Texte de la REPONSE :
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L'échinococcose alvéolaire reste une maladie rare en France : 28 cas sont rapportés par l'Institut de veille sanitaire (INVS) en 2009. Considérant le temps d'incubation de la maladie chez l'homme, ce risque, de même que les résultats d'une quelconque politique de prévention ou de gestion, ne peuvent être évalués qu'à une échéance assez longue de dix à quinze ans. En droit national, l'échinococcose alvéolaire animale n'a pas de statut particulier, et ne fait pas l'objet d'une gestion spécifique par les services du ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire (MAAPRAT). La directive (CE) n° 2003-99, en revanche, impose aux États membres de mettre en oeuvre la surveillance épidémiologique de cette maladie. La contamination de l'homme se fait via l'ingestion d'oeufs d'échinocoque : soit par contact avec des animaux parasités (chiens et chats domestiques, parfois renard), soit par manipulation de la terre (jardinage) ou, dans la majorité des cas, par la consommation de fruits et légumes crus mal lavés souillés par les déjections animales. La prévention passe par le lavage régulier des mains après le contact avec de la terre ou des légumes souillés, avec des animaux domestiques ou des cadavres d'animaux, ainsi que par le lavage suffisant des aliments crus d'origine végétale. Ces mesures de maîtrise bien que non spécifiques sont les plus pertinentes pour prévenir les risques de contamination. Le déparasitage régulier des carnivores domestiques est aussi une mesure très utile pour interrompre le cycle du parasite. Ces mesures relèvent d'actions individuelles. La meilleure mesure de gestion reste donc la sensibilisation ciblée des personnes à risque propriétaires de carnivores domestiques, consommateurs de légumes du jardin et de baies sauvages ou personnes pratiquant des activités de plein air comme la chasse. Cette sensibilisation, relayée par les autorités compétentes de santé, devrait être démultipliée par les associations et les collectivités locales. L'Entente Rage-Zoonose (ERZ) propose, en plus d'une surveillance épidémiologique du territoire, un ensemble d'outils de sensibilisation auprès des conseils généraux adhérents. Pour cette raison, les services du MAAPRAT lui ont accordé une subvention pour aider à son fonctionnement. La régulation des populations de renards ne semble pas adaptée à la réduction de l'incidence des contaminations humaines. L'ERZ mène en ce domaine un programme d'étude pilote dont les résultats serviront à l'évaluation coût-bénéfice des effets d'une telle politique qui, dans tous les cas relève du ressort du ministère de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement.
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