DEBAT :
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VOYAGE AU MEXIQUE DE NICOLAS SARKOZY M. le président. La parole est à M. Georges
Tron, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire. M.
Georges Tron. Monsieur le ministre des affaires étrangères et
européennes, le Président de la République vient d'effectuer un voyage au
Mexique dont plusieurs aspects méritent d'être soulignés. Ce voyage était
particulièrement attendu par la France parce que le marché mexicain est un
marché très important pour nos PME et nos grandes entreprises. Avec plus de cent
millions d'habitants, ce pays est la onzième puissance mondiale sur le plan
économique, il est à la recherche d'un partenariat plus important avec la France
qui n'est jamais que son quatrième partenaire commercial européen. Le voyage a
permis de nouer des contacts et de conclure d'importants contrats - ce point
était au coeur du déplacement du Président de la République. Le Mexique
était, de son côté, en attente d'une nouvelle forme de collaboration avec la
France. À cet égard, des avancées très importantes ont été obtenues, en
particulier sur la préparation du prochain sommet du G20 au début du mois
d'avril. Le président mexicain a demandé à la France de bien vouloir faire en
sorte que sa voix soit mieux entendue, notamment sur des sujets aussi importants
que la restructuration du capitalisme mondial ou la recherche de solutions
consensuelles pour combattre le réchauffement climatique. Et puis, il y avait
le dossier de Florence Cassez. Détenue depuis maintenant quatre ans, Florence
Cassez a été condamnée deux fois de suite par la justice mexicaine, une première
fois à quatre-vingt-dix ans d'emprisonnement, une seconde fois à soixante ans.
Aujourd'hui, la justice mexicaine souhaite que le processus aille à son terme.
Ce dossier était au coeur des discussions entre le président Sarkozy et le
gouvernement mexicain. Pouvez-vous nous apporter des précisions à cet égard,
monsieur le ministre ? (Applaudissements sur les bancs du groupe
UMP.) M. le président. La parole est à M. Bernard
Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes. M. Bernard
Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes.
Monsieur Tron, il n'y avait pas eu de visite française à ce niveau depuis
dix ans dans ce pays immense, dont la capitale, Mexico, est, avec vingt millions
d'habitants, la plus grande du monde. Cette visite a permis que des contrats
soient signés et qu'une entente politique s'exprime. Les contrats portent
notamment sur la production de vaccins : une usine française s'installera
là-bas. Des ventes d'hélicoptères ont été conclues et une usine de fabrication
s'installera peut-être. Thales a également signé un contrat avec la ville de
Mexico pour améliorer sa sécurité - le Mexique a connu 5 300 crimes l'année
dernière. Sur le plan politique, il faut vraiment s'intéresser à ce qui se
passera au G20 à deux niveaux : d'une part, le Mexique est le seul parmi les
pays émergents qui ait décidé de suivre les recommandations européennes sur
l'énergie et le climat ; d'autre part, une entente devrait intervenir entre le
Mexique et la France sur la nécessité d'une régulation financière. S'agissant
de Mme Florence Cassez, je crois nécessaire de vous rappeler que cette
Française, qui a été condamnée il y a trois ans et dont l'appel a été entendu
deux jours avant notre visite, doit effectuer une peine de soixante ans. Une
possibilité de transfèrement existe dans la mesure où le Mexique a signé la
convention de 1983, dite convention de Strasbourg. Le Président de la
République française et le Président de la République mexicaine ont décidé de
mettre en place une commission juridique qui doit rendre son verdict dans moins
de trois semaines. Si Mme Florence Cassez en fait la demande, elle sera
transférée en France. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
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