Texte de la REPONSE :
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En juillet 1998, la ministre de la culture et de la communication a mis à l'étude la perspective d'une nouvelle salle de concerts à Paris. Un rapport, remis en février 1999, opte pour la construction d'un équipement nouveau et préconise sa localisation sur le site de la Villette, renouant ainsi avec le schéma initial d'aménagement du site. Un tel programme permettrait de doter Paris d'un équipement à la hauteur des ambitions nationales et offrirait un lieu de résidence adéquat pour l'orchestre de Paris. Sa localisation présenterait l'avantage de la proximité immédiate de la Cité de la Musique, du Conservatoire national supérieur de musique et de danse, de la Grande Halle et du Zénith, et ouvrirait d'intéressantes perspectives en termes de politique de la ville et de renouvellement des publics des concerts symphoniques. Ce programme, qui comporte la création d'une salle de 2 500 places, est aujourd'hui estimé à 410 millions de francs (TTC) en investissement. La ministre a fait état de son intérêt pour ce projet lors d'une déclaration à la presse le 23 février 1999, simultanément à l'annonce de la nomination d'un nouveau directeur musical de l'orchestre de Paris. Elle a également marqué son souhait que la charge budgétaire liée à ce projet soit assumée par l'ensemble des collectivités publiques concernées. En effet, l'auditorium présenterait à l'évidence un intérêt public à la fois normal, régional et municipal. En outre, un projet de cette ampleur, s'il était porté seul par l'Etat, serait de nature à affecter la logique d'aménagement du territoire qui tend à ce que le ministère de la culture et de la communication, demain davantage qu'hier, localise en région ses interventions les plus significatives. A cet égard, il est rappelé à l'honorable parlementaire que, dans le projet de loi de finances pour 2000, les crédits consacrés à la réalisation d'équipements culturels en région font désormais jeu égal avec ceux consacrés à la réalisation d'équipements culturels nationaux à Paris. En 1997, cette proportion était de trois contre un en faveur de Paris. La ministre a annoncé sa volonté de consolider ce nouvel équilibre, propice à une meilleure distribution des équipements culturels sur l'ensemble du territoire, dans les lois de finances à venir. C'est pourquoi, en communiquant le rapport au maire de Paris et au président du conseil régional d'Ile-de-France, la ministre a souhaité recueillir leur avis sur les perspectives de partenariat liées à ce projet. La ville de Paris a fait officiellement connaître son opposition, au moment où le conseil régional d'Ile-de-France faisait savoir qu'il conditionnerait son intervention à celle de la ville. Tout en regrettant la position réservée de ces deux collectivités, le ministère de la culture et de la communication n'en poursuit pas moins les études destinées à vérifier les coûts de construction et de fonctionnement, à rechercher les économies possibles, à mobiliser au mieux d'éventuels partenariats privés et à déterminer le mode de gestion qui concilierait au mieux les impératifs de politique culturelle et de rigueur budgétaire. Une décision définitive sur le projet sera annoncée par la ministre d'ici à la fin du premier semestre 2000. Il convient également de préciser que, une fois la décision prise, les délais de mise en oeuvre tenant à la passation des marchés, à la conception et à la construction de l'équipement exclueraient, en tout état de cause, une installation de l'orchestre de Paris dès 2002. La salle Pleyel doit donc continuer d'assumer, même dans un contexte de gestion commerciale plus marquée, une responsabilité particulière à l'égard des ensembles symphoniques parisiens. C'est pourquoi le ministère étudie actuellement les moyens les plus adéquats pour préserver la vocation symphonique de la salle Pleyel.
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