Le groupe Schneider Electric, issu de l’aventure industrielle de la métallurgie du Creusot (1833), reste un fleuron industriel français. En 1982, le groupe a quitté l’industrie lourde et s’est reconverti dans la distribution électrique par acquisitions successives dont les deux temps forts ont été celle de Merlin Gerin (1986) et Télémécanique (1988). Le groupe en a conservé ses deux pôles majeurs de Grenoble, pour la production et la recherche et le développement (R&D) et de Rueil Malmaison devenu son siège social.
Depuis l’échec de l’offre publique d’achat sur Legrand en 2003 (opposition de la Commission européenne), le groupe procède à des acquisitions plus ciblées, dont l’américain APC (onduleurs) fin 2007, et surtout la division basse et moyenne tension d’Areva T&D en 2010, (33 % de l’unité, Alstom reprenant la partie haute tension et pilotage des réseaux qui pèse sur 66 % de l’activité d’Areva T&D). Le groupe est désormais très présent dans les problématiques de l’efficacité énergétique et des réseaux intelligents (« smart grids »), promises à un avenir prometteur mais sur lesquelles la concurrence mondiale est très vive.
L’histoire pèse également sur l’armature industrielle et territoriale française du groupe qui possède, à ce titre, près de 80 sites issus souvent d’anciennes petites et moyennes entreprises ou sites Merlin Gerin ou Télémécanique. Le groupe mène de ce fait une stratégie continue de regroupement et de spécialisation de ces sites. Toutefois, le groupe ne procède pas à des licenciements. Certains sites sont malheureusement voués à la fermeture tandis que d’autres se développent, comme le site de Carros sur les automatismes de nouvelle génération ou Angoulême, récemment retenu comme pôle d’excellence pour les infrastructures de recharge du véhicule électrique.
L’avenir de ces sites est donc principalement dépendant de la réussite technologique et commerciale sur des marchés mondiaux de produits et solutions développés par la base de R&D du groupe majoritairement française. C’est dire l’importance capitale de la dynamique d’innovation, que favorisent des outils comme le crédit impôt recherche ou les investissements d’avenir. Pour ces derniers, Schneider est présent sur plusieurs grands dossiers en cours de soumission aux appels à projet qui en sont issus. L’Etat rappelle également au groupe l’importance d’engagements concrets sur la création de valeur ajoutée et d’emplois en France, dans le respect de la législation européenne et mondiale du commerce.
Sur l’ensemble de ses activités, le groupe Schneider tire parti de la croissance des pays émergents, très demandeurs de solutions d’efficacité énergétique et d’infrastructures électriques. La création d’unités de production au plus près de ces marchés est de bon sens économique et le groupe réinvestit dans sa R&D, très implantée en France, une part significative des revenus tirés sur ces marchés. La faiblesse relative des marges sur les marchés européens, matures et ultra concurrentiels, notamment le marché français, pèse cependant sur les perspectives d’activité des sites industriels qui leur sont dédiés et impose un effort continuel d’innovation pour pérenniser l’outil industriel en France.
Les services de l’Etat en région sont bien évidemment mobilisés pour promouvoir toute solution durable de diversification et de gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences, concernant les sites en restructuration.
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