DEBAT :
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RÉFORME DE LA POLITIQUE AGRICOLE COMMUNE M. le président. La parole est à M.
Jean-Pierre Soisson, pour le groupe de l'Union pour un mouvement
populaire. M. Jean-Pierre Soisson. Monsieur le ministre de
l'agriculture, ma question porte sur la réforme de la politique agricole
commune. Au moment où se tient le congrès de la fédération des exploitants
agricoles, je veux redire que nous souhaitons tous ici, avec vous, que soit
conservée la cohésion de la profession agricole. Pour cela, il faut prendre des
mesures justes, qui n'opposent pas les éleveurs aux céréaliers. M.
Guy Geoffroy. Très bien ! M. Jean-Pierre Soisson.
Nous vous demandons d'entendre la légitime préoccupation de producteurs,
notamment céréaliers (Exclamations sur les bancs du groupe SRC), qui vont
voir leurs aides diminuer et qui vont rencontrer de grandes difficultés. Le
Président de la République a entendu leurs revendications et les a reçus lundi
dernier. Le président de la chambre d'agriculture de l'Yonne, qui était présent,
m'a dit en sortant : " Il nous a entendus ". (Rires et vives exclamations sur
les bancs des groupes SRC et GDR.) M. Alain Néri.
Alléluia ! M. le président. Mes chers collègues, je vous en
prie ! Poursuivez, monsieur Soisson. M. Jean-Pierre
Soisson. Vous avez pris un certain nombre de décisions - notamment sur
le recours aux références historiques - mais vous avez surtout indiqué la mise
en place d'un plan d'accompagnement, doté de 170 millions d'euros de crédits
nouveaux. Ce n'est pas rien ! Nous souhaiterions connaître les modalités de
ce plan et les conditions de sa mise en oeuvre. (Applaudissements sur les
bancs des groupes UMP et NC.) M. le président. La parole
est à M. Michel Barnier, ministre de l'agriculture et de la pêche. M.
Michel Barnier, ministre de l'agriculture et de la pêche. Le
ministre de l'agriculture est, en France, le ministre de toutes les
agricultures. Mme Chantal Robin-Rodrigo. Très bien
! M. Michel Barnier, ministre de l'agriculture. Vous
le savez, monsieur Soisson, vous qui l'avez vous-même été. Comme vous l'avez
très bien souligné, il ne s'agit pas d'opposer les uns aux autres. Mon souhait
est que tous continuent d'être accompagnés par une grande politique agricole
européenne, la première politique économique européenne. Pour cela, il faut
la conserver. Or une politique qui n'est pas juste ne saurait durer.
(Exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR.) M.
Christian Paul. Il est grand temps que vous vous en rendiez compte
! M. Michel Barnier, ministre de l'agriculture. Afin
que cette politique soit - aujourd'hui et au-delà de 2013 - une politique juste,
équitable et durable, M. le Premier ministre et moi-même avons décidé, en accord
avec le chef de l'État, de procéder à une réorientation de 18 % des aides : il
s'agit de soutenir des filières en voie de disparition, notamment la filière
ovine, de créer un soutien économique à l'élevage à l'herbe, de soutenir un plan
" Protéagineux ", de mettre en place un système de gestion des risques
sanitaires et climatiques. Cela intéresse tous les agriculteurs, et tous
participent à cet effort. Ainsi que beaucoup d'entre vous me l'ont fait
remarquer : un certain nombre de producteurs, notamment des producteurs
spécialisés situées en zone intermédiaire, se voient demander des efforts
importants. C'est pourquoi le Président de la République, sur la base des
propositions que nous lui avons faites, a décidé, lundi, d'un plan
d'accompagnement de 170 millions d'euros de crédits communautaires et nationaux,
à destination des jeunes, sans prélèvements supplémentaires. J'ajoute que 11 %
des aides qui seront découplées seront réattribuées suivant les références
historiques. Nous voulons conserver une grande politique agricole
européenne. M. le président. Merci, monsieur le
ministre. M. Michel Barnier, ministre de
l'agriculture. Depuis deux ans, j'ai travaillé à une double légitimité
politique... (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe
UMP.) M. le président. Merci, monsieur le ministre.
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