DEBAT :
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CONDAMNATION DES PROPOS DE GEORGES FRÊCHE M. le président. La parole est à M.
Jean-François Copé, pour le groupe de l'Union pour un mouvement
populaire. M. Jean-François Copé. Monsieur le Premier
ministre, je veux dire ici, au nom de l'ensemble du groupe UMP, notre
indignation devant les propos injurieux à caractère antisémite qui ont été tenus
par Georges Frêche à l'endroit de notre collègue Laurent Fabius.
(Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC. - Exclamations sur les
bancs du groupe SRC.) M. Jean Glavany. Oh, la grosse
ficelle ! M. Jean-François Copé. Je le dis avec gravité, il
est des sujets sur lesquels, vous le savez les uns et les autres, nous n'avons
jamais voulu transiger. On nous dit que M. Frêche est populaire dans sa
région. Peut-être. Mais rien n'excuse un responsable public réputé appartenir à
une formation républicaine de se comporter ainsi. Nous avons notre famille
politique en tête. M. Albert Facon. Jacques Blanc
! M. Jean-François Copé. En 1997, nous avons refusé toute
alliance avec l'extrême droite, qui avait tenu des propos choquants...,
(Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. - Exclamations sur les bancs
du groupe SRC.) M. le président. Mes chers collègues, je
vous en prie ! M. Jean-François Copé. ...au risque de perdre
les élections, comme ce fut d'ailleurs le cas avec soixante-dix
triangulaires. Le parti socialiste a désavoué Georges Frêche au niveau
national, ce qui est une bonne chose, même s'il aurait pu le faire un peu plus
tôt, eu égard aux déclarations antérieures de M. Frêche. Toutefois, deux
ambiguïtés restent à lever, sur lesquelles je serais heureux d'avoir la réaction
des uns et des autres. M. Jean Glavany. À quel ministre
s'adresse cette question ? M. Jean-François Copé.
Premièrement, le parti socialiste va-t-il désavouer les responsables socialistes
locaux qui continuent de figurer sur la liste de M. Frêche ? (Protestations
sur les bancs du groupe SRC.) M. Jean-Marc Ayrault.
Monsieur le président, je demande la parole ! M. Jean-François
Copé. Deuxièmement, que fera le parti socialiste au lendemain du
premier tour, en cas de finale entre Georges Frêche et Raymond Couderc ?
(Vives protestations sur les bancs du groupe SRC.) Qu'en pensez-vous,
monsieur le Premier ministre ? (Applaudissements sur les bancs des groupes
UMP et NC - Huées sur les bancs du groupe SRC.) M. le
président. La parole est à M. François Fillon, Premier ministre.
(Huées persistantes sur les bancs du groupe SRC.) M. Marcel
Rogemont. C'est à Jean-Marc Ayrault de répondre à cette question
! M. Christian Paul. Que le Premier ministre nous parle
plutôt de sécurité et de chômage ! M. François Fillon,
Premier ministre. Monsieur le député, rassurez-vous, je ne répondrai pas
à la place du parti socialiste et je ne donnerai de leçon à personne ! (" Ah
! " sur les bancs du groupe SRC.) Mais il y a des mots que l'on ne veut plus
entendre dans notre République. M. Christian Paul. Le
chômage, par exemple ! M. François Fillon, Premier
ministre. Il y a des mots qui blessent, il y a des mots qui trahissent la
vulgarité de la pensée, il y a des mots qui ne font pas partie du vocabulaire
des républicains et des démocrates. (Applaudissements sur les bancs des
groupes UMP et NC.) Certains continuent pourtant de les
employer. M. Christian Paul. Hortefeux ! M.
François Fillon, Premier ministre. Ce n'est pas une surprise
puisque celui que vous visez, monsieur Copé, n'en est pas à son coup d'essai, et
il ne peut guère évoquer un mauvais procès. Il aurait dû être sanctionné depuis
longtemps. M. Patrick Lemasle. Souvenez-vous de ce qu'a dit
M. Hortefeux ! M. François Fillon, Premier ministre.
Mesdames, messieurs les députés, le racisme est une menace permanente pour
notre pacte républicain. Les dérapages des responsables politiques quels qu'ils
soient... M. Jean Glavany. Y compris les ministres
? M. François Fillon, Premier ministre. ...que ces
dérapages soient conscients ou qu'il s'agisse de maladresses, doivent être
combattus et ne peuvent pas être tolérés. (Applaudissements sur les bancs du
groupe UMP.) M. Jean Glavany. Et les ministres, ils sont
sanctionnés ? M. François Fillon, Premier ministre.
Ces dérapages font céder les digues que les républicains, génération après
génération, ont construites pour lutter contre le racisme et l'antisémitisme.
(Les députés des groupes UMP et NC se lèvent et applaudissent, tandis que les
députés du groupe SRC scandent : " Hortefeux ! Hortefeux ! ".) M.
le président. Mes chers collègues, je vous en prie ! M.
François Fillon, Premier ministre. Chacun doit balayer devant sa
porte, chacun doit prendre ses responsabilités. (Les députés du groupe SRC
continuent de scander : " Hortefeux, Hortefeux ! ") M. le
président. Mes chers collègues, je vous en prie ! M.
François Fillon, Premier ministre. Dans cette affaire, ce qui
est en cause ce n'est pas un parti politique. Il s'agit, en fait, de dire à nos
concitoyens que dans notre République, il y a des choses que l'on ne peut pas se
permettre. Lorsque l'on s'écarte du droit chemin, on doit en supporter les
conséquences. (Vifs applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC. - "
Hortefeux, Hortefeux ! sur les bancs du groupe SRC.)
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