DEBAT :
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PRÉVENTION DES RISQUES DE TSUNAMI À WALLIS-ET-FUTUNA M. le président. La parole est à M. Albert
Likuvalu, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers
gauche. M. Albert Likuvalu. Madame la secrétaire d'État
chargée de l'outre-mer, deux puissants séismes de magnitude 5,2 et 6,1 viennent
de secouer à nouveau, pas plus tard qu'hier, le Vanuatu et les Samoa dans le
Pacifique. De telles catastrophes naturelles ont récemment provoqué de graves
dégâts et causé des pertes humaines surtout dans la région Asie-Pacifique. Elles
nous interpellent sur nos responsabilités en matière de sécurité et de
prévention face à ces dangers sur le territoire national. Les conséquences de
ces catastrophes sont très graves et les risques sont permanents. Les chiffres
fournis par l'AFP en sont la preuve : plus de 1 000 morts à l'île de Sumatra,
plus de 700 aux Philippines et près de 200 aux îles Samoa. Nous pouvons
saluer l'initiative de l'État français qui, après le séisme de magnitude 8 du 29
septembre dans les îles Tonga et Samoa, leur a envoyé deux avions militaires
CASA. Cette aide de l'État aux pays étrangers me donne l'occasion de
m'interroger sur le cas précis de la collectivité de Wallis-et-Futuna, située à
quelques centaines de kilomètres des îles Samoa. Cet archipel ne disposant pas
localement d'un central téléphonique permanent, pour raisons budgétaires, n'a
pas pu recevoir à temps l'information alors que la menace de tsunami était bien
réelle. Madame la secrétaire d'État, vous le savez, face à ces catastrophes,
la collectivité de Wallis-et-Futuna a peu de moyens. Aussi, quand allez-vous
mettre en place de vrais moyens de communication, des moyens plus efficaces de
sécurité et de prévention, avant que d'autres catastrophes ne provoquent des
dégâts et des pertes humaines ? (Applaudissements sur les bancs des groupes
SRC et GDR.) M. le président. La parole est à Mme
Chantal Jouanno, secrétaire d'État chargée de l'écologie. Mme Chantal
Jouanno, secrétaire d'État chargée de l'écologie. Monsieur le
député, je vous prie d'excuser l'absence de Mme Marie-Luce Penchard, retenue au
Sénat par les questions crible. Comme vous l'avez dit, le drame des îles
Samoa a été d'une violence humaine extrême qui nous rappelle que la question des
changements climatiques nous affectera essentiellement par des catastrophes
climatiques majeures, même si celle-ci est un peu différente. Dans la zone
Pacifique, des dispositifs d'identification des tsunamis ont été mis en place,
notamment avec le laboratoire du CEA à Tahiti en coopération avec le centre
d'Hawaï. Dans l'Océan indien, nous disposons d'un centre à La Réunion. Ces deux
centres fonctionnent bien. Quatre sirènes de tsunami ont été installées en
2008 dans les îles de Wallis-et-Futuna. Il en manque encore trois, puisque
l'objectif est d'en installer sept, et le Secrétariat d'État à l'outre-mer s'est
engagé à régler la question du financement de ces trois derniers dispositifs
d'alerte. Une partie de la population vivant dans le nord et le sud de l'île
n'a pas pu, semble-t-il, entendre ces sirènes. Nous allons demander au préfet de
refaire des exercices pour comprendre pourquoi ces personnes ne les ont pas
entendues, car s'il faut détecter les tsunamis, encore faut-il alerter les
populations. Par ailleurs, la mise en place d'un programme d'équipement en
marégraphes est prévue en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française et à
Wallis-et-Futuna. Ainsi, deux marégraphes sont programmés pour l'année 2010 à
Wallis-et-Futuna. C'est ainsi que nous espérons pouvoir identifier les tsunamis
le plus rapidement possible et surtout alerter les populations. Enfin, en
Méditerranée, un dispositif d'alerte sera opérationnel à l'horizon 2012 pour
prévenir les populations en moins d'un quart d'heure.
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