FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 26086  de  M.   de Rugy François ( Gauche démocrate et républicaine - Loire-Atlantique ) QE
Ministère interrogé :  Éducation nationale
Ministère attributaire :  Travail, relations sociales, famille et solidarité
Question publiée au JO le :  24/06/2008  page :  5318
Réponse publiée au JO le :  28/10/2008  page :  9394
Date de changement d'attribution :  05/08/2008
Rubrique :  travail
Tête d'analyse :  droit du travail
Analyse :  étudiants. stages. gratifications. financement
Texte de la QUESTION : M. François de Rugy attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les rémunérations des stages pour les étudiants relevant du travail social. En effet, depuis la loi n° 2006-306 du 31 mars 2006 pour l'égalité des chances et ses différents décrets d'application, il est fait obligation aux entreprises et aux associations de gratifier les stagiaires d'environ 398 euros par mois, correspondant à une durée hebdomadaire de travail de 35 heures. Cette mesure va dans le bon sens mais ne permet pas de prendre en compte des situations spécifiques, comme celle des étudiants en travail social. En effet, ils doivent effectuer leur stage le plus souvent dans des structures associatives qui n'ont pas de ligne budgétaire pour assurer cette gratification. Ceci pose problème pour la pérennité de la formation des travailleurs sociaux car en l'absence de stage, la validation de leur cursus est remise en cause. C'est pourquoi il lui demande si l'État compte aider ces structures à remplir leurs obligations légales afin de maintenir les possibilités de stage des futurs travailleurs sociaux.
Texte de la REPONSE : L'attention du Gouvernement a été appelée sur l'application de la réglementation sur les stages étudiants issue de la loi du 31 mars 2006 sur l'égalité des chances et le décret du 31 janvier 2008, complété par la circulaire prise le 27 février 2008 par la direction générale de l'action sociale. En prenant le décret d'application de la loi pour l'égalité des chances fixant le montant minimal et les modalités de versement de la gratification de stage, le Gouvernement a entendu permettre à la loi de s'appliquer enfin sur ce point. Ce faisant, le Gouvernement a eu le souci d'adopter une position équilibrée pour ne pas décourager l'offre de stage, en fixant le montant de gratification minimale obligatoire au même niveau que la franchise de charges sociales dont bénéficient les organismes d'accueil de stagiaires. L'application des règles sur les stages à l'ensemble des structures privées et associatives permet de placer les stagiaires sur un pied d'égalité et il est logique qu'à terme une gratification soit également prévue pour les stagiaires accueillis dans la sphère publique, même si celle-ci ne relevait pas du champ d'application de la loi pour l'égalité des chances et donc de son décret d'application. L'application de la gratification obligatoire des stages étudiants des formations initiales en travail social met effectivement une dépense nouvelle à la charge des établissements et services d'accueil, la plupart du temps financés sur fonds publics. Soucieux d'un fonctionnement harmonieux de l'appareil de formation, l'État a veillé à en neutraliser l'impact sur les opérateurs qu'il finance par ses crédits budgétaires et ceux de l'assurance-maladie. Le ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité a donné des instructions très claires en ce sens aux services déconcentrés dès le mois de février 2008, précisées par une circulaire du 21 avril 2008. Certains conseils généraux ont pris, de leur propre initiative, des dispositions qui assurent aux structures qu'ils financent qu'elles ne seront pas empêchées de prendre un étudiant en stage pour des raisