DEBAT :
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ACTES DE BOYCOTT DES PRODUITS ISRAÉLIENS M. le président. La parole est à M. Éric
Raoult, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire. M.
Maxime Gremetz. Un revenant ! Mais qu'est-ce qu'il a vieilli
! M. Éric Raoult. Monsieur le président, je souhaite
associer à ma question plusieurs de mes collègues : Claude Goasguen, Patrick
Calméjane, Gérard Gaudron et Patrick Beaudouin. M. Jean-Pierre
Brard. Gauchistes bien connus ! M. Éric Raoult.
Madame la ministre de l'intérieur, vous avez déclaré à plusieurs reprises, tout
comme le Président de la République, que les conflits du Proche-Orient ne
devaient pas ressurgir en France. Hélas, la réalité est différente. Depuis
plusieurs mois, des intrusions violentes de groupes d'extrême gauche accompagnés
parfois d'élus, notamment Verts (Exclamations sur les bancs du groupe
GDR), se multiplient dans les centres commerciaux, dans le but d'appeler au
boycott de produits israéliens. Ce fut en particulier le cas en mars dernier
dans des grandes surfaces du département de la Seine-Saint-Denis, notamment à
Saint-Denis et à Aulnay-sous-Bois, puis dans d'autres grandes surfaces de
banlieue où des produits alimentaires israéliens ou casher ont été retirés des
rayons et jetés à terre pour signifier une pseudo-condamnation de la politique
israélienne. Ces actions, violentes et inquiétantes, seraient déjà au nombre
d'une quarantaine, et il semble qu'elles continuent à se développer en toute
impunité. Certaines ont d'ailleurs été filmées et sont visibles sur des sites
Internet, où sont communiquées des listes de marques à boycotter, soit parce que
les entreprises qui les commercialisent travaillent en Israël, soit parce
qu'elles " ont des Juifs à leur tête ", pour citer les termes employés sur l'un
de ces sites. Ces agissements anti-israéliens ont un fort relent
d'antisémitisme. (Approbations sur de nombreux bancs.) Ils sont
inadmissibles et ont ému et inquiété la communauté juive de France, notamment en
banlieue. Madame la ministre, ces opérations commando et ces appels au
boycott sont interdits. Ils ne sauraient pour autant rester sous silence, sans
que les pouvoirs publics interviennent, d'autant qu'ils commencent à se
banaliser. Il paraît nécessaire que des poursuites soient engagées contre leurs
auteurs. M. Jean-Paul Lecoq. Vous n'avez même pas le courage
de condamner les crimes de guerre d'Israël ! M. Maxime
Gremetz. Oui, vous n'avez même pas le courage du Pape !
(Protestations sur plusieurs bancs du groupe UMP.) M. Éric
Raoult. Mes chers collègues, je vous en prie, ne pratiquez pas la
duplicité et le double langage ! M. le président. Veuillez
conclure, monsieur Raoult. M. Éric Raoult. Madame la
ministre, quelle réponse comptez-vous apporter ? (Applaudissements sur de
nombreux bancs du groupe UMP.) M. le président. La
parole est à Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer
et des collectivités territoriales. Mme Michèle
Alliot-Marie, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des
collectivités territoriales. Monsieur le député, il est vrai que, depuis le
début du conflit israélo-palestinien au mois de décembre
2008,... Plusieurs députés du groupe socialiste, radical, citoyen et
divers gauche. Il remonte à bien plus longtemps que cela
! Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de l'intérieur.
...plusieurs associations de défense de la cause palestinienne sont intervenues
dans des grandes surfaces en appelant au boycott des produits en provenance
d'Israël ou de pays supposés apporter une aide à ce pays. Ces interventions se
sont concrétisées par vingt et une actions recensées dans des grandes surfaces,
dont la moitié en grande banlieue. Ces opérations, il faut bien le préciser,
touchent des produits importés d'Israël et non des produits casher. Ils sont
signalés par des étiquettes qui leur sont apposées, quand il s'agit de fruits ou
de légumes, ou par des tracts distribués aux clients. Les forces de l'ordre,
chaque fois qu'elles sont appelées, interviennent, notamment pour éviter des
violences ou des heurts. Il est évident que, si des plaintes précises étaient
déposées ou si des infractions pénales étaient constituées, des poursuites
auraient lieu. Mais, à ce jour, je dois vous préciser qu'aucune plainte n'a été
déposée, ni par des grandes surfaces, ni par des associations.
(Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
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