FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 1329  de  M.   Copé Jean-François ( Union pour un Mouvement Populaire - Seine-et-Marne ) QG
Ministère interrogé :  Agriculture et pêche
Ministère attributaire :  Agriculture et pêche
Question publiée au JO le :  27/05/2009  page : 
Réponse publiée au JO le :  27/05/2009  page :  4550
Rubrique :  élevage
Tête d'analyse :  PAC
Analyse :  lait. perspectives
DEBAT :

CRISE DE LA FILIÈRE LAITIÈRE

M. le président. La parole est à M. Jean-François Copé, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Jean-François Copé. Monsieur le président, ma question s'adresse à M. le ministre de l'agriculture et de la pêche. (Mouvements sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. Mes chers collègues, je vous en prie !
M. Jean-François Copé. Face à la crise extrêmement grave qui frappe désormais 90 000 producteurs de lait, et qui menace de faillite un grand nombre d'entre eux ainsi que leurs familles,...
M. Roland Muzeau. On sent que les élections européennes approchent !
M. Jean-François Copé. ...je souhaite partager avec vous, monsieur le ministre, deux interrogations de fond.
La première concerne la crise même qui frappe les laitiers. Sachez que nous sommes totalement à vos côtés dans le travail que vous avez engagé pour trouver très vite une solution associant tout le monde - producteurs, coopératives, industriels et, le moment venu, distribution dans son ensemble : chacun, à tous les niveaux, doit prendre ses responsabilités.
M. André Chassaigne. Et vive la concurrence libre et non faussée...
M. Jean-François Copé. Au-delà de la situation, particulièrement grave, des producteurs laitiers, se pose, et c'est l'objet de ma seconde réflexion, la question plus globale du lien entre l'indépendance alimentaire, à laquelle nous sommes très attachés, et le démantèlement programmé de la PAC d'ici à 2013-2014, à l'heure où les Américains ont organisé leur protection, tandis que les Asiatiques, de leur côté, achètent force terres en Afrique.
Sur ce sujet, nous allons lancer des états généraux (" Ah ! " sur les bancs des groupes SRC et GDR), dans le cadre desquels nous, députés, allons réfléchir dans les circonscriptions et avec vous, monsieur le ministre, je le souhaite, à l'avenir de l'indépendance alimentaire. (Applaudissements sur quelques bancs des groupes UMP et NC.) C'est pour nous un sujet majeur, et je souhaiterais partager ces réflexions avec vous en vous réaffirmant notre soutien total. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. Michel Barnier, ministre de l'agriculture et de la pêche.
M. Patrick Roy. Et du lait qui tourne !
M. Michel Barnier, ministre de l'agriculture et de la pêche. Monsieur le président Copé, dès le début cette crise, j'ai dit que le prix payé pour la livraison du mois d'avril aux éleveurs était insupportable. J'ai dit également qu'il n'était pas normal que des producteurs livrent leur lait pendant un mois et demi sans en connaître le prix à l'avance. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
M. François Rochebloine. Très bien !
M. Michel Barnier, ministre de l'agriculture. En tant que ministre de l'agriculture et de la pêche, ma responsabilité est de faire en sorte que les gens se reparlent - les producteurs, les coopératives, les industriels ne se parlent plus depuis deux mois. Voilà pourquoi, avec Luc Chatel, nous avons désigné deux médiateurs...
M. Albert Facon. Il aura le temps de tourner, le lait !
M. Michel Barnier, ministre de l'agriculture. ...qui font un bon et vrai travail depuis quelques jours pour que tout le monde se retrouve autour de la même table. Cela se produira jeudi matin, au sein du Centre national interprofessionnel de l'économie laitière, dont le rôle stratégique a été conforté dans la loi de finances par un amendement gouvernemental que vous avez adopté. Dans ce cadre, j'espère que les partenaires pourront, dès jeudi, se fixer un cap - un prix annuel juste - mais également s'assurer une visibilité dont les producteurs comme les industriels ont besoin.
Mais, vous l'avez dit, au-delà de la situation que nous vivons, le sujet est plus large : c'est une crise européenne. On comprend dès lors l'importance que revêt une grande, une vraie politique agricole commune, et il n'y a pas de fatalité à la voir détricotée - pas plus son budget. Voilà pourquoi je suis très heureux que votre groupe décide d'y prendre sa part et je l'y aiderai. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

UMP 13 REP_PUB Ile-de-France O