FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 114760  de  M.   Queyranne Jean-Jack ( Socialiste, radical, citoyen et divers gauche - Rhône ) QE
Ministère interrogé :  Agriculture, alimentation, pêche, ruralité et aménagement du territoire
Ministère attributaire :  Agriculture, alimentation, pêche, ruralité et aménagement du territoire
Question publiée au JO le :  19/07/2011  page :  7761
Réponse publiée au JO le :  27/09/2011  page :  10288
Rubrique :  produits dangereux
Tête d'analyse :  insecticides
Analyse :  utilisation. conséquences. apiculture
Texte de la QUESTION : M. Jean-Jack Queyranne appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire sur les conséquences environnementales de l'autorisation du "Cruiser Osr", délivrée le 3 juin 2011, pour le traitement notamment du colza En effet, cet insecticide, composé de trois substances actives : le thiaméthoxam, le fludioxonil et le matalaxyl-M est d'une absolue dangerosité pour les abeilles. Cet insecticide a été évalué par l'ANSES, le 15 juin 2011, selon une méthode déclarée illégale par le Conseil d'État, il y a moins de 6 mois, le 16 février 2011. De plus, cette évaluation ne prend pas en compte les conséquences désastreuses pour le cheptel agricole d'une synergie des substances actives entre elles. L'utilisation du "Cruiser Osr" sur le colza, plante très visitée par les colonies d'abeilles, est source d'une inquiétude majeure des apiculteurs. Déjà, des pays membres de la Communauté européenne, ont retiré du marché les produits à base de thiaméthoxam. En conséquence, il lui demande d'abroger l'autorisation du "Cruiser Osr" qui comme par le passé, pour le "Regent, le Gaucho" et bien d'autres pesticides, va décimer les ruchers et porter un coup fatal à l'apiculture française.
Texte de la REPONSE : L'autorisation de mise en marché du Cruiser OSR a été délivrée le 3 juin 2011 à l'issue d'un processus d'évaluation scientifique approfondi, qui s'est traduit, le 15 octobre 2010, par un avis favorable de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), concluant à l'absence de risque particulier pour l'environnement. Cette préparation, destinée à l'enrobage des semences de colza, est composée de trois substances actives, le thiamethoxam, le métalaxyl-M et le fludioxonil, dont l'évaluation a également été réalisée au niveau européen au titre de la santé publique et de l'environnement. Elle avait conduit à l'inscription de ces molécules, respectivement depuis 2007, 2002 et 2008, sur la liste des substances utilisables pour la préparation de produits phytosanitaires sur le marché européen. Le Cruiser OSR est d'ailleurs déjà largement utilisé en Europe, notamment en Allemagne mais également en Pologne, en Hongrie, en République Tchèque, au Danemark, au Royaume-Uni et en Irlande, où il assure déjà, sur plus 2 800 000 ha, la protection des cultures contre les attaques des insectes nuisibles et les maladies fongiques auxquelles le colza est sensible. Aucun incident dans les colonies d'abeilles, en lien avec son application, n'a à ce jour été rapporté. Pour répondre aux inquiétudes néanmoins exprimées par les apiculteurs, le ministère chargé de l'agriculture a exigé que l'usage des produits de traitement de semences fasse l'objet d'une surveillance particulière, non seulement pour répertorier et analyser tous les incidents qui pourraient être déclarés mais également en renforçant les conditions de sécurité qui accompagnent leur utilisation. Dans la stratégie globale de réduction de l'utilisation des produits phytosanitaires en agriculture, il convient par ailleurs de noter que ce traitement présente l'avantage de supprimer un à deux traitements insecticides foliaires de plein champ. Il permet ainsi de réduire d'un facteur 5 les quantités de phytosanitaires utilisés à l'automne pour ces cultures. Au vu de la réglementation en vigueur, du résultat des évaluations scientifiques conduites et des garanties entourant le recours à cette préparation, aucun élément ne fait obstacle à son autorisation sur le marché français. S'il s'avérait que les conditions qui ont donné lieu à cette autorisation n'étaient plus réunies, celle-ci serait bien sûr immédiatement retirée. Les services du ministère en charge de l'agriculture seront à cet égard d'une particulière vigilance.
S.R.C. 13 REP_PUB Rhône-Alpes O