondent à la définition d'installations destinées au stockage de déchets radioactifs. Les deux puits bétonnés de Mururoa où ont été stockés des déchets technologiques semblent répondre à cette définition ; cependant, leur activité totale ne suffit pas à en faire des installations nucléaires de base. Pour atteindre le seuil de classement, il faudrait prendre en compte la radioactivité induite dans le sous-sol des atolls par les expériences nucléaires souterraines. Or la qualification d'« installations » pour ces sous-sols paraît douteuse : la qualification de « destinées au stockage » paraît erronée, car ce n'est évidemment pas un motif de stockage qui a amené aux essais nucléaires en cause. A l'heure actuelle, ces sites, placés sous la responsabilité du ministre de la défense, conservent le statut nucléaire militaire qu'ils avaient avant l'arrêt des expérimentations. Le haut-commissaire à l'énergie atomique en est l'autorité de sûreté. A ce titre, il a entériné le plan de surveillance radiologique et géomécanique dont ils sont l'objet afin de vérifier, en conformité avec la réglementation de droit commun, l'absence d'impact sur l'environnement des activités passées. Les résultats de cette surveillance seront publiés. Une instruction du ministre de la défense, en cours de finalisation, établira la politique suivie pour la gestion des anciens sites d'expérimentations du Pacifique.
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