FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 54050  de  M.   Micaux Pierre ( Union pour la démocratie française-Alliance - Aube ) QE
Ministère interrogé :  emploi et solidarité
Ministère attributaire :  emploi et solidarité
Question publiée au JO le :  20/11/2000  page :  6552
Réponse publiée au JO le :  24/12/2001  page :  7441
Rubrique :  femmes
Tête d'analyse :  congé de maternité
Analyse :  perspectives
Texte de la QUESTION : M. Pierre Micaux appelle l'attention de Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité sur les préoccupations exprimées par divers syndicats et comités quant au risque d'une protection amoindrie des femmes au travail, dans le cadre de la transposition en droit français de la directive 92/95/CEE du 19 octobre 1992. Il lui demande de bien vouloir lui confirmer l'engagement clair du Gouvernement dans le sens du maintien des durées actuelles de congé de maternité (16 semaines dont 10 post-natales) comme de l'interdiction de licenciement des femmes enceintes et en congé de maternité, d'autant que la directive évoque en la matière le respect des législations et pratiques nationales.
Texte de la REPONSE : L'honorable parlementaire a bien voulu appeler l'attention de madame la ministre de l'emploi et de la solidarité sur les mesures législatives nécessaires à la transposition de la directive 92/85/CEE concernant la mise en oeuvre de mesures visant à promouvoir l'amélioration de la santé et de la sécurité des travailleuses enceintes, accouchées ou allaitantes au travail qui font l'objet de deux dispositions. Elles ont pour objectif de compléter la législation nationale lorsque celle-ci n'atteint pas le niveau prescrit par la directive européenne. Tel est notamment le cas pour ce qui concerne la suspension du contrat de travail de la salariée lorsque son emploi s'avère incompatible avec son état de grossesse, en raison de risques professionnels, ou lorsqu'elle travaille de nuit, et qu'aucun reclassement dans l'entreprise n'est envisageable. La transposition des dispositions sur la protection des femmes enceintes travaillant sur un poste de nuit est assurée par le paragraphe XII de l'article 17 de la loi n° 2001-397 du 9 mai 2001 relative à l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Ces dispositions très protectrices prévoient le transfert sur un poste de jour à la demande de la salariée dès le début de la grossesse, et en cas d'impossibilité de reclassement, la suspension du contrat de travail assorie d'une garantie de rémunération. La transposition des dispositions de la directive relative à la protection des femmes enceintes faces à certains risques professionnels est assurée par la voie de l'ordonnance n° 2000-73 du 22 février 2001 publiée au Journal officiel du 24 février 2201. En ce qui concerne le congé de maternité, l'article 8 de la directive prévoit que les femmes bénéficient d'un congé d'au moins 14 semaines continues. En France, la durée minimale du congé de maternité a été fixée par la loi n° 80-545 du 17 juillet 1980 à 16 semaines. Aucune modification à la baisse n'interviendra dans les domaines où les dispositions du droit français sont plus favorables que le minimum imposé par la directive, et ce conformément au principe énoncé à son article 1er, paragraphe 3, selon lequel la directive ne peut avoir pour effet la régression du niveau de protection des travailleuses enceintes, accouchées ou allaitantes par rapport à la situation existante dans chaque Etat membre à la date de son adoption. Les dispositions en droit français sont donc plus protectrices que celles de la directive 92-85 maternité et il n'est nullement question de remettre en cause ni la durée du congé de maternité ni l'interdiction de licenciement pendant le congé de maternité.
UDF 11 REP_PUB Champagne-Ardenne O