Texte de la REPONSE :
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CONVENTION D'OBJECTIFS DE POLITIQUE CULTURELLE ENTRE L'ÉTAT ET
LA VILLE DE MARSEILLE M. le président.
La parole est à M. Roland Blum, pour exposer sa question, n° 1374, relative à la
convention d'objectifs de politique culturelle entre l'État et la ville de
Marseille. M. Roland Blum. Monsieur le président, monsieur
le ministre de la culture et de la communication, lors de sa séance du 20 juin
2005, le conseil municipal de la ville de Marseille a approuvé le projet de
convention d'objectifs signé entre la ville et l'État pour la période 2005 -
2007. Ce document stratégique fixe les engagements de la ville et de l'État en
vue de la réalisation des grands équipements culturels structurants marseillais,
pour des montants respectifs de 74,916 millions d'euros et 109,481 millions
d'euros. Figurent notamment dans ce document la réalisation des grands projets
suivants : le Musée des civilisations européennes et méditerranéennes, l'îlot 3
de la Friche la Belle de Mai, la Cité des arts de la rue, le Château de la
Buzine. L'intérêt que l'État porte à Marseille, grande métropole culturelle
européenne et méditerranéenne, consacre l'effort culturel accompli depuis dix
ans par cette ville. Parmi les grands projets d'équipements identifiés par cette
convention, le Musée des civilisations européennes et méditerranéennes - MUCEM -
est un projet de tout premier plan pour le développement de la cité
phocéenne. Aussi, la ville de Marseille est-elle disposée à contribuer à
l'engagement effectif des travaux du MUCEM dès 2006 en mobilisant immédiatement
l'intégralité de sa part prévue dans la convention, soit 15,1 millions d'euros.
Cet effort important de la ville permettrait d'entamer dans les meilleurs délais
les travaux de réalisation de ce grand musée euro-méditerranéen. Cette
proposition vient de faire récemment l'objet d'un courrier adressé par le maire
de Marseille à M. le Président de la République. Incontestablement, Marseille
connaît une accélération de son développement aux plans économique, social et
culturel. Dans cette dynamique, l'appui de l'État reste indispensable et je me
réjouis de constater qu'il soit aux côtés de la municipalité sur les dossiers
structurants. J'évoquerai ici l'équilibre du partenariat qui a été trouvé sur
la plupart des grands dossiers culturels de la ville : le Mémorial de
l'outre-mer, la Criée, le Ballet national de Marseille, l'École nationale
supérieure de danse, le Conservatoire national de région, la Friche la Belle de
Mai, le Grand Longchamp, la rénovation de l'Opéra de Marseille, pour ne citer
que la plupart de ces équipements. Pour autant, bien que figurant dans les
priorités communes visées par notre convention d'objectifs, certains opérateurs
pourraient faire l'objet d'une reconnaissance plus affirmée de la part de
l'État. Je pense notamment au " Festival de Marseille ", festival de danse de
tout premier plan, tout comme aux arts plastiques à Marseille, un temps soutenus
par votre ministère, qui voient aussi réduire sensiblement l'aide dont ils ont
pu bénéficier par le passé. En conclusion, nous attendons de votre ministère
qu'il confirme ses engagements aux côtés de la ville et prête une attention plus
marquée à des structures professionnelles d'ores et déjà internationalement
reconnues ou à des chantiers significatifs pour notre histoire et notre
patrimoine national. Pour notre part, nous sommes prêts à apporter tout notre
soutien à l'implantation des grands projets dont l'État est aujourd'hui le
porteur pour contribuer avec lui à l'avenir de Marseille, capitale culturelle
euro-méditerranéenne. M. le président. La parole est à M. le
ministre de la culture et de la communication. M. Renaud Donnedieu de
Vabres, ministre de la culture et de la communication. Monsieur
le député, vous avez raison de le souligner, la ville de Marseille, sous l'égide
du sénateur-maire Jean-Claude Gaudin, connaît une forte accélération de son
développement culturel, ce dont je vous félicite. Vous menez, en effet, une
