Texte de la QUESTION :
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Mme Geneviève Gaillard attire l'attention de Mme la ministre de la culture et de la communication sur les inquiétudes que ses propos sur la possible réforme du seuil de 170 m2 au-delà duquel le recours à un architecte est obligatoire, ont fait naître chez les professionnels du bâtiment. Ces professionnels redoutent des effets pervers induits par un coût supplémentaire non négligeable, à savoir un effet de seuil qui entraînerait une multiplication des maisons individuelles d'une superficie juste inférieure à 100 m2, si on choisit cette surface comme nouveau seuil, une nouvelle relance du travail au noir pour chercher à compenser ce nouveau coût, un impact négatif d'une nouvelle contrainte administrative et financière sur les investissements, et enfin plus généralement un frein à la capacité de répondre aux défis du Grenelle de l'environnement, en terme de performance énergétique et de constructions nouvelles aux horizons 2009 et 2012. Elle s'interroge sur le fait de savoir si des simulations et une évaluation des répercussions tant directes qu'indirectes d'une telle réforme ont été commandées au préalable, et si des premiers éléments de réponse, face à ces légitimes craintes, sont d'ores et déjà disponibles.
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Texte de la REPONSE :
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Le ministère de la culture et de la communication, en charge de l'architecture, a pour objectif, aux côtés du ministère de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire (MEEDDAT), d'améliorer la qualité du cadre de vie et de répondre aux critères du développement et de l'aménagement durables des territoires. Dans ce contexte, la question du seuil d'intervention de l'architecte ne peut être considérée isolément, du seul point de vue de l'organisation du marché des constructeurs de maisons individuelles, mais doit être replacée dans une perspective plus large de préservation des espaces et de lutte contre l'étalement urbain. La ministre de la culture et de la communication souhaite inscrire son action dans un ensemble de réformes visant à renforcer les critères qualitatifs de toute la chaîne de l'urbanisme et de la construction, mais aussi à permettre le recours pour chaque citoyen aux professionnels compétents. En effet, on constate que la prolifération de maisons individuelles sans réflexion architecturale contribue à l'étalement urbain. Les habitants de maisons individuelles sont maintenant confrontés aux augmentations du prix de l'énergie et des transports. Cette forme d'habitat s'avère très coûteuse en voirie, en réseaux et en énergie et il faut réfléchir à la meilleure conciliation avec les principes du développement durable. Les différentes lois sur l'urbanisme et le logement, ainsi que la réforme du permis de construire, tendent à mieux prendre en compte ces questions. Une des réponses aux défis évoqués lors du « Grenelle de l'environnement » consiste à apporter de nouvelles solutions de conception architecturale pour éviter l'étalement urbain et à intégrer les nouveaux dispositifs techniques et énergétiques dans les projets de construction, tout en assurant leur bonne insertion dans l'environnement naturel et urbain. Les savoir-faire innovants et les retours d'expérience sur des architectures bioclimatiques et solaires réalisées dans plusieurs États membres de l'Union européenne sont souvent disponibles chez les architectes, dont l'expertise doit pouvoir être mieux mobilisée. Dans ce contexte, plutôt qu'une étude d'impact partielle et limitée, la ministre de la culture et de la communication propose que ses services lancent avant l'été 2008, avec le MEEDDAT et le ministère en charge du logement, une mission conjointe pour organiser une large consultation de l'ensemble des professionnels, des organismes constructeurs et des représentants des particuliers, afin de formuler des propositions concrètes et réalistes conciliant le souci de qualité architecturale et environnementale et un coût maîtrisé de la construction.
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