FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 22192  de  Mme   Batho Delphine ( Socialiste, radical, citoyen et divers gauche - Deux-Sèvres ) QE
Ministère interrogé :  Enseignement supérieur et recherche
Ministère attributaire :  Travail, relations sociales, famille et solidarité
Question publiée au JO le :  29/04/2008  page :  3603
Réponse publiée au JO le :  29/07/2008  page :  6631
Date de changement d'attribution :  20/05/2008
Rubrique :  travail
Tête d'analyse :  droit du travail
Analyse :  étudiants. stages. gratifications. financement
Texte de la QUESTION : Mme Delphine Batho interroge Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les difficultés liées à l'application du décret du 31 janvier 2008 relatif à la gratification et au suivi des stages en entreprise. Si ce décret représente un progrès pour les étudiants du secteur médico-social souvent en situation d'extrême précarité, il pose néanmoins des difficultés dans son application. En effet, les organismes de formation enregistrent de plus en plus de refus d'accueil de stagiaires par les employeurs, les établissements, les services sociaux et médico-sociaux du fait de l'insuffisance de garantie de financement des charges occasionnées. Ces stages sont cependant obligatoires pour la validation de leur diplôme. Cette situation est donc lourde de conséquences pour leur insertion professionnelle. De plus, en dehors du secteur privé, seuls les établissements publics à caractère industriel et commercial, les associations et les entreprises publiques sont expressément visés par ce décret. En excluant les étudiants souhaitant effectuer leur stage au sein d'une administration ou en établissement public à caractère administratif, cette mesure devient discriminatoire. C'est pourquoi, elle lui demande quelles mesures compte prendre le Gouvernement pour remédier aux insuffisances de ce décret, notamment pour étendre son champ d'application à l'ensemble du secteur public.
Texte de la REPONSE : L'attention du ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité a été appelée sur l'application de la réglementation sur les stages étudiants issue de la loi du 31 mars 2006 sur l'égalité des chances et le décret du 31 janvier 2008, complété par la circulaire prise le 27 février 2008 par la direction générale de l'action sociale. En prenant le décret d'application de la loi pour l'égalité des chances fixant le montant minimal et les modalités de versement de la gratification de stage, le Gouvernement a entendu permettre à la loi de s'appliquer enfin sur ce point. Ce faisant, le Gouvernement a eu le souci d'adopter une position équilibrée pour ne pas décourager l'offre de stage, en fixant le montant de gratification minimale obligatoire au même niveau que la franchise de charges sociales dont bénéficient les organismes d'accueil de stagiaires. L'application des règles sur les stages à l'ensemble des structures privées et associatives permet de placer les stagiaires sur un pied d'égalité et il est logique qu'à terme une gratification soit également prévue pour les stagiaires accueillis dans la sphère publique, même si celle-ci ne relevait pas du champ d'application de la loi pour l'égalité des chances et donc de son décret d'application. L'application de la gratification obligatoire des stages étudiants des formations initiales en travail social met effectivement une dépense nouvelle à la charge des établissements et services d'accueil, la plupart du temps financés sur fonds publics. Soucieux d'un fonctionnement harmonieux de l'appareil de formation, l'État a veillé à en neutraliser l'impact sur les opérateurs qu'il finance par ses crédits budgétaires et ceux de l'assurance-maladie. Le ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité a donné des instructions très claires en ce sens aux services déconcentrés dès le mois de février dernier, précisées par une circulaire récente. Certains conseils généraux ont pris, de leur propre initiative, des dispositions qui assurent aux structures qu'ils financent qu'elles ne seront pas empêchées de prendre un étudiant en stage pour des raisons financières. Dans le respect de l'autonomie des collectivités territoriales auquel il est attaché, le ministre a également demandé au président de l'Assemblée des départements de France de bien vouloir sensibiliser les présidents de conseils généraux à l'intérêt d'une approche pragmatique et facilitatrice. Une fois ces difficultés immédiates résolues, les conditions de mise en oeuvre des nouvelles dispositions seront évaluées avec l'ensemble des acteurs concernés.
S.R.C. 13 REP_PUB Poitou-Charentes O