FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 81729  de  Mme   Poletti Bérengère ( Union pour un Mouvement Populaire - Ardennes ) QE
Ministère interrogé :  écologie
Ministère attributaire :  écologie
Question publiée au JO le :  27/12/2005  page :  11917
Réponse publiée au JO le :  25/04/2006  page :  4446
Rubrique :  environnement
Tête d'analyse :  protection
Analyse :  réchauffement climatique. conséquences
Texte de la QUESTION : Mme Bérengère Poletti attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie et du développement durable sur la découverte d'une équipe de chercheurs russes. En effet, elle vient d'établir un inquiétant diagnostic au sujet du sol gelé de la Sibérie. Le pergélisol, qui recouvre une énorme tourbière générant du méthane, un gaz à effet de serre bien plus nuisible que le dioxyde de carbone, est en train de fondre, causant l'apparition d'un grand nombre de lacs peu profonds. Ce phénomène constitue la preuve d'un glissement écologique probablement irréversible et indubitablement relié au réchauffement climatique. La fonte du sol gelé aura pour conséquence que les quelques 70 milliards de tonnes de méthane ne seront plus retenus mais s'échapperont dans l'atmosphère. À plus long terme, les scientifiques russes craignent que ce phénomène ne contribue de façon exponentielle au réchauffement de la planète. Aussi, il lui serait agréable de connaître la position du Gouvernement quant à cette découverte scientifique.
Texte de la REPONSE : La ministre de l'écologie et du développement durable a pris connaissance, avec intérêt, de la question relative à la fonte du pergélisol en Sibérie, provoquée par le réchauffement climatique et susceptible de dégager des quantités de méthane considérables, qui viendraient aggraver encore le changement climatique déjà observé. Le pergélisol couvre actuellement plus de 20 % de la surface continentale de l'hémisphère Nord. Les observations en Sibérie, en Alaska et dans nombre de régions montagneuses montrent en effet un réchauffement général de cette couche de pergélisol, une fonte accélérée dans sa partie Sud, ainsi qu'une érosion importante à son interface avec l'océan Glacial arctique. Les conséquences locales sont parfois désastreuses, notamment pour les fondations des constructions installées dans ces régions. Comme il est souligné dans cette question, une rétroaction pourrait se produire du fait de la libération de méthane contenu, qui s'ajouterait aux gaz à effet de serre déjà présents dans l'atmosphère. D'après le troisième rapport d'évaluation du GIEC, il semblerait que la plus grande partie du méthane gazeux, ainsi libéré, serait décomposée par les bactéries présentes dans les sédiments et les couches d'eau. Un autre élément de nature à rassurer est que l'augmentation de la concentration de l'atmosphère en méthane s'est ralentie ces dernières années, sans cependant que la raison en soit clairement connue. Il ne semble donc pas possible aujourd'hui de dire avec certitude quelles quantités de méthane et de dioxyde de carbone seront introduites dans l'atmosphère par la fonte du pergélisol, ni si nous assisterons à un effet d'amplification du réchauffement climatique à travers ce mécanisme. Cependant, le risque en est réel. Ce mécanisme fait partie des incertitudes qu'il faut lever par davantage de recherche scientifique. En attendant des résultats plus précis, il convient de limiter nos émissions de gaz à effet de serre et d'inciter les autres pays à en faire autant. Le Gouvernement a adopté, en 2004, le plan Climat qui fait suite à d'autres programmes antérieurs et comporte un grand nombre de mesures d'atténuation. Comme l'Union européenne, la France a des objectifs très ambitieux, allant au-delà du protocole de Kyoto, de manière à limiter l'augmentation de la température globale à moins de deux degrés au-dessus de la température à l'époque préindustrielle.
UMP 12 REP_PUB Champagne-Ardenne O