FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 41226  de  M.   Étienne Jean-Claude ( Rassemblement pour la République - Marne ) QE
Ministère interrogé :  économie
Ministère attributaire :  économie
Question publiée au JO le :  07/02/2000  page :  773
Réponse publiée au JO le :  26/06/2000  page :  3811
Rubrique :  énergie et carburants
Tête d'analyse :  stations-service
Analyse :  concurrence des grandes surfaces
Texte de la QUESTION : M. Jean-Claude Etienne attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur le rôle de l'Etat dans la détermination des instruments de la régulation du commerce et de la distribution. Lors des assises du commerce et de la distribution, qui se sont tenues le 13 janvier dernier, le Gouvernement a privilégié trois orientations en ce domaine : corriger les déséquilibres, prévenir et sanctionner les abus. Dans cette perspective, le Conseil des ministres du 23 février prochain devrait évoquer le projet de loi sur les nouvelles régulations économiques. A cet égard, les professionnels de la distribution des carburants souhaitent vivement que des dispositions prévoient l'interdiction de revendre en l'état des carburants à des prix abusivement bas, pour mettre un terme aux prix d'appel prédateurs pratiqués par les grandes et moyennes surfaces sur les carburants, et ce en complétant l'article 10-1 de l'ordonnance du 1er décembre 1986. En outre, ils attendent une redéfinition de la revente à perte, afin que soient intégrés les coûts additionnels indissociables à la revente des carburants, en aménageant l'article 32-1 de l'ordonnance susvisée. En conséquence il lui demande de lui préciser si le Gouvernement entend répondre favorablement aux attentes des professionnels concernés.
Texte de la REPONSE : Les dispositions des articles 10-1 et 32-1 avaient, lors des travaux parlementaires portant sur la modification de l'ordonnance du 1er décembre 1986 par la loi du 1er décembre 1996, fait l'objet d'un vaste débat. Le nouvel article 10-1 introduit dans l'ordonnance de 1986 a eu pour objet le traitement des abus concernant les produits autres que ceux revendus en l'état, traités dans l'article 32. Le diagnostic auquel le Gouvernement vient de procéder, au terme de larges consultations auprès des professionnels de tous les secteurs, pour la préparation du projet de loi sur les nouvelles régulations économiques, n'aboutit pas à remettre en cause ces dispositions ou à les remanier. En effet, l'introduction des dispositions de la loi du 1er juillet 1996 a entraîné une nette diminution du nombre d'anomalies faisant l'objet de plaintes ou détectées lors d'enquêtes déclenchées par les services du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie. Il faut voir dans ce résultat le caractère dissuasif de ce texte, mais aussi une modification progressive des comportements permettant une restauration progressive des conditions d'une concurrence plus loyale. Le secteur des carburants n'a pas été tenu à l'écart de ce mouvement et les textes s'y appliquent d'ailleurs de la même manière que dans le reste de l'économie. Il en résulte clairement que les moyens juridiques existent déjà pour un contrôle effectif et une sanction des pratiques de prix abusivement bas ou de revente à perte. Il apparaît par conséquent inopportun de prévoir des dispositions particulières nouvelles qui s'appliqueraient à ce seul secteur, alors que les textes actuellement applicables ont prouvé leur efficacité ; il n'en demeure pas moins que le Gouvernement souhaite, et c'est l'objet du projet présenté en conseil des ministres le 15 mars 2000, favoriser un meilleur équilibre dans les relations commerciales entre les opérateurs, améliorer la lutte contre les pratiques abusives au moyen notamment du renforcement des sanctions et d'un accroissement des moyens d'actions de l'Etat auprès des tribunaux pour faire condamner l'atteinte à l'ordre public économique.
RPR 11 REP_PUB Champagne-Ardenne O