Texte de la QUESTION :
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M. Éric Raoult attire l'attention de Mme la ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales sur le développement inquiétant du phénomène des gangs de filles. En effet, cette nouvelle forme de violence urbaine qui s'est propagée dans plusieurs banlieues, notamment en région parisienne et plus particulièrement en Seine-Saint-Denis et en Seine-et-Marne, ont étonné par leur brutalité pouvant aller jusqu'à la tentative de meurtre. Ces gangs sont composés très souvent de jeunes filles de plus en plus jeunes et d'origine africaine. Cette nouvelle forme de violence urbaine est inquiétante, car elle semble s'inspirer de modèles américains qui ont entraîné de très nombreux crimes ces dernières années. Il lui demande donc les actions de prévention, en collaboration avec sa collègue chargée de la politique de la ville, qu'elle compte mener pour endiguer ce nouveau phénomène.
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Texte de la REPONSE :
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Les gangs de jeunes filles constituent un phénomène récent. Les actions menées concernent d'abord la prévention. Les centres de loisirs des jeunes (CLJ), situés dans les quartiers sensibles, contribuent à l'éducation à la citoyenneté et à l'insertion. Les « opérations de prévention été » (opérations Ville-Vie-Vacances) offrent durant l'été des activités aux jeunes qui ne partent pas en vacances, en partenariat financier avec la délégation interministérielle à la ville. Les forces de sécurité disposent de personnels spécialisés, en particulier des référents et correspondants police jeunes chargés de favoriser le dialogue entre jeunes et policiers. La création, par la loi du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance, du service volontaire citoyen dans la police, vise en outre à la prévention des phénomènes de bandes, à assurer une présence dans les transports en commun, à conduire des missions de prévention, de médiation et des actions pédagogiques sur la citoyenneté, à développer, en appui des associations, le contact avec les jeunes sans occupation. Expérimenté dans 25 départements, ce dispositif sera étendu à l'ensemble du territoire national. Une nouvelle fonction de « délégué à la cohésion police-population » sera créée dans des quartiers de dimension restreinte. La consolidation du lien entre la police et la population, notamment les jeunes, exige aussi de donner à ceux-ci une image plus attractive des métiers de la sécurité. Cette exigence implique un recrutement local qui, sans déroger au principe républicain du concours, développe des formes plus diversifiées de recrutement (cadets de la police nationale, concours spécifique d'adjoint de sécurité) et ouvre aux jeunes des quartiers réputés difficiles des perspectives d'accès aux professions de la police. Par ailleurs, les ministères de l'intérieur et de l'éducation nationale coopèrent pour apporter des réponses coordonnées aux faits de violence en milieu scolaire. Ce plan comporte des dispositions pour renforcer la présence policière aux heures et dans les lieux les plus sensibles afin de répondre aux violences urbaines et aux phénomènes de délinquance de bandes. Des unités territoriales de quartier (UTEQ) seront créées dans certains quartiers, au sein d'agglomérations choisies pour leur sensibilité à la délinquance, pour assurer une présence visible et dissuasive sur la voie publique, des opérations d'identification et d'interpellation des auteurs d'infraction. Les premières sont mises en oeuvre dans la Seine-Saint-Denis depuis le mois d'avril 2008. Leur action sera complétée par celle de la vingtaine de compagnies de sécurisation qui seront mises en place dans les départements et agglomérations prioritaires pour constituer une force d'appui local dans la lutte contre les violences urbaines. Il convient enfin de souligner que, sans méconnaître le phénomène des gangs de jeunes filles, la délinquance des femmes reste beaucoup plus faible que celle des hommes. Les femmes représentaient ainsi 14,88 % des personnes mises en cause par les services de police et de gendarmerie en 2007. Les chiffres sont identiques s'agissant de la part des jeunes filles dans les mineurs mis en cause.
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