FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 108127  de  M.   Chassaigne André ( Gauche démocrate et républicaine - Puy-de-Dôme ) QE
Ministère interrogé :  Écologie, développement durable, transports et logement
Ministère attributaire :  Écologie, développement durable, transports et logement
Question publiée au JO le :  10/05/2011  page :  4694
Réponse publiée au JO le :  21/02/2012  page :  1565
Rubrique :  publicité
Tête d'analyse :  panneaux publicitaires
Analyse :  réglementation. réforme
Texte de la QUESTION : M. André Chassaigne attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement sur le projet de décret sur l'affichage publicitaire, en application de la loi « Grenelle II ». Un projet de décret relatif à l'affichage publicitaire extérieur, en application des articles 36 à 50 de la loi du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement, a été mis en consultation jusqu'au 17 mars. Cette consultation a fait l'objet de plusieurs milliers de contributions qui ont souligné le caractère parfois inacceptable de ce texte. Ainsi, l'association Paysage de France a dénoncé certaines mesures envisagées comme l'autorisation de l'affichage publicitaire de grande taille dans l'enceinte des aéroports ou des gares ferroviaires, des panneaux sur pied dans les zones urbaines peu peuplées situées à proximité de grandes agglomérations, ou des enseignes lumineuses scellées au sol. De même, ce texte ne fixe pas de limitation de surface pour la publicité sur bâche et n'encadre pas de manière stricte les possibilités de déroger à l'interdiction de l'affichage en agglomération dans les zones visées à l'article L. 581-8 du code de l'environnement, comme les parcs naturels régionaux ou nationaux. Les inquiétudes sont tout aussi fortes en ce qui concerne l'autorisation envisagée des écrans publicitaires numériques, dont l'impact visuel sur l'environnement est beaucoup plus important que l'affichage classique et qui sont aussi de gros consommateurs d'électricité. Il semble manifeste que ce décret a été élaboré sous la pression du lobby publicitaire et de ses intérêts financiers, au détriment de la réduction des nuisances visuelles et lumineuses, et de la consommation électrique. Dans ces conditions, il lui demande comment elle compte revoir ce projet de décret en intégrant les inquiétudes légitimes exprimées par les associations environnementalistes.
Texte de la REPONSE :

Vous avez bien voulu appeler mon attention sur le projet de décret portant réglementation nationale de la publicité, des enseignes et des pré-enseignes. La loi du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement amorce, par ses articles 36 à 50, une réforme de la réglementation publicitaire afin d'améliorer le cadre de vie et de lutter contre les nuisances visuelles. Elle prévoit un encadrement plus restrictif de l'affichage publicitaire, notamment en introduisant une notion de densité, en réduisant la publicité hors agglomération, en favorisant les économies d'énergie, et en prévoyant une révision des règles nationales de format et d'emplacement. Le décret d'application vise à décliner plus précisément ces principes afin de limiter l'impact de la publicité sur les paysages et le cadre de vie quotidien, sans remettre en cause l'existence de cette activité. Une large concertation a été engagée au 2ème semestre 2010 pour définir cette nouvelle réglementation, et une consultation publique a été effectuée au premier trimestre 2011. Des études complémentaires ont été menées pour apprécier l'impact des dispositions envisagées, et adapter la rédaction du texte à l'issue d'un travail interministériel approfondi. Le projet de décret qui résulte de ces travaux traduit, de façon équilibrée, les orientations de la loi. Il prévoit notamment une densité maximale des publicités qui permettra d'améliorer le paysage tout particulièrement en entrée de ville; cette densité maximale limitera le nombre de publicités murales ou scellées au sol pouvant être implantées sur l'espace public ou sur les parcelles privées, par linéaire de 80 mètres. Le projet de décret prévoit également une limitation de la taille et de la hauteur des enseignes, et une extinction des enseignes entre 1 heure et 6 heures du matin, ou 1 heure après la fermeture des lieux qu'elles indiquent, afin de diminuer les pollutions lumineuses et la consommation d'énergie. Les tailles des publicités admises sont diminuées, avec notamment la suppression du format de 16 m2. Enfin, les collectivités pourront élaborer des règlements locaux pour encadrer davantage l'impact de la publicité sur le cadre de vie. Ce texte est à présent soumis à l'avis de la commission consultative d'évaluation des normes puis du Conseil d'Etat.

GDR 13 REP_PUB Auvergne O