DEBAT :
|
REFUS DE L'APPLICATION DE L'OUVERTURE DOMINICALE À PARIS M. le président. La parole est à Mme Edwige
Antier, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire. Mme
Edwige Antier. Monsieur le président, mes chers collègues, ma question
s'adresse à M. Hervé Novelli, secrétaire d'État chargé du commerce.
M. Roland Muzeau. Et de la TVA à 5,5 % ! Mme
Edwige Antier. L'année dernière, notre assemblée a voté, sous
l'impulsion de Pierre Lellouche, alors député, et de notre collègue Richard
Mallié (Exclamations sur les bancs du groupe SRC), une loi permettant
d'ouvrir plus facilement les commerces le dimanche, moyennant des garanties pour
les salariés. (Huées sur les bancs des groupes SRC et GDR.) Le
travail dominical correspond à l'évolution des besoins de notre économie, de
notre société et de notre capitale. (Exclamations sur les bancs des groupes
SRC et GDR.) Ce n'est pas parce que Paris n'a pas remporté le droit
d'organiser les Jeux olympiques qu'elle ne doit pas conserver le rang de
capitale internationale ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe
UMP.) Hier, lors du débat au conseil de Paris, Bertrand Delanoë a
confirmé qu'il s'opposait purement et simplement à cette loi (Vifs
applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur plusieurs bancs du groupe
GDR)... M. Jean Glavany. C'est son droit
! Mme Edwige Antier. ...en refusant l'ouverture des grands
magasins parisiens le dimanche. (Applaudissements sur plusieurs bancs des
groupes SRC et GDR.) On sait que ces derniers sont une vitrine de la
mode à Paris pour tous les étrangers qui y viennent. (Exclamations sur les
bancs des groupes SRC et GDR.) Mais le maire de Paris oppose une fin de
non-recevoir aux demandes des grands magasins... M. Jean
Glavany. Il a raison ! Mme Edwige Antier. ...au nom
du refus de la consommation à tout prix, oubliant que Paris est une métropole
internationale en concurrence avec des capitales dont l'activité ne s'arrête pas
le dimanche. Il ne s'agit pas de pousser à la surconsommation
(Exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR), mais de répondre à
une demande importante pour l'économie de la ville à l'heure où notre pays
traverse une crise sans précédent. Paris est un joyau, une ville
exceptionnelle qui souhaite vivre et se développer. M. le
président. Merci, madame. Mme Edwige Antier.
Comment peut-on se priver de créer de la richesse supplémentaire ? (Vives
exclamations sur les bancs du groupe SRC.) M. le
président. La parole est à M. Hervé Novelli, secrétaire d'État chargé
du commerce, de l'artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme,
des services et de la consommation. M. Hervé Novelli,
secrétaire d'État chargé du commerce, de l'artisanat, des petites et moyennes
entreprises, du tourisme, des services et de la consommation. Madame la
députée, la question que vous posez est très importante pour qui connaît les
chiffres relatifs à l'activité touristique de la capitale. (Exclamations sur
les bancs des groupes SRC et GDR.) Paris est la première destination
touristique mondiale. M. Patrick Bloche. Et alors
? M. Hervé Novelli, secrétaire d'État. Ainsi,
vingt-huit millions de visiteurs viennent à Paris chaque année. En outre -
c'est au moins aussi important -, 12,5 % des emplois salariés à Paris sont liés
à l'activité touristique. (Exclamations sur les bancs du groupe
SRC.) M. Patrick Bloche. Et alors ? M. Hervé
Novelli, secrétaire d'État. Ce chiffre n'est pas négligeable.
Moins de touristes, c'est moins d'emplois et moins d'activité commerciale.
(Protestations sur les bancs du groupe SRC.) Il faut en tenir compte
sereinement. C'est ce qui s'est passé avec la loi d'août 2009 (Exclamations
sur les bancs des groupes SRC et GDR), qui a permis l'ouverture de tous les
commerces le dimanche dans les zones touristiques. Que s'est-il passé ? Sur
l'avenue des Champs-Élysées, par exemple, plus de 50 % des commerces ont ouvert
le dimanche : c'est autant d'emplois créés et une activité supplémentaire.
(Vives protestations sur les bancs du groupe SRC.) Faut-il maintenant
étendre les zones touristiques ? La question se posait, et le préfet
d'Île-de-France a adressé des propositions en ce sens au maire de Paris.
Celui-ci lui a opposé une fin de non-recevoir. (Applaudissements sur les
bancs du groupe SRC.) Chargé du tourisme au sein du Gouvernement, je ne
peux que regretter cette position (Exclamations sur les bancs du groupe SRC)
alors que tant d'autres nations ambitionnent de damer le pion à la
destination France. (" Eh oui ! " sur quelques bancs du groupe UMP.) Je
le dis tout net : cette décision est regrettable pour Paris, capitale mondiale
du tourisme, mais aussi pour les emplois et pour la croissance, donc pour notre
pays tout entier. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP. -
Protestations sur les bancs du groupe SRC.)
|