DEBAT :
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REPRÉSENTATION DES FEMMES DANS LES CONSEILS D'ADMINISTRATION M. le président. La parole est à M. Guénhaël
Huet, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire. M.
Guénhaël Huet. La place des femmes dans notre société est hélas un
sujet récurrent, car il serait beaucoup plus sain et logique de ne pas se poser
la question. L'égalité, ou à tout le moins l'équité, entre les hommes et les
femmes devrait être à la fois la règle dans le droit et la réalité dans les
faits. M. Roland Muzeau. Hypocrites ! M. Guénhaël
Huet. On sait que la situation est bien différente dans de nombreux
domaines, notamment dans les relations de travail. Les écarts de salaire
entre hommes et femmes sont de l'ordre de 20 %. Les femmes sont surreprésentées
dans les emplois peu qualifiés et mal rémunérés. Elles sont les premières à
subir le temps partiel qui leur est imposé. Enfin, seulement 10 % de femmes
siègent au sein des conseils d'administration des grandes entreprises. Une
proposition de loi déposée par Marie-Jo Zimmermann, présidente de la délégation
aux droits des femmes, et par Jean-François Copé, et cosignée par 135 députés du
groupe UMP, sera débattue tout à l'heure dans cet hémicycle. Nous sommes très
attachés à ce texte qui conjugue progrès et équilibre et qui fait honneur à la
démocratie sociale et à nos valeurs républicaines. Plusieurs députés
du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. Très bien
! M. Guénhaël Huet. Ce texte prévoit que les conseils
d'administration des sociétés cotées, ainsi que ceux des entreprises publiques
de l'État, soient constitués d'au moins 40 % de femmes dans un délai de six
ans. Il s'agit à la fois d'un texte très équilibré... M. Roland
Muzeau. Tu parles ! M. Guénhaël Huet. ...et d'un
signal fort adressé au monde économique, afin de faire évoluer les mentalités et
d'améliorer les perspectives de vie professionnelle de l'ensemble des femmes
dans notre pays. M. Roland Muzeau. Le capitalisme n'a pas de
sexe ! M. Guénhaël Huet. Monsieur le ministre, vous avez
demandé de votre côté aux partenaires sociaux d'engager une négociation sur
l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes. Pouvez-vous nous
indiquer quels sont les objectifs de cette négociation, les résultats attendus
et le calendrier ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe
UMP.) M. le président. La parole est à M. Xavier Darcos,
ministre du travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et
de la ville. M. Xavier Darcos, ministre du travail, des
relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville. Monsieur
le député, les chiffres que vous venez de citer parlent d'eux-mêmes : la
situation n'est pas acceptable. C'est une question d'égalité, bien sûr, mais
aussi d'injustice faite aux femmes, et le Gouvernement se préoccupe de faire en
sorte que le travail soit revalorisé pour tous, pour les hommes comme pour les
femmes. M. Marcel Rogemont. Augmentez les salaires
! M. Xavier Darcos, ministre du travail. Vous le
savez, nous sommes très engagés en faveur de l'égalité professionnelle, de la
parité en général : Mme Grésy m'a remis au mois de juillet un rapport dont nous
nous inspirons, et le Président de la République et le Premier ministre ont
inscrit cette question à l'agenda social. Nous nous sommes donné, avec les
partenaires sociaux, jusqu'à la fin du mois d'avril pour nous mettre d'accord
sur un plan global, que nous essaierons ensuite de décliner, soit par la voie
réglementaire, soit par la voie législative. Vous avez eu de raison de citer
l'excellente initiative du groupe UMP, de son président et de Marie-Jo
Zimmermann, pour que, d'une manière hautement symbolique, les conseils
d'administration, les dirigeants, donnent l'exemple en imposant d'une manière
raisonnable un quota de femmes dans les conseils d'administration, de sorte que,
de manière visible, les premiers efforts viennent des dirigeants. M.
Jacques Desallangre. Oh ! M. Xavier Darcos,
ministre du travail. Il faudra sans doute aller plus loin, trouver des
dispositions concrètes car, depuis 1972, six lois ont été adoptées sur ce sujet
sans vraiment aboutir. Il faut donc entrer dans le coeur du sujet, aider les
femmes à équilibrer leur vie privée et leur vie professionnelle, par exemple à
travers les crèches d'entreprise. Il faut travailler sur la carrière elle-même,
sur l'organisation des métiers, sur l'accompagnement des promotions, bref,
effectuer un véritable travail de fond. Mais ce que propose le groupe UMP
aujourd'hui est déjà d'une très grande utilité et je salue son travail.
(Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.) M.
Maxime Gremetz. Oh la la !
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