FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 31127  de  M.   Charroppin Jean ( Rassemblement pour la République - Jura ) QE
Ministère interrogé :  économie
Ministère attributaire :  économie
Question publiée au JO le :  07/06/1999  page :  3390
Réponse publiée au JO le :  13/12/1999  page :  7134
Rubrique :  entreprises
Tête d'analyse :  comptabilité
Analyse :  bilan. publication. accès. réglementation
Texte de la QUESTION : M. Jean Charroppin appelle l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les difficultés provoquées par la publicité et la facilité d'accès aux bilans d'entreprises pour les sociétés qui, soumises à cette obligation légale, ont déposé ces documents auprès du greffe du tribunal de commerce compétent. En effet, de nombreux serveurs Minitel ou Internet se sont spécialisés dans l'accès au public le plus large de données financières particulièrement sensibles puisqu'elles permettent d'évaluer aisément la stratégie d'investissements, les orientations financières ou les difficultés des entreprises. De plus, concernant les sociétés familiales, la diffusion des résultats financiers paraît contredire, de fait, les règles relatives au respect de la vie privée. Surtout, la publicité des comptes constitue un détournement de l'esprit de la loi, établie initialement dans un objectif de sécurité entre partenaires commerciaux. Désormais, l'utilisation de ces chiffres devient courante entre concurrents ou dans le cadre de négociations avec les centrales d'achat, dont les représentants peuvent facilement se référer aux résultats nets des entreprises plûtôt qu'aux prix du marché. En outre, l'obligation de dépôt et l'accès aux résultats comptables des entreprises est une spécificité française, largement mise à profit par nos concurrents européens qui disposent de données considérées comme confidentielles dans leur pays. Ainsi, un fabricant jurassien de lunettes, particulièrement performant à l'exportation, a été victime de cette situation dans la mesure où un concurrent étranger a pu s'adapter aux choix industriels et stratégiques de l'entreprise grâce à la lecture attentive des comptes de résultats. Il lui demande donc de lui indiquer les mesures envisagées afin de mettre fin à cette situation faussant les relations concurrentielles nationales et internationales, desservant les PME-PMI françaises seules soumises à l'obligation de dépôt et à la publicité de leurs bilans dans l'Union européenne, et dont l'accès au public provoque souvent le trouble au sein même des entreprises.
Texte de la REPONSE : L'article 54 du décret du 30 mai 1984 impose aux sociétés commerciales de déposer les documents comptables prévus aux articles 13-1, 44-1 et 293 du décret n° 67-236 du 23 mars 1967 auprès du greffe du tribunal de commerce. Cette obligation est née de la volonté d'améliorer la visibilité de la situation financière des entreprises pour leurs créanciers ou leurs éventuels repreneurs. Il convient de rappeler que cette obligation concerne toutes les entreprises présentes sur le territoire français. Ce qui signifie qu'elle est applicable à une entreprise dont le siège social est situé à l'étranger dès lors qu'elle ouvre un établissement sur le territoire national ou qu'elle fait appel à l'épargne publique en France. Si on constate une différence d'approche entre Etats membres de l'Union européenne, le dispositif français fondé sur une plus grande transparence est globalement favorable à l'ensemble des acteurs économiques. C'est pourquoi la Commission européenne a suscité la création d'un registre européen du commerce qui fonctionne depuis le 1er janvier 1999. Ce registre permet une consultation, via Internet et dans les principales langues de l'Union européenne, des informations contenues dans les registres nationaux. Cette mesure facilitera l'accès des entreprises françaises aux informations concernant leurs partenaires des autres pays européens.
RPR 11 REP_PUB Franche-Comté O