FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 19955  de  M.   Kucheida Jean-Pierre ( Socialiste, radical, citoyen et divers gauche - Pas-de-Calais ) QE
Ministère interrogé :  Culture et communication
Ministère attributaire :  Culture et communication
Question publiée au JO le :  01/04/2008  page :  2780
Réponse publiée au JO le :  19/08/2008  page :  7088
Rubrique :  patrimoine culturel
Tête d'analyse :  archéologie
Analyse :  archéologie préventive. fonctionnement. moyens
Texte de la QUESTION : M. Jean-Pierre Kucheida attire l'attention de Mme la ministre de la culture et de la communication sur la problématique de la conduite des fouilles archéologiques sur les parcs d'activités ou les terrains constructibles. Les intercommunalités et les collectivités territoriales s'engagent quotidiennement dans des programmes d'aménagement à caractère économique ou social. Plus la superficie des programmes est grande, plus forte est la probabilité de trouver en sous-sol des vestiges d'occupation. Dès lors des fouilles sont ordonnées par l'État. Ces fouilles sont obligatoires et il appartient aux collectivités d'en supporter le coût qui vient alourdir les budgets qu'elles consacrent à l'aménagement de leur territoire. Les frais de fouilles ne cessant d'augmenter, ils contribuent à la hausse du prix des terrains. L'ouverture des fouilles ne s'accompagne d'aucune condition de durée. Dès lors, les collectivités ne maîtrisent plus les délais de réalisation de l'aménagement. Il devient difficile de prévoir de façon concertée des délais d'implantation pour les entreprises, ce qui met en péril les projets d'aménagement et le développement des territoires. Les retards accumulés, coûteux, agissent également à l'encontre des besoins de notre population. En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui indiquer si elle envisage de fixer des limites de temps aux fouilles archéologiques afin de prendre en compte les délais d'aménagement et d'implantation des entreprises.
Texte de la REPONSE : Le dispositif législatif relatif à l'archéologie préventive, adopté par le Parlement en 2001, a déjà permis des découvertes essentielles qui contribuent à l'avancement significatif de la connaissance de nos origines. Toutefois, la nécessaire conciliation des impératifs et des rythmes de l'aménagement du territoire et de la recherche archéologique n'est pas sans poser de problèmes. La principale difficulté est aujourd'hui que tout délai supplémentaire est susceptible de compromettre la compétitivité de nos régions. Dans ce cadre, la ministre de la culture et de la communication tient à rappeler que l'Institut national de la recherche d'archéologie préventive, établissement public chargé de réaliser la majorité des interventions archéologiques de terrain, a vu ses effectifs renforcés de manière significative en 2007. Ces acquis lui ont été reconduits en 2008. Elle tient à souligner également que, depuis 2002, ses services veillent constamment à la sélectivité de leurs prescriptions. Aujourd'hui, seuls 6,7 % des dossiers d'aménagements instruits au titre de l'archéologie font l'objet d'une prescription (contre 13,8 % en 2002) alors même que le nombre de dossiers instruits a presque doublé. La ministre est également sensible au fait que puissent être trouvées toutes les solutions techniques visant à modifier les aménagements pour qu'ils ne portent atteinte aux vestiges et, de ce fait, échappent aux coûts et aux délais inhérents à la fouille archéologique, tout en participant à la sauvegarde de ce patrimoine pour les générations futures. Par ailleurs, la loi du 9 août 2003 a ouvert la possibilité à d'autres opérateurs d'intervenir en archéologie préventive afin d'assurer une réalisation plus rapide des fouilles et a notamment renforcé le rôle potentiel des collectivités territoriales dans la gestion du patrimoine archéologique. Aujourd'hui, 66 opérateurs (48 collectivités territoriales et 18 entreprises privées) sont ainsi en capacité de prendre en charge des opérations archéologiques préalables aux aménagements. Toutefois, force est de constater que le rythme de création de ces structures n'est pas totalement satisfaisant. Malgré l'amélioration indéniable de la réalisation des fouilles sur les territoires qui se sont dotés de services d'archéologie opérationnels, de nombreuses collectivités hésitent encore à adopter une position plus volontariste, en dépit des voies de financement offertes par le reversement du produit de la redevance d'archéologie préventive. Si la situation globale de l'archéologie préventive est tendue, les solutions locales existent donc et doivent être favorisées. Pour veiller à la conciliation des exigences respectives de la recherche scientifique, de la conservation du patrimoine et du développement économique et social, la ministre de la culture et de la communication a donné instruction à ses services d'étudier au cas par cas, en liaison avec les aménageurs, leurs impératifs de calendrier afin de fixer à l'INRAP les priorités de l'intervention de ses équipes. La définition de ces priorités doit être placée sous l'égide des préfets de région. Enfin, la maîtrise des retards liés à l'archéologie bénéficiera également des orientations prises par d'autres départements ministériels. L'objectif de la conservation du patrimoine archéologique n'est pas de le fouiller mais d'en garantir la préservation physique. À cet égard, les récentes orientations prises par le Gouvernement en matière d'aménagement du territoire à la suite du Grenelle de l'environnement visant à favoriser la concentration de l'habitat et à limiter la consommation des sols naturels ou agricoles lui paraissent très bénéfiques.
S.R.C. 13 REP_PUB Nord-Pas-de-Calais O