DEBAT :
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CONFÉRENCE DES DONATEURS POUR LA PALESTINE M. le président. La parole est à M. Michel
Grall, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire. M.
Michel Grall. Monsieur le ministre des affaires étrangères et
européennes, hier, à Paris, la Conférence des donateurs pour la Palestine a été
un réel succès. En présence de Nicolas Sarkozy (Exclamations sur les bancs du
groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche
démocrate et républicaine), elle a réuni soixante-huit pays, dont Israël et
l'Arabie Saoudite. L'Autorité palestinienne attendait 4 milliards d'euros : ce
sont plus de 5 milliards d'euros qui ont été réunis. Hier soir, il y avait trois
gagnants - l'Autorité palestinienne, donc la paix, donc la sécurité d'Israël -
et un perdant : le terrorisme islamiste. Il y a un mois, jour pour jour, nous
sommes allés, le président de notre groupe, plusieurs collègues et moi-même, à
Amman, Ramallah, Jérusalem et Tel Aviv. Tous nos interlocuteurs nous ont fait
part de leur espoir quant au rôle de la France au Proche-Orient. Or, en 2008,
pour la troisième fois depuis 1995, la France assurera la présidence de l'Union
européenne. Monsieur le ministre, ma question est simple : comment la France
prévoit-elle, lors de cette présidence, de prolonger, d'amplifier et d'accélérer
le processus de paix au Proche-Orient ? M. le président. La
parole est à M. le ministre des affaires étrangères et
européennes. M. Bernard Kouchner, ministre des affaires
étrangères et européennes. Monsieur le député, cette conférence, organisée
par la France, fut un succès pour les Palestiniens et pour les Israéliens, et
pas seulement parce qu'elle a rapporté plus d'argent que prévu. Certes, il
fallait réunir les fonds nécessaires à la mise en oeuvre du plan de M. Salam
Fayyad, Premier ministre palestinien, et ouvrir une perspective sur trois ans.
L'efficacité en la matière de l'Union européenne est allée au-delà de notre
espérance. Ce faisant, nous n'avons pas seulement satisfait la demande
palestinienne, mais également la demande israélienne. En effet, la sécurité
d'Israël ne sera assurée que dans la mesure où les territoires palestiniens
connaîtront sécurité et développement économique. Quel rôle peut jouer
l'Union européenne ? Hier, l'Union européenne fut de loin le plus grand
contributeur, à la fois grâce à la Commission et en tant que membre du " Quartet
", dont Tony Blair est l'émissaire spécial. Quant à la France, en tant que
présidente de l'Union européenne à partir du second semestre 2008, elle pourra
donner encore plus de corps à ces promesses. Hier, les Israéliens ont accepté la
mise en application de l'accord sur la formation des policiers palestiniens par
l'Union européenne - EU COPPS - : nous pourrons donc faire avancer ce projet
lors de notre présidence. De plus, à la suite de la conférence qui aura
peut-être lieu à Moscou au mois de mars ou d'avril prochain, nous pourrons, dans
le cadre des réunions mensuelles visant à permettre à l'Union européenne de
contrôler l'utilisation de l'argent, réunir de nouveau les Palestiniens et les
Israéliens pour, au-delà des aspects financiers, concrétiser l'espérance de paix
qui s'est déjà manifestée hier, en donnant une dimension politique à ce qui fut
plus qu'une conférence des donateurs. (Applaudissements sur les bancs du
groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
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