DEBAT :
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VIOLENCES DANS LES MANIFESTATIONS CONTRE LA RÉFORME DES
RETRAITES M. le président. La parole est à
M. Jean-François Copé, pour le groupe de l'Union pour un mouvement
populaire. M. Jean-François Copé. Monsieur le président, il
n'est pas courant que j'intervienne dans deux séances consécutives pour
interroger le Gouvernement, mais la gravité de la situation l'exige. Hier, à
ce même micro, j'ai évoqué le malaise que suscitait dans les rangs de notre
groupe UMP le silence du Parti socialiste devant la perspective de voir des
lycéens manifester contre la réforme des retraites. (Exclamations sur les
bancs du groupe SRC. - Applaudissements sur divers bancs du groupe UMP.) Ce
malaise s'est transformé en indignation (Rires et exclamations sur les bancs
du groupe SRC) devant les déclarations, hélas sans ambiguïté, de Mme Royal
(Protestations sur les bancs du groupe SRC.) : " Je demande aux lycéens
de 15-16 ans de descendre dans la rue. " (Huées sur les bancs du groupe
UMP.) La position de Mme Royal est extrêmement grave, d'abord parce
qu'elle lève le masque sur le projet effectif du Parti socialiste
d'instrumentaliser nos jeunes, avec tous les risques de dérapage que cela
induit. Dans le centre-ville de Meaux, ville dont je suis le maire, comme dans
celui de très nombreuses autres villes, des violences se sont produites ; elles
sont inacceptables, et elles sont le fait de jeunes. (Applaudissements sur
quelques bancs du groupe UMP.) M. Jean-Paul Bacquet. Ce
n'est pas une question au Gouvernement ! M. Jean-François
Copé. Ensuite parce que c'est, de la part du Parti socialiste, parti de
Gouvernement, un nouveau signal d'irresponsabilité. (Approbations sur les
bancs du groupe UMP.) Je vous demande donc solennellement, monsieur Ayrault,
de désapprouver les propos de Mme Royal, dont la gravité commande une réaction
de votre part. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP et sur quelques
bancs du groupe NC. - Vives protestations sur les bancs du groupe
SRC.) Si M. Ayrault ne le fait pas, et si les responsables socialistes ne
désapprouvent pas Mme Royal, ce sont les Français qui le feront, et nous saurons
le leur rappeler. (Mmes et MM. les députés du groupe UMP se lèvent et
applaudissent longuement. - Applaudissements sur divers bancs du groupe NC. -
Vives protestations et claquements de pupitres sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à M. Brice Hortefeux,
ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales.
(Bruits continus sur les bancs du groupe SRC.) M. Brice
Hortefeux, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des
collectivités territoriales. Monsieur le président Copé, vous avez raison :
il est tout à fait normal, dans une démocratie, que le droit de manifester soit
pleinement respecté, mais, dans le même temps, il est parfaitement inacceptable
que ce droit soit détourné par quelques individus qui recherchent
l'affrontement, la provocation et l'agression. (Exclamations sur les bancs du
groupe SRC.) Si la journée d'hier s'est déroulée dans des conditions
globalement pacifiques, il est vrai que plusieurs incidents l'ont entachée. Vous
évoquez Meaux, où des casseurs se sont mêlés aux lycéens. Je pourrais évoquer le
bureau du député-maire de Montélimar, qui a été saccagé, ou même Caen où des
individus liés au mouvement anarcho-libertaire ont lancé des projectiles sur les
policiers. Face à ces agissements, qui relèvent de la délinquance mais en
rien du droit de manifester, la réponse est la fermeté. Ainsi 61 interpellations
ont eu lieu, 45 mises en examen ont été prononcées, 17 personnes sont d'ores et
déjà convoquées par la justice. Cependant à la réponse de la police et de la
justice, doit s'ajouter, effectivement, la responsabilité politique
(Approbations sur les bancs du groupe UMP.), et j'invite chacun des
responsables publics à ne pas mélanger les genres (Applaudissements sur de
nombreux bancs du groupe UMP.) : il y a, d'une part, l'expression
démocratique, tout à fait respectable, avec le droit de contester et le droit de
contester cette réforme ; mais il y a, d'autre part, une volonté de certains -
vous avez raison, monsieur Copé - entraîner les jeunes dans un mouvement qui ne
les concerne en rien. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Je
vous le dis : nous ne tolérons, dans ce domaine, aucune violence, nous ne
tolérons aucune agression, et nous ne tolérons aucune manipulation. (Mmes et
MM. les députés du groupe UMP se lèvent et applaudissent. - Applaudissements sur
quelques bancs du groupe NC. - Protestations sur les bancs du groupe SRC.)
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