FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 111629  de  M.   Lachaud Yvan ( Nouveau Centre - Gard ) QE
Ministère interrogé :  Agriculture, alimentation, pêche, ruralité et aménagement du territoire
Ministère attributaire :  Agriculture, alimentation, pêche, ruralité et aménagement du territoire
Question publiée au JO le :  21/06/2011  page :  6415
Réponse publiée au JO le :  27/09/2011  page :  10302
Rubrique :  produits dangereux
Tête d'analyse :  insecticides
Analyse :  utilisation. conséquences. apiculture
Texte de la QUESTION : M. Yvan Lachaud attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire sur l'autorisation d'utilisation du pesticide Cruiser OSR. Destiné à traiter les champs de colza, il pourrait avoir un effet sur la santé des abeilles, dont les populations sont déjà fragilisées. L'Union nationale de l'apiculture française (Unaf) a dénoncé cette décision, redoutant un printemps silencieux dans les plaines du colza. Si le ministère de l'agriculture se justifie pour sa part en affirmant que son autorisation fait suite à un avis favorable de l'Agence nationale de sécurité sanitaire et qu'en cas d'incident le produit pourrait être suspendu, on peut pourtant s'interroger. En effet, des soupçons planent sur le produit d'autant plus qu'un cousin de ce pesticide, le Cruiser 350, a déjà provoqué des cas vérifiés d'empoisonnement d'abeilles. Les apiculteurs s'inquiètent aussi des effets à long terme : le Cruiser OSR se retrouve dans la sève et dans les fleurs de colza, mais il peut aussi rester dans la terre pendant trois ans. Il contamine alors les cultures d'année en année. Il souhaite donc savoir si le Gouvernement, pour tenir compte des inquiétudes pesant sur l'avenir des abeilles, compte bien supprimer cette autorisation d'utilisation du Cruiser OSR.
Texte de la REPONSE : L'autorisation de mise en marché du Cruiser OSR a été délivrée le 3 juin 2011 à l'issue d'un processus d'évaluation scientifique approfondi, qui s'est traduit, le 15 octobre 2010, par un avis favorable de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), concluant à l'absence de risque particulier pour l'environnement. Cette préparation, destinée à l'enrobage des semences de colza, est composée de trois substances actives, le thiamethoxam, le métalaxyl-M et le fludioxonil, dont l'évaluation a également été réalisée au niveau européen au titre de la santé publique et de l'environnement. Elle avait conduit à l'inscription de ces molécules, respectivement depuis 2007, 2002 et 2008, sur la liste des substances utilisables pour la préparation de produits phytosanitaires sur le marché européen. Le Cruiser OSR est d'ailleurs déjà largement utilisé en Europe, notamment en Allemagne, mais également en Pologne, en Hongrie, en République tchèque, au Danemark, au Royaume-Uni et en Irlande, où il assure déjà, sur plus 2 800 000 ha, la protection des cultures contre les attaques des insectes nuisibles et les maladies fongiques auxquelles le colza est sensible. Aucun incident dans les colonies d'abeilles, en lien avec son application, n'a à ce jour été rapporté. Pour répondre aux inquiétudes néanmoins exprimées par les apiculteurs, le ministère chargé de l'agriculture a exigé que l'usage des produits de traitement de semences fasse l'objet d'une surveillance particulière, non seulement pour répertorier et analyser tous les incidents qui pourraient être déclarés mais également en renforçant les conditions de sécurité qui accompagnent leur utilisation. Dans la stratégie globale de réduction de l'utilisation des produits phytosanitaires en agriculture, il convient par ailleurs de noter que ce traitement présente l'avantage de supprimer un à deux traitements insecticides foliaires de plein champ. Il permet ainsi de réduire d'un facteur 5 les quantités de phytosanitaires utilisés à l'automne pour ces cultures. Au vu de la réglementation en vigueur, du résultat des évaluations scientifiques conduites et des garanties entourant le recours à cette préparation, aucun élément ne fait obstacle à son autorisation sur le marché français. S'il s'avérait que les conditions qui ont donné lieu à cette autorisation n'étaient plus réunies, celle-ci serait bien sûr immédiatement retirée. Les services du ministère en charge de l'agriculture seront à cet égard d'une particulière vigilance.
NC 13 REP_PUB Languedoc-Roussillon O