FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 102997  de  M.   Liebgott Michel ( Socialiste, radical, citoyen et divers gauche - Moselle ) QE
Ministère interrogé :  Travail, emploi et santé
Ministère attributaire :  Travail, emploi et santé
Question publiée au JO le :  22/03/2011  page :  2677
Réponse publiée au JO le :  28/06/2011  page :  6947
Date de signalisat° :  21/06/2011
Rubrique :  femmes
Tête d'analyse :  contraception
Analyse :  accès. mineures. perspectives
Texte de la QUESTION : M. Michel Liebgott attire l'attention de M. le ministre du travail, de l'emploi et de la santé sur l'augmentation du nombre d'interruption volontaire de grossesse chez les personnes mineures. Lors d'une conférence à Paris le 7 mars 2011, un professeur a fait le point sur les nouveaux enjeux de l'IVG en 2011. À cette occasion, il a souligné l'augmentation de 22 % du nombre d'IVG pratiquées sur les mineures. En 2009, ce sont 13 500 filles de moins de 18 ans qui ont interrompu leurs grossesses, alors qu'en 2002, elles étaient 11 000. Selon ce professeur, la moitié de ces IVG auraient pu être évitées, et ce à double titre. D'une part, il apparaît essentiel d'améliorer l'information des mineures sur les méthodes contraceptives. Il semble que la loi de 2001 sur l'éducation à la sexualité soit inégalement appliquée alors qu'au contraire, il faudrait mettre en place une politique de prévention active. D'autre part, l'interruption de grossesse est anonyme et gratuite, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui de la pilule contraceptive. Pourtant, les adolescentes ne sont pas toujours en mesure de se confier ou même ne souhaitent pas en informer leurs parents. C'est pourquoi il est nécessaire de faciliter l'accès à la contraception. En conséquence, il demande quelles mesures le Gouvernement entend prendre pour améliorer l'information auprès des plus jeunes et mettre en place une contraception gratuite et anonyme, permettant ainsi de réduire le nombre d'IVG pratiquées sur les mineures.
Texte de la REPONSE : Le nombre des interruptions volontaires de grossesse (IVG) demeure encore globalement important et ce sont les tranches d'âge les plus jeunes qui ont connu au cours de la dernière décennie la progression la plus sensible du phénomène. 13 500 IVG ont concerné des personnes mineures en 2007. Les mineures représentaient 5 % des femmes ayant eu une IVG en 2001 et 6 % en 2005, 2006 et 2007. Toutefois, la hausse ne s'est pas poursuivie au cours des toutes dernières années pour cette population spécifique. Suite à la publication, en février 2010, du rapport d'évaluation des politiques de prévention des grossesses non désirées et de prise en charge des IVG, réalisé par l'inspection générale des affaires sociales (IGAS), la politique de prévention des grossesses non désirées menée activement depuis plusieurs années a été renforcée. Ainsi, de nouvelles recommandations ont été adressées à l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) en 2010 pour la conduite de ses prochaines campagnes d'information (messages de prévention spécifiques en faveur des jeunes, meilleure articulation des messages concernant la prévention des IST-VIH et la contraception, amélioration de l'information des professionnels...). Par ailleurs, un meilleur accès des mineures à la contraception a été favorisé. Les centres de planification ne pouvant pas répondre aux besoins de toutes les personnes mineures, notamment celles vivant dans des zones éloignées de toute implantation (zones rurales notamment), une instruction du ministère chargé de la santé, diffusée le 21 octobre 2010, a demandé aux agences régionales de santé (ARS) de favoriser, dans ces zones particulières, la signature de conventions entre des professionnels de santé libéraux et des conseils généraux ou des caisses primaires d'assurance maladie (CPAM) pour permettre l'accès anonyme et gratuit de ce public à la contraception. Cette mesure permettra d'étendre, le cas échéant, des dispositifs mis en place, à titre expérimental, dans certains départements à d'autres départements. Ainsi, les expériences menées en Alsace ont permis la signature de conventions entre, d'une part, des professionnels de santé libéraux et le conseil général du Haut-Rhin et, d'autre part, des professionnels de santé et une CPAM (Sélestat) dans le Bas-Rhin. Enfin, un enjeu majeur s'attache aux actions d'information et d'éducation en direction du public adolescent. L'amélioration des connaissances, la sensibilisation au risque et l'éducation des comportements constituent, en effet, le premier stade de la prévention dans un domaine important mais particulièrement complexe. Il convient donc d'assurer au dispositif dédié à ce rôle, les conditions de son bon fonctionnement. Le ministre chargé de la santé a demandé, en octobre 2010, à l'IGAS, de réaliser un bilan de la situation de l'ensemble des organismes de planification, d'éducation et de conseil familial qui ont un rôle essentiel dans ce domaine, afin de permettre de mieux appréhender les forces et les faiblesses du dispositif en place. Ce bilan est actuellement en cours d'achèvement. Concernant l'accessibilité aux contraceptifs oraux, le ministre de la santé Xavier Bertrand a récemment demandé que le conseil économique des produits de santé baisse de 15 % le prix des pilules de deuxième génération minidosées (ce qui présente une économie de près de un euros par boîte de trois plaquettes). Par ailleurs, le code de l'éducation (art. L. 312-16) prévoit qu'une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d'au moins trois séances annuelles et par groupes d'âge homogène. Les actions mises en oeuvre doivent renforcer chez les élèves une véritable culture de la responsabilité individuelle et collective. Cette éducation doit intégrer une réflexion sur les dimensions psychologique, affective, sociale, culturelle et éthique de la sexualité. Ainsi, l'apprentissage du respect de soi et des autres, l'égalité entre les garçons et les filles et l'acceptation des différences doivent y trouver, en particulier, toute leur place. Cette éducation à la sexualité doit permettre, enfin, d'apporter toutes les informations concrètes répondant aux questions liées à l'accès à la contraception, à la problématique des grossesses non désirées et à la prévention des IST et du VIH/sida, en cohérence avec la campagne nationale annuelle d'information sur la contraception et le plan de lutte contre le VIH et les IST 2010-2014, coordonné par le ministère chargé de la santé.
S.R.C. 13 REP_PUB Lorraine O