FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 15926  de  M.   Cornut-Gentille François ( Union pour un Mouvement Populaire - Haute-Marne ) QE
Ministère interrogé :  écologie
Ministère attributaire :  écologie
Question publiée au JO le :  07/04/2003  page :  2608
Réponse publiée au JO le :  20/10/2003  page :  8002
Rubrique :  environnement
Tête d'analyse :  politiques communautaires
Analyse :  perspectives
Texte de la QUESTION : M. François Cornut-Gentille attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie et du développement durable sur la politique européenne en matière d'environnement. S'appuyant sur une enquête montrant que les questions environnementales sont en tête de la liste de priorités des Européens, la commissaire européenne à l'environnement a interprété ces chiffres comme un encouragement à davantage de mesures réglementaires européennes en la matière. Alors qu'en France on constate les difficultés à appliquer les normes environnementales européennes existantes, notamment en ce qui concerne l'eau et la chasse, l'annonce d'une nouvelle étape réglementaire ne peut que susciter interrogations et perplexité. En conséquence il lui demande de bien vouloir préciser les principes préconisés par le Gouvernement auprès de la Commission européenne en matière d'édiction du droit de l'environnement et de répartition de compétences entre l'échelon européen et l'échelon national.
Texte de la REPONSE : La ministre de l'écologie et du développement durable a pris connaissance, avec intérêt, de la question relative à la politique européenne en matière d'environnement. L'enquête à laquelle il est fait référence dans la présente question a été menée pour le compte de la Commission européenne dans le cadre de l'Eurobaromètre « Les attitudes des Européens envers l'environnement », dont les résultats ont été publiés fin mars 2003. L'augmentation du nombre de mesures réglementaires européennes n'entre pas dans les objectifs stratégiques actuels de la Commission, dans quelque domaine que ce soit. En effet, conformément aux dispositions du Livre blanc sur la gouvernance européenne, la Commission a présenté en juin 2002 une communication intitulée mieux légiférer, dans laquelle elle s'engage à améliorer, par l'utilisation de nouveaux outils, la qualité de sa réglementation. Il s'agit notamment d'établir plus systématiquement les motivations de l'exercice de son droit d'initiative et de « limiter l'énoncé de ses propositions législatives aux exigences essentielles ». Un mois plus tard, la Commission publiait une communication sur « les accords environnementaux conclus au niveau communautaire », dont l'objectif est notamment d'encourager l'adoption d'attitudes « pro-actives » de la part des opérateurs économiques, de fournir une solution rapide et adaptée aux enjeux environnementaux mais aussi d'améliorer le rapport coûts-efficacité des mesures prises pour l'administration. Cet objectif est par ailleurs repris dans le sixième programme d'action pour l'environnement, véritable programme législatif et de travail de la Commission européenne pour les dix années à venir. Si le programme insiste sur l'importance d'une mise en oeuvre intégrale et correcte de la législation en vigueur, il ne considère nullement l'augmentation de son volume comme une priorité. Il indique à cet égard : « Il y a [...] lieu d'envisager [...] d'autres moyens de réaliser les objectifs environnementaux. » Ce programme prévoit notamment le développement d'une stratégie de planification au sein de la direction générale de l'environnement, qui se reflète à travers le programme de travail annuel de la Commission. Ainsi, celle-ci ne prévoit pas une nouvelle étape réglementaire qui se traduirait par une augmentation substantielle du nombre de textes. Elle vise plutôt à mieux sélectionner les matières et les opportunités de ses interventions réglementaires pour améliorer la qualité de ces dernières. Le Gouvernement ne peut que se féliciter d'une telle orientation et s'est plusieurs fois exprimé en ce sens. Chaque réglementation nouvelle ou existante devrait pouvoir être évaluée par rapport à son efficacité environnementale et, si les résultats ne sont pas probants, de nouveaux instruments devraient être considérés afin d'améliorer ces performances environnementales. Plusieurs rencontres entre la ministre de l'écologie et du développement durable et la commissaire Wallström ont déjà eu lieu, au cours desquelles ces sujets sont chaque fois évoqués. Le dialogue entre services des deux administrations se développe, et les difficultés éventuelles sur la transposition en droit français de textes adoptés ou en cours d'élaboration sont chaque fois abordées de manière pragmatique. Plus que tout autre, le domaine de l'environnement appelle une action concertée et partagée des acteurs locaux, nationaux, communautaires et internationaux.
UMP 12 REP_PUB Champagne-Ardenne O