DEBAT :
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SUPPRESSION DE L'ALLOCATION ÉQUIVALENT RETRAITE Mme la présidente. La parole est à M. Régis
Juanico, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers
gauche. M. Régis Juanico. Monsieur le Premier ministre, le
chômage s'envole dans notre pays : 300 000 chômeurs de plus en six mois, dont 90
000 pour le seul mois de janvier. C'est du jamais vu ! Dans le département de la
Loire où je suis élu, deuxième département français pour la sous-traitance
automobile avec ses 30 % d'emplois industriels, le chômage a progressé de 25 %
en un an. Les plans sociaux se multiplient : après Jean Caby, groupe bien connu
de l'agro-alimentaire, qui ferme son site de Saint-Priest-en-Jarez et supprime
350 emplois, c'est au tour de Manitowoc, constructeur de grues, d'annoncer 130
licenciements à Saint-Nizier-sous-Charlieu... Et ce n'est qu'un début, nous le
savons tous. Monsieur le Premier ministre, dans ce contexte de chômage
massif, que fait votre gouvernement ? (" Rien ! " sur les bancs du groupe
SRC.) Il persiste à mener une politique inefficace, contreproductive, qui
joue contre l'emploi et contre les chômeurs. (Protestations sur les bancs du
groupe UMP.) Ainsi, vous conduisez un plan social sans précédent dans la
fonction publique, avec 30 000 suppressions de postes cette année et 20 000
emplois menacés dans les hôpitaux publics ; avec l'offre raisonnable d'emploi,
vous prévoyez de faire pression sur les chômeurs et de les sanctionner au moment
même où l'emploi se raréfie ; enfin, vous encouragez les heures supplémentaires
au détriment de l'embauche : nous sommes le seul pays où les heures
supplémentaires coûtent moins cher aux employeurs qu'une heure de travail
normale. (" C'est vrai ! " sur les bancs du groupe SRC.) Monsieur le
Premier ministre, votre politique de l'emploi est à contretemps. Elle nous
conduit au fiasco. Qu'attendez-vous pour augmenter significativement le nombre
de contrats aidés et de contrats d'autonomie pour les jeunes ? Qu'attendez-vous
pour généraliser le contrat de transition professionnelle sur tout le territoire
? Qu'attendez-vous pour recruter de nouveaux conseillers au sein de pôles emploi
afin de prendre en charge le traitement des dizaines de milliers de dossiers
d'indemnisation de chômeurs, aujourd'hui en souffrance ? Bref, monsieur le
Premier ministre, quand allez-vous changer radicalement votre politique de
l'emploi et renoncer, notamment, à l'erreur originelle du paquet fiscal ?
(Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Mme la
présidente. La parole est à M. Laurent Wauquiez, secrétaire d'État
chargé de l'emploi. M. Laurent Wauquiez, secrétaire
d'État chargé de l'emploi. Monsieur Juanico, il est vrai que le département
de la Loire dont vous êtes élu, et que je connais bien, souffre dans cette
période. Mais ce département mérite mieux que ce genre d'intervention
caricaturale. (Protestations sur les bancs du groupe SRC.) Alors nous ne
faisons rien ? Vous prétendez ainsi que nous ne faisons rien pour maintenir
l'emploi. Je vais donc vous rappeler, tout d'abord, les mesures que nous avons
prises en matière d'activité partielle : les salariés de la Loire qui,
auparavant, n'étaient indemnisés qu'à hauteur de 50 % de leur régime, verront
garanti jusqu'à 90 % de leur salaire au niveau du SMIC, au terme des
renégociations que nous avons menées en ce domaine. Prenons un autre exemple
: vous avez évoqué les CTP, et nous étions, la semaine dernière, plusieurs
députés ici présents et moi-même, du côté de Saint-Dié. M. André
Gerin. N'importe quoi ! M. Laurent Wauquiez,
secrétaire d'État. Nous n'avons pas attendu pour étendre le CTP à huit
bassins supplémentaires, notamment dans les Vosges, pour que ce dispositif
puisse mieux couvrir des personnes qui en ont besoin et les territoires qui
souffrent. Quant aux contrats aidés, la manière dont vous en parlez est une
insulte pour tous les acteurs locaux et pour toutes les associations
(Protestations sur les bancs des groupes SRC et GDR), qui se mobilisent
quotidiennement sur le terrain pour valoriser les contrats aidés, trouver des
postes et des abondements, notamment dans les maisons de retraite, afin d'offrir
des débouchés à ceux qui en ont besoin. Enfin, vous évoquez l'assurance
chômage. Vous insultez les partenaires sociaux lorsque vous dites qu'ils n'ont
rien fait, qu'ils ne bougent pas. (Mêmes mouvements.) Je vous rappelle
qu'ils ont négocié, conjointement avec le Gouvernement, un dispositif
d'assurance chômage qui améliore considérablement les choses. C'est très
facile de clamer dans l'hémicycle : " Vous ne faites rien. " Mais, en disant
cela, vous insultez les agents de pôle emploi, vous insultez les partenaires
sociaux (Protestations et huées sur les bancs des groupes SRC et GDR),
vous insultez les collectivités locales et tous ceux qui essayent, dans cette
période difficile, de construire une politique de l'emploi pour mieux protéger
nos compatriotes ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP et sur
quelques bancs du groupe NC. - Protestations et huées sur les bancs des groupes
SRC et GDR.) M. André Gerin. C'est insupportable
d'entendre ça, et, en plus, de la part du secrétaire d'État chargé de l'emploi
!
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