FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 113067  de  Mme   Orliac Dominique ( Socialiste, radical, citoyen et divers gauche - Lot ) QE
Ministère interrogé :  Écologie, développement durable, transports et logement
Ministère attributaire :  Écologie, développement durable, transports et logement
Question publiée au JO le :  05/07/2011  page :  7011
Réponse publiée au JO le :  13/09/2011  page :  9851
Rubrique :  cours d'eau, étangs et lacs
Tête d'analyse :  bâtiments
Analyse :  moulins à eau. directive-cadre. mise en oeuvre
Texte de la QUESTION : Mme Dominique Orliac attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement sur les préoccupations de la Fédération française des associations de sauvegarde des moulins au sujet de la circulaire ministérielle du 25 janvier 2010 relative à la mise en oeuvre par l'État d'un plan d'action pour la restauration de la continuité écologique des cours d'eau. Cette circulaire stipule « qu'il est essentiel qu'un nombre conséquent d'ouvrages inutiles soient supprimés pour que ce plan de restauration atteigne ces objectifs de résultats ». Parmi les ouvrages « inutiles », on retrouve les moulins à eau. Les propriétaires de moulins sont les premiers concernés par le bon état des eaux de rivières préconisé par la directive européenne cadre sur l'eau d'octobre 2000 à l'origine de la circulaire. La FFAM dénonce cette circulaire, estimant que des solutions moins radicales existent, qui permettraient le respect de la réglementation et des droits en vigueur. Ses membres craignent en effet que ce plan d'effacement affecte la physionomie des rivières françaises et menace le patrimoine historique, technique et industriel que constituent les moulins. Aussi, elle lui demande son avis sur cette problématique spécifique.
Texte de la REPONSE : La restauration de la continuité écologique, c'est-à-dire la restauration de la circulation des espèces piscicoles et d'un transport sédimentaire suffisant, est un enjeu majeur pour l'atteinte du bon état des cours d'eau en 2015, révélé, notamment, par les états des lieux des cours d'eau réalisés en 2004-2005. Ces derniers ont fait ressortir en effet que les barrages et endiguements, qui sectionnent et compartimentent les cours d'eau, seraient responsables d'environ 50 % des risques de non-atteinte du bon état des eaux en 2015. Plus de 60 000 ouvrages barrant le lit mineur des cours d'eau sont recensés jusqu'à présent. Les classements de cours d'eau en cours de révision, comme le plan de restauration de la continuité écologique mis en oeuvre par la circulaire du 25 janvier 2010, sont des outils spécifiques permettant de répondre à cet enjeu, en imposant des aménagements d'ouvrages et, dans certains cas d'ouvrages abandonnés, en préconisant leur suppression. Il n'existe cependant aucun plan d'effacement généralisé d'ouvrages ou de moulins. Les instructions données sur ces actions prescrivent en effet une hiérarchisation des interventions, visant en priorité les cours d'eau où cette restauration est la plus nécessaire (axes à migrateurs amphihalins, programme de mesures du schéma d'aménagement et de gestion des eaux (MAGIE) identifiant les cours d'eau pour lesquels des opérations de décloisonnement sont inscrites comme indispensable à l'atteinte du bon état en 2015, etc.) et les ouvrages les plus impactants. Les mesures d'aménagement ou de suppression doivent être établies au cas par cas et de manière proportionnée, même si une vision des impacts cumulés des ouvrages et des effets des interventions à l'échelle du cours d'eau est indispensable à leur efficacité. Les moulins sont concernés par ces interventions de restauration de la continuité écologique, au même titre que tout ouvrage transversal barrant le lit mineur d'un cours d'eau. Leur aménagement est possible et ne remet pas en cause le respect du patrimoine. Les suppressions d'ouvrages permettant la restauration non seulement de la circulation des espèces mais aussi de zones d'habitats essentielles à leur reproduction ou leur croissance peuvent s'avérer indispensables dans certains cas. En effet, de nombreux moulins abandonnés et non exploités ont, par leur cumul, de forts effets négatifs sans représenter une valeur patrimoniale particulière. Leur réhabilitation systématique n'est d'ailleurs, dans la plupart des cas, pas une solution pertinente pour le développement de l'énergie hydraulique renouvelable.
S.R.C. 13 REP_PUB Midi-Pyrénées O