FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 79063  de  M.   Blessig Émile ( Union pour un Mouvement Populaire - Bas-Rhin ) QE
Ministère interrogé :  écologie
Ministère attributaire :  écologie
Question publiée au JO le :  29/11/2005  page :  10950
Réponse publiée au JO le :  09/05/2006  page :  4940
Date de signalisat° :  02/05/2006
Rubrique :  patrimoine culturel
Tête d'analyse :  monuments historiques
Analyse :  périmètre de protection. réglementation
Texte de la QUESTION : M. Émile Blessig souhaiterait interroger Mme la ministre de l'écologie et du développement durable sur les règles applicables à l'installation de capteurs solaires sur des habitations qui se situent dans ou à proximité d'un site « Architecture et bâtiments de France ». La nécessaire protection de notre patrimoine architecturale ne doit pas être un frein au développement des énergies renouvelables qui oeuvrent à la protection de notre patrimoine naturel. Par conséquent, il aimerait savoir de quelle manière ces deux enjeux sont pris en compte.
Texte de la REPONSE : La ministre de l'écologie et du développement durable a pris connaissance, avec intérêt, de la question relative au développement de l'énergie solaire et à la protection du patrimoine. La loi n° 2005-781 du 13 juillet 2005 de programme fixant les orientations de la politique énergétique vise un objectif de satisfaire en 2010, 10 % de nos besoins énergétiques à partir de sources d'énergies renouvelables, en augmentant notamment de 50 % la production de chaleur d'origine renouvelable. Elle prévoit la mise en place du plan « Face Sud » qui vise à installer un million de mètres carrés de capteurs solaires par an à l'horizon 2010. D'autre part, elle encourage la recherche visant à intégrer le photovoltaïque aux bâtiments et à diminuer son coût, afin d'accélérer le développement de cette filière à moyen terme. La loi de finances 2005 a, par ailleurs, institué un crédit d'impôt au titre de l'habitation principale du contribuable située en France. L'arrêté du 9 février 2005, complété par l'arrêté du 12 décembre 2005, dresse la liste précise des équipements, matériaux et appareils ouvrant droit à ce crédit d'impôt. Parmi eux figurent les panneaux photovoltaiques, les chauffe-eau solaires individuels et les systèmes solaires combinés. L'installation de capteurs solaires nécessite pour le particulier une déclaration de travaux pour une maison existante et le dépôt d'un permis de construire pour une maison neuve. La réglementation actuelle prévoit que ces installations s'intègrent au mieux dans leur environnement. C'est pourquoi dans le cas où l'installation est envisagée sur un bâtiment existant dans un site inscrit, classé et aux abords d'un monument historique, le recours à des spécialistes du patrimoine est juridiquement encadré. L'architecte des bâtiments de France (ABF) émet un avis conforme si le bâtiment concerné se situe dans le périmètre des 500 mètres d'un monument historique et qu'il est en covisibilité de ce monument (articles R. 341-9 du code de l'environnement et L. 621-31 du code du patrimoine). En site inscrit, l'ABF émet un avis simple en cas de travaux et un avis conforme en cas de projet de démolition. Les sites classés ne peuvent ni être détruits ni être modifiés dans leur état ou leur aspect sauf autorisation spéciale du ministre chargé des sites (articles L. 341-1 à L. 341-22 du code de l'environnement), qui demande l'avis de l'ABF ou de la direction régionale de l'environnement. Il existe aujourd'hui de nombreuses solutions techniques pour intégrer au mieux des panneaux solaires en fonction du type des caractéristiques techniques du bâtiment dont les matériaux (taille, forme, couleur, etc.). Il est donc plus facile de s'assurer de la prise en compte de préoccupations environnementales lorsqu'il s'agit de la construction d'un bâtiment. À cet égard, des conseils peuvent être apportés par les architectes des bâtiments de France ainsi que les architectes dépendant des conseils d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement (CADE). Ces derniers, créés par la loi sur l'architecture du 3 janvier 1977, sont en place dans quatre-vingt-huit départements à l'initiative des conseils généraux. C'est dans ce cadre que des réflexions sont actuellement menées avec d'autres ministères, dont celui de la culture. Celles-ci pourraient prendre la forme d'une circulaire qui s'accompagnerait d'un guide précisant des méthodes et des solutions techniques permettant de concilier protection des sites et développement de cette énergie. Cela permettra de clarifier les attentes des différents acteurs : opérateurs, particuliers, collectivités, administrations. L'ensemble de ce dispositif devrait permettre l'essor de la filière solaire tout en préservant la qualité et le cadre de vie de nos concitoyens.
UMP 12 REP_PUB Alsace O