Texte de la QUESTION :
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M. Hervé Féron attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre des affaires étrangères et européennes, sur la situation actuelle en Côte d'Ivoire. Depuis plusieurs mois la Côte d'Ivoire connaît de graves troubles intérieurs liés aux résultats de l'élection présidentielle de novembre 2010, suite à laquelle MM. Ouattara et Gbagbo se sont tous les deux déclarés Présidents. La communauté internationale s'est tout de suite mobilisée en faveur de M. Ouattara et a réclamé le départ de M. Laurent Gbagbo. Par la suite des sanctions commerciales ont été prises dans le but d'isoler M. Gbagbo et le contraindre à quitter le pouvoir. Cependant, suite aux mouvements de protestation qui ont secoué le monde arabe, la communauté internationale semble s'être détournée du dossier ivoirien, si bien que la situation s'est enlisée, les deux présidents déclarés étant soutenus chacun par une partie de la population. Récemment la situation s'est nettement dégradée, les opposants des deux camps s'affrontant de plus en plus violemment, faisant craindre une possible guerre civile. La France, qui a récemment décidé d'intervenir militairement en Libye afin de protéger les populations civiles, ne communique plus sur la Côte d'Ivoire. Il demande donc au ministre de lui faire savoir l'actuelle position de la France sur ce sujet et les mesures qu'il entend prendre pour protéger la population ivoirienne face à un risque de guerre civile.
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Texte de la REPONSE :
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La Côte d'Ivoire a connu ces derniers mois une période particulièrement douloureuse issue du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître le verdict des urnes. La France a toujours encouragé les efforts des organisations africaines et de la communauté internationale en vue de favoriser une transition pacifique, digne et respectueuse du choix des Ivoiriens. Laurent Gbagbo s'est montré sourd à cette perspective, n'hésitant pas à plonger son pays dans les plus grandes difficultés. Conformément à la résolution 1975 du Conseil de sécurité, elle est intervenue, à la demande du secrétaire général des Nations unies au Président de la République, en soutien des forces de l'ONUCI pour la neutralisation des armes lourdes utilisées par les forces de Laurent Gbagbo contre les populations civiles et les forces de l'ONU. C'est également dans le cadre de son mandat reçu des Nations unies que la force Licorne a rempli sa mission de protection des civils en accueillant plus de 5 000 personnes dans le camps de Port-Bouêt. L'arrivée au pouvoir effective d'Alassane Ouattara suite à l'arrestation de Laurent Gbagbo par les Forces républicaines de Côte d'Ivoire va permettre au Président de s'atteler pleinement aux lourds défis qui attendent le pays : la réconciliation de tous les Ivoiriens, le jugement des coupables des violences et exactions, la reconstruction du pays, la relance de l'économie ainsi que la réponse urgente à apporter à la crise humanitaire et en matière d'accès aux besoins sociaux de base. La France s'est d'ores et déjà fortement mobilisée pour apporter son soutien à la Côte d'Ivoire. L'envoi d'une aide humanitaire à titre bilatéral (2,5 Meuros et 25 tonnes de médicaments et de matériel médical) comme au niveau européen (60 Meuros), les efforts en vue de favoriser le retour des entreprises françaises en Côte d'Ivoire ; la levée, à la demande du Président Ouattara d'une partie des sanctions européennes pour permettre le redémarrage de l'économie, la perspective de relance rapide de notre coopération, ou encore le soutien financier exceptionnel que nous avons d'ores et déjà annoncé (400 Meuros) en sont les premières illustrations. Le relèvement de la Côte d'Ivoire sous la conduite du Président Ouattara est une tâche ardue qui doit permettre l'instauration d'une paix, d'une stabilité et d'une prospérité durables pour les Ivoiriens eux-mêmes comme pour l'ensemble de la sous-région. La France est et demeurera disponible pour continuer à soutenir, en fonction des besoins exprimés par les autorités ivoiriennes, les efforts du Président Ouattara dans cette perspective.
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