FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 86604  de  M.   Guibal Jean-Claude ( Union pour un Mouvement Populaire - Alpes-Maritimes ) QE
Ministère interrogé :  santé et solidarités
Ministère attributaire :  santé et solidarités
Question publiée au JO le :  21/02/2006  page :  1770
Réponse publiée au JO le :  28/03/2006  page :  3456
Rubrique :  pharmacie et médicaments
Tête d'analyse :  médicaments
Analyse :  contrefaçons. lutte et prévention
Texte de la QUESTION : M. Jean-Claude Guibal attire l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur la contrefaçon des médicaments. La fédération internationale des industries du médicament a révélé que 4 à 5 % du commerce mondial des médicaments serait issu de la contrefaçon, 60 % en Afrique et 10 % en Russie. En Europe, le taux serait de 0,2 % et concernerait surtout les médicaments chers non remboursés, comme le Viagra , ou les produits détournés, comme les corticoïdes. En conséquence il lui demande si des études ont été faites en France concernant cette contrefaçon et si tel n'était pas le cas si le Gouvernement envisage d'en lancer.
Texte de la REPONSE : La contrefaçon médicamenteuse connaît, à travers le monde, une importance non négligeable. Les données du comité national anti-contrefaçon du ministère de l'industrie soulignent, à ce titre, que 7 % des médicaments dans le monde seraient des contrefaçons. Or, les médicaments, mais également d'autres produits de santé tels que les dispositifs médicaux, sont susceptibles lorsqu'ils sont contrefaits de causer un risque de santé publique en ce qu'ils ne répondent pas à la qualité attendue et peuvent ne pas avoir les effets thérapeutiques escomptés ou entraîner des effets nocifs inattendus. Aussi, la contrefaçon de médicaments constitue-t-elle un sujet de préoccupation majeur de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS). Ainsi, sur un plan national, en vue de prévenir les risques susceptibles de découler de cette contrefaçon, l'AFSSAPS procède à des inspections portant sur l'importation, l'exploitation et la fabrication des médicaments. Conformément aux dispositions de l'article R. 793-19 du code de la santé publique, les inspecteurs sont habilités à constater les infractions à la réglementation en vigueur sur procès-verbal transmis au procureur de la République compétent pour engager les poursuites pénales. Par ailleurs, les pharmaciens inspecteurs de santé publique, affectés dans les directions régionales des affaires sanitaires et sociales, sont chargés de contrôler la conformité de la distribution en gros des médicaments à la réglementation en vigueur. Des inspections des établissements pharmaceutiques concernés sont ainsi effectuées au moyen notamment de prélèvements aléatoires d'échantillons de spécialités pharmaceutiques afin de vérifier la conformité de leurs compositions aux dossiers d'autorisations de mise sur le marché (AMM). Outre les dispositions du code de la santé publique, ces établissements doivent également respecter des bonnes pratiques de distribution en gros des médicaments à usage humain publiées par arrêté du 30 juin 2000 prévoyant notamment que les distributeurs soient vigilants à l'égard de la contrefaçon, l'identifient et, le cas échéant, en informent les autorités compétentes et les titulaires des AMM. En cas de contrefaçon avérée, le directeur général de l'AFSSAPS peut prendre les mesures de police sanitaire nécessaires mentionnées aux articles L. 5312-1 et suivants du code de la santé publique, en vue de prévenir la distribution et l'utilisation des spécialités concernées. Enfin, des poursuites disciplinaires peuvent être engagées par l'ordre des pharmaciens, sur demande du directeur général de l'AFSSAPS, si un pharmacien était impliqué dans une affaire de contrefaçon, ceci sans préjudice des actions susceptibles d'être engagées par d'autres administrations dont notamment la direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF). Enfin, des protocoles reposant sur l'échange d'informations ont été conclus entre l'Afssaps et diverses administrations (DGCCRF) afin d'optimiser la prévention des risques issus de la contrefaçon médicamenteuse. Au plan international, l'AFSSAPS entretient une collaboration étroite avec d'autres autorités sanitaires européennes en matière de surveillance du marché des produits de santé, incluant la contrefaçon médicamenteuse. Ainsi, l'agence, dans ses activités de coopération bilatérale et multilatérale, met en place des actions destinées à contribuer à la lutte contre les contrefaçons de médicaments dans le monde. Au titre d'actions de coopération bilatérale ponctuelles, l'AFSSAPS procède, sur demande d'une Autorité nationale de réglementation (ANR), d'une organisation non gouvernementale, d'une association ou de l'OMS, à des contrôles de médicaments prélevés sur des marchés illicites dans les pays tiers. Par ailleurs, au titre des actions de coopération bilatérales suivies, l'Agence apporte son aide à l'élaboration de réglementations relatives aux pouvoirs de police sanitaire d'une ANR (notamment avec le ministère de la santé russe), voire à la mise en place de laboratoires de contrôle (en Algérie ou en Russie). Enfin, au titre des actions de coopération multilatérale avec l'OMS, l'AFSSAPS participe également à des missions d'expertise dans le cadre de la préqualification des producteurs de vaccins et médicaments destinés aux appels d'offre de l'OMS pour l'UNICEF.
UMP 12 REP_PUB Provence-Alpes-Côte-d'Azur O