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Texte de la REPONSE : |
Les maladies du bois de la vigne (esca, eutypiose et black dead arm) causées par des champignons sont particulièrement dommageables pour la filière viticole. Elles constituent avec la flavescence dorée les maladies les plus préoccupantes et les plus difficiles à combattre pour les viticulteurs. L’absence de moyens de lutte efficaces aggrave cette situation, qui touche de très nombreux pays dans le monde entier.
Bien que l'utilisation de l'arsénite de soude en traitement d'hiver de la vigne permettait de protéger les vignes des symptômes liés à la présence de ces champignons, les motifs de santé publique qui ont justifiés son interdiction en novembre 2001, ne permettent pas d’envisager le retour à une autorisation provisoire de ce produit, du fait des propriétés cancérigènes avérées des dérivés de l'arsenic. La protection de la santé des agriculteurs constitue une priorité.
Parmi les pistes de traitements alternatifs étudiées dans différents pays, la lutte biologique utilisant des micro-organismes antagonistes semble être parmi celle qui donne quelques résultats encourageants. Un produit de lutte biologique contre l’eutypiose a ainsi été homologué en janvier 2010.
Le Ministère de l’agriculture continue néanmoins à être pleinement mobilisé sur cette problématique et y accorde une priorité lors de l’attribution des financements des programmes de recherche. Ainsi à la suite d’un appel à projets sur les maladies du bois de la vigne, lancé en décembre 2008, cinq projets de recherche appliquée et d’innovation consacrés aux maladies du bois ont ainsi été retenus par l'Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV) et la profession viticole, sur financement du Compte d'affectation spéciale « développement agricole et rural » (CASDAR), pour un montant de 3 775 868 euros subventionné à 50%. Ces projets se déroulent sur 3 ans et arriveront à leur terme fin 2011-début 2012. Ils devraient permettre d'acquérir une meilleure connaissance des mécanismes des maladies du bois et d'expérimenter de nouvelles méthodes de lutte. Certains projets mobilisent les compétences de laboratoires de recherche étrangers (Italie, Portugal, Suisse, Canada).
Une action pluriannuelle de recherche et développement de moyens de lutte sur les maladies du bois est également directement conduite par l'IFV depuis 2009. Cet institut consacre un budget annuel de 700 000 euros (8 % de son budget) à cette thématique, dont environ 450 000 euros de financement annuel du CASDAR.
Enfin, le "fonds" de la filière viticole, doté d'une enveloppe de 2 millions d'euros pour la thématique "recherche développement", a été mis en place à FranceAgriMer (FAM) en 2011, dans le cadre du conseil spécialisé viticole. Ce "fonds" est mobilisé pour financer trois nouveaux programmes de recherche sur les maladies du bois à hauteur de 320 000 euros.
Pour faire le point de l’état d’avancement de ces recherches, le Ministère chargé de l’Agriculture a récemment décidé de l’organisation d’un colloque national sur les maladies du bois de la vigne qui s’est tenu le 9 décembre 2011.
La France a enfin proposé que cette thématique de recherche figure parmi les priorités des fonds de financement européens et internationaux dédiés à la protection de la santé des végétaux. Ainsi, le Fonds d’aide européen FAVOR, qui réuni 17 participants représentants 7 pays, a-t’il décidé d’un programme ciblé sur l’esca et son cortège parasitaire.
Forts de cette mobilisation, la communauté scientifique, les organismes de développement agricole ainsi que les firmes phytopharmaceutiques sont pleinement engagés sur ce sujet. Les connaissances fondamentales sur la biologie de ces champignons parasites, ouvrant désormais la voie à des recherches plus appliquées, ont ainsi été considérablement améliorées. La mise à disposition sur le terrain de solutions préventives ou curatives efficaces pour lutter contre ces fléaux de la viticulture peut ainsi être raisonnablement espérée dans un proche avenir.
Dans cette attente, la lutte passe encore essentiellement par l'utilisation de mesures prophylactiques (notamment l’utilisation de plants sains et la mise en œuvre de pratiques culturales qui minimisent les contaminations par la taille), mesures qui nécessitent, pour être pleinement efficaces d'être généralisées à l'ensemble d’un vignoble. |