DEBAT :
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SERVICE PUBLIC DE L'ORIENTATION M.
le président. La parole est à Mme Françoise Guégot, pour le groupe de
l'Union pour un mouvement populaire. Mme Françoise Guégot.
Monsieur le secrétaire d'État chargé de l'emploi, après six mois de mission
auprès de votre ministère, j'ai remis hier au Premier ministre mon rapport
concernant " le développement de l'orientation professionnelle tout au long de
la vie ". Fort d'un constat sur les difficultés d'organisation de l'orientation
en France et de la volonté du Président de la République d'engager une réforme
profonde, il formule des propositions pour mettre en oeuvre le service public de
l'orientation s'adressant à tous les Français, quel que soit leur âge ou leur
statut. L'orientation ne peut être, pour autant, responsable de tous les
maux. Il convient donc d'assurer avant tout une continuité entre l'orientation,
la formation et l'emploi, de la formation initiale jusqu'aux différentes étapes
de la vie professionnelle. Il faut ainsi non seulement poursuivre les efforts de
rapprochement entre l'école et le monde du travail, mais aussi réaliser une
meilleure cohérence entre l'offre de formation et les débouchés réels. De même,
il est également nécessaire de renforcer la professionnalisation des orienteurs
et mieux coordonner leurs actions. La mise en place du service public de
l'orientation concerne plusieurs aspects : le premier repose sur un premier
accès, grâce à une information dématérialisée et des outils accessibles par
internet et par téléphone ; le second est fondé sur des structures physiques à
labelliser qui répondront à une démarche qualité assurant une homogénéité de
prestations sur l'ensemble de nos territoires. L'orientation est un enjeu
économique, social et humain considéré comme une priorité par une grande
majorité de nos concitoyens. Elle exige la contribution de tous les acteurs que
sont l'État, les collectivités et les partenaires sociaux afin de répondre aux
exigences de lisibilité et d'efficacité. Monsieur le secrétaire d'État,
pouvez-vous informer la représentation nationale des mesures envisagées pour
installer à court terme ce service public de l'orientation tout au long de la
vie ? (Applaudissements sur divers bancs du groupe UMP.) M. le
président. La parole est à M. Laurent Wauquiez, secrétaire d'État
chargé de l'emploi. M. Laurent Wauquiez, secrétaire
d'État chargé de l'emploi. Merci, madame la députée, pas seulement pour
avoir fait un rapport, mais pour l'avoir fait de façon très concrète, très
opérationnelle, sans s'attaquer à de grands principes confus mais en essayant
d'identifier les blocages en matière d'orientation dans notre pays. C'était
notre souhait, cela correspond aussi à la volonté de Christine Lagarde qui
voulait que nous avancions de façon très précise. L'orientation, vous l'avez
dit, est trop souvent un gigantesque gâchis. Plus de 150 000 jeunes sortent
chaque année du système sans aucune qualification. Dans l'enseignement
supérieur, 100 000 étudiants échouent après une année, parce qu'ils n'ont pas
choisi la bonne orientation. Surtout, cela fait des dégâts en termes d'emploi.
Quand un jeune choisit une mauvaise voie au bout de laquelle il n'y a pas
d'emploi, cela montre bien souvent qu'une formation a été dispensée pour rien et
provoque beaucoup de déception pour l'étudiant et sa famille. Vous avez
également pointé les dysfonctionnements en matière d'orientation : un système
trop confus, pas assez lisible avec plus de huit mille organismes qui font de
l'orientation en France, une dispersion entre une philosophie éducation
nationale et une philosophie emploi. Le but est donc pour nous, dès cette année,
de pouvoir avancer précisément sur des propositions opérationnelles. Le
Premier ministre a réuni hier, autour de vous, les quatre membres du
Gouvernement concernés - Luc Chatel, Valérie Pécresse, Martin Hirsch et moi-même
- pour que nous puissions avancer dans trois directions simples : d'abord, un
site internet permettant à chaque étudiant d'avoir un conseil personnalisé - les
étudiants utilisent les nouvelles technologies, à nous de les adapter - ;
ensuite, des plates-formes téléphoniques simples, gratuites, pour un vrai
service public ; enfin, deux cents sites labellisés dès l'année
prochaine. Dernier point important : l'apprentissage. Un jeune qui se forme
par ce biais trouve deux fois plus vite un emploi que tout autre étudiant. Nous
n'orientons pas assez en direction de l'apprentissage. (Applaudissements sur
quelques bancs du groupe UMP.)
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