FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 23089  de  M.   Wojciechowski André ( Union pour un Mouvement Populaire - Moselle ) QE
Ministère interrogé :  Travail, relations sociales, famille et solidarité
Ministère attributaire :  Économie, industrie et emploi
Question publiée au JO le :  20/05/2008  page :  4170
Réponse publiée au JO le :  05/08/2008  page :  6798
Date de changement d'attribution :  17/06/2008
Rubrique :  chômage : indemnisation
Tête d'analyse :  allocation équivalent retraite
Analyse :  conditions d'attribution
Texte de la QUESTION : M. André Wojciechowski attire l'attention de M. le ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité sur la suppression, à compter du 1er janvier 2009, de l'allocation équivalent retraite attribuée aux chômeurs frontaliers âgés. Après avoir travaillé 40 ans, ces personnes vont se retrouver pratiquement sans ressources : de 968 euros par mois, ces personnes vont toucher l'allocation spécifique de solidarité qui est de 442 euros par mois. Il lui demande s'il n'entend pas maintenir cette allocation aux chômeurs âgés ; la suppression de l'AER plongera des milliers de travailleurs et leur famille dans la misère.
Texte de la REPONSE : L'allocation équivalent retraite (AER), allocation du régime de solidarité, assure un revenu minimum aux demandeurs d'emploi seniors dont la carrière a été précoce et n'ayant plus de droits à un revenu de remplacement ou percevant une aide au retour à l'emploi d'un faible montant, jusqu'à ce qu'ils atteignent leurs soixante ans et qu'ils puissent donc liquider leurs droits à la retraite. Pour bénéficier de cette allocation, le demandeur d'emploi doit remplir une condition d'âge, une condition de ressources (respecter un certain plafond de ressources) et une condition de validation de 160 trimestres à un régime d'assurance vieillesse (sans être toutefois retraité). L'article L. 351-19 du code du travail prévoit que cette allocation, en tant que revenu de remplacement, cesse d'être versée aux bénéficiaires âgés de plus de 60 ans justifiant d'une durée d'assurance requise pour l'ouverture du droit à une pension de vieillesse à taux plein, et, en tout état de cause pour les demandeurs d'emploi ne pouvant pas prétendre à une telle pension, aux allocataires atteignant l'âge de soixante-cinq ans. Dans ce cadre, les frontaliers, n'ayant pas droit à une pension de vieillesse à taux plein avant leurs soixante-cinq ans (âge de liquidation des droits en Allemagne et au Luxembourg), pouvaient prétendre, sous réserve du respect des conditions de ressources et de trimestres validés, au bénéfice de l'allocation équivalent retraite au-delà de leurs soixante ans. La loi de finances initiale pour 2008 a expressément prévu la suppression de l'allocation équivalent retraite à partir du 1er janvier 2009, ce qui implique qu'aucune nouvelle ouverture de droits ne pourra être possible à compter de cette date. L'objectif poursuivi par une telle mesure s'inscrit dans la volonté du Gouvernement de soutenir les mesures favorisant l'emploi des seniors et ainsi d'harmoniser les différents dispositifs en ce sens. La suppression de l'AER constitue ainsi un levier supplémentaire à l'action initiée par le plan national concerté pour l'emploi des seniors. Ce plan issu de l'accord national interprofessionnel du 13 octobre 2005, a pour but d'accroître la proportion de seniors sur le marché du travail, en luttant contre les causes de leur exclusion, en favorisant leur employabilité et en sécurisant leur parcours professionnel. Les actions s'articulent autour de quatre objectifs : l'évolution des mentalités, le maintien dans l'emploi, le retour à l'emploi et l'aménagement des fins de carrière. Ce plan d'action national concerté pour l'emploi des seniors est en outre appuyé par une offre de service spécifique mise en place par l'ANPE orientée notamment autour du suivi mensuel personnalisé dès le premier mois (au lieu de quatre mois habituellement) et du parcours de recherche accompagné pour 136 000 demandeurs d'emploi seniors. En outre, la suppression des nouvelles entrées dans le dispositif à compter du 1er janvier 2009, ne remettra pas en cause les droits des bénéficiaires de l'AER en cours à cette date. Dans ces conditions, aucune disposition particulière n'est envisagée par le Gouvernement pour les retraités frontaliers qui pourront, par ailleurs, s'ils en remplissent les conditions, prétendre à l'allocation de solidarité spécifique.
UMP 13 REP_PUB Lorraine O