FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 81413  de  M.   Landrain Édouard ( Union pour un Mouvement Populaire - Loire-Atlantique ) QE
Ministère interrogé :  intérieur et aménagement du territoire
Ministère attributaire :  justice
Question publiée au JO le :  20/12/2005  page :  11714
Réponse publiée au JO le :  06/06/2006  page :  5988
Date de changement d'attribution :  24/01/2006
Rubrique :  jeux et paris
Tête d'analyse :  jeux de loto
Analyse :  lots. montant
Texte de la QUESTION : M. Édouard Landrain interroge M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire, au sujet de la réglementation concernant les « lotos ». En effet, ceux-ci prolifèrent actuellement d'une façon anarchique. Et la prolifération de ce loisir entraîne des abus non justifiés pénalisant les petites associations. Dans la banlieue nantaise, il y a peu, un loto a attiré 2 000 personnes. Il était organisé par des gens que l'on peut considérer comme quasi « professionnels ». Aucune taxation n'est imposée pour ce genre de spectacle alors que les organisateurs de ces lotos pourraient presque être assimilés aux intermittents du spectacle. L'impact de ces grands lotos est démesuré car, étant donné le nombre de participants, les lots offerts sont souvent grandioses (voiture, appareils ménagers, voyages, etc.). Les petites associations locales, qui, elles, n'ont pas de salles suffisamment grandes ni d'équipes de bénévoles leur permettant d'organiser des manifestations d'une si grande ampleur, se voient pénalisées car elles ne peuvent offrir que des lots inférieurs. Donc : petits lots, petit public, petites rentrées. Il lui demande s'il ne serait pas possible d'envisager que les montants des lots des lotos soient limités afin d'éviter toute exagération. - Question transmise à M. le garde des sceaux, ministre de la justice.
Texte de la REPONSE : Le garde des sceaux, ministre de la justice fait connaître à l'honorable parlementaire que l'article 6 de la loi du 21 mai 1836 prévoyant une dérogation à la prohibition des loteries pour les lotos traditionnels a été modifié sur deux points par l'article 23 de la loi du 9 mars 2004. En premier lieu, est prévue la possibilité pour les joueurs de gagner des bons d'achat non remboursables. En second lieu, il n'est plus fait référence à un montant maximal des lots mis en jeu, auparavant fixé par arrêté à 400 euros. Seul est désormais prévu un plafond de 20 euros pour les mises. Cependant, le cadre général de ces lotos n'a aucunement été remis en cause. Ils doivent toujours être organisés « dans un cercle restreint et uniquement dans un but social, culturel, scientifique, éducatif, sportif ou d'animation sociale ». En outre, les lots ne peuvent consister en aucun cas en sommes d'argent ni être remboursés. La violation de ces règles est punie, selon les dispositions de l'article 3 de la loi du 9 mars 2004, de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende. Le juge pénal a donc eu l'occasion de statuer sur l'interprétation des termes de l'article 6. Sont ainsi pris en compte l'importance et le coût des publicités réalisées, l'étendue de leur zone de diffusion et le nombre des participants à chaque loterie, surtout lorsque celui-ci est largement supérieur à celui des membres des associations présentées comme les soutiens de ces manifestations, et enfin la fréquence des réunions. Par exemple, il a pu être considéré que ne constituait pas un loto organisé dans un « cercle restreint » celui ayant fait l'objet d'une large publicité et pour lequel les organisateurs avaient prévu le ramassage par car des participants dans un rayon de plusieurs dizaines de kilomètres (Cass. Crim. 20 septembre 2000). Un contrôle des plus vigilants est également exercé sur le montant des fonds reversés aux associations, lorsque celles-ci font appel à un prestataire pour l'organisation du loto (Cass. Crim. 1er décembre 2004). Le loto ne doit pas devenir, par son caractère répétitif et le nombre de ses participants, une activité économique à part entière s'écartant alors d'un but social, culturel, scientifique, éducatif, sportif ou d'animation sociale. Les poursuites qui peuvent être exercées dans ce cadre permettent de réguler la pratique des lotos afin d'exclure un caractère commercial et de la maintenir dans sa vocation initiale d'aide financière aux associations locales.
UMP 12 REP_PUB Pays-de-Loire O