véritable stratégie d'attractivité, montrant ainsi l'importance du lien entre la
culture et l'économie. Les exemples ne manquent pas, que ce soit en matière de
patrimoine ou de spectacle vivant, notamment grâce aux activités foisonnantes
des arts de la rue ou à la localisation des activités audiovisuelles. La cité
phocéenne est, sans conteste, une ville emblématique où la culture a droit de
cité et constitue une fierté et un atout pour son attractivité. Face à ce
développement fortement soutenu par la ville de Marseille, l'État est et restera
un partenaire d'autant plus solide que vous avez voté le budget de l'État, ce
qui permettra une répartition la plus juste possible ! Sur un montant total
d'opérations d'investissement de 256,9 millions d'euros, la part de l'État
s'élèvera à 104,4 millions d'euros pour la période 2005-2007 dans le cadre de la
convention État-ville. Comme je l'ai indiqué, lors de la présentation de mon
budget pour 2006, nous poursuivrons, cette année, la réalisation du Musée des
civilisations européennes et méditerranéennes, avec une nouvelle phase de
réhabilitation du Fort Saint-Jean, la création d'un partenariat public-privé
pour le centre des réserves et la poursuite du chantier des collections. Ainsi,
la salle de 300 mètres carrés du bâtiment H sera terminée à la fin de l'année
2006 pour accueillir de nouvelles expositions jusque-là limitées à la Tour du
Roi René. Par ailleurs, la relocalisation du département de recherches
archéologiques, subaquatiques et sous-marines à l'Estaque connaîtra une nouvelle
avancée avec le lancement des appels d'offres en ce début d'année et une fin de
chantier au premier trimestre 2007. S'agissant du festival de Marseille,
celui-ci a connu une augmentation régulière de l'engagement de l'État depuis
trois ans. Au titre des arts plastiques, des crédits sont clairement fléchés
pour une étude de définition d'une future biennale d'art contemporain. Enfin,
le patrimoine fait également l'objet d'une attention particulière de mon
département ministériel puisque ce dernier est engagé au titre de la
restauration du Palais du Grand Longchamp, de la restauration du Musée des
Beaux-Arts ainsi que de l'Opéra et du Château de la Buzine. Ainsi, monsieur
le député Blum, si le MUCEM tient une place importante dans la convention de
développement culturel signée entre la ville et l'État, c'est un grand et
magnifique projet que je soutiens personnellement. J'ai compris votre
attachement. Le Gouvernement reste très attentif à l'accompagnement des attentes
de la ville en matière de développement culturel dans son ensemble. C'est la
combinaison fructueuse des énergies que j'appelle donc de mes voeux pour
l'ensemble des relations entre l'État et les collectivités territoriales. Votre
stratégie est, à juste titre, très ambitieuse. Je serai le partenaire le plus
solide. Encore faut-il qu'au-delà de l'État et de la ville, la région, le
département et un certain nombre de partenaires privés s'engagent également.
Nous ne sommes pas dans le marginal sympathique, mais dans le développement
d'une ville et d'un pays. M. le président. La parole est à
M. Roland Blum. M. Roland Blum. Je vous remercie de votre
réponse, monsieur le ministre. Je partage, bien entendu, tout à fait votre
point de vue sur l'engagement des autres collectivités territoriales qui,
malheureusement, reste insuffisant. Néanmoins, je me permettrai d'insister sur
le MUCEM qui est un projet très important pour Marseille, et dont la maîtrise
d'ouvrage appartient à l'État. Vous venez de signaler que les travaux concernant
le Fort Saint-Jean vont prochainement débuter, ce dont nous vous remercions.
Toutefois, le Fort Saint-Jean reste une partie, si ce n'est mineure, en tout cas
marginale, par rapport à l'ensemble du projet. Nous souhaiterions donc, monsieur
le ministre, que vous pesiez de toute votre autorité pour que, dans les deux
années à venir, les études soient terminées et que les travaux du MUCEM
s'accélèrent.
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