Texte de la QUESTION :
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Mme Chantal Brunel attire l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse et des sports sur l'importance de répandre le test HPV, pour les femmes de plus de 50 ans, dans le cadre de la prévention des cancers de l'utérus. Le HPV est source de 70 % de ces cancers responsables de la mort de 1 000 femmes par an. Alors que l'on parle abondamment de l'arrivée du Gardasil, vaccin très onéreux qui ne concernerait que les filles de 11 à 13 ans, il conviendrait de mieux faire connaître le test HPV. En effet, ce test permet de dépister des cancers non décelables par un simple frottis. Elle lui demande ce que le Gouvernement entend faire pour permettre aux femmes de plus de 50 ans de bénéficier de ces tests.
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Texte de la REPONSE :
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Saisi par la direction générale de la santé, l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé (ANAES) a évalué en 2004 l'apport que pouvait représenter le test HPV dans le cadre du dépistage du cancer du col de l'utérus. Au cours des débats, il s'est avéré que la plupart des experts considèrent que le dépistage par le test HPV seul à la place du frottis cervico-utérin n'était pas justifié. Les principales conclusions issues des débats entre experts étaient que : le test HPV associé au frottis offre des perspectives prometteuses : le bénéfice médical et économique devra être réévalué après le résultat des essais randomisés et des études de cohortes en cours, et la réalisation d'un modèle coût-efficacité ; le test HPV seul à la place du frottis cervico-utérin n'est pas justifié : c'est une hypothèse à évaluer à plus long terme. L'opportunité d'utiliser ce nouveau test dans le cadre du dépistage devrait être comparée à une stratégie d'optimisation du dépistage actuel dans l'optique d'une meilleure couverture. Dans la perspective d'une mise en oeuvre future de ce test, des pré-requis seront indispensables : confirmation de la population cible, algorithmes de prise en charge, définition des conditions techniques et des modalités du contrôle de qualité, formation des professionnels et information des patientes, évaluation de l'impact sur les pratiques professionnelles. Cette évaluation a conduit au remboursement des tests HPV pour les frottis ASCUS (c'est-à-dire se révélant incertains). Pour autant, les données d'analyse étaient insuffisantes pour valider l'utilisation systématique du test HPV. Aujourd'hui, des études sont en cours, notamment au CHU de Reims, et elles devraient probablement apporter un complément d'informations permettant d'affiner l'apport proposé par le test HPV et d'envisager les conditions d'une idéale utilisation de ce dernier. Enfin, une réévaluation des techniques de dépistage sera prochainement entreprise, notamment dans le contexte du développement du vaccin HPV.
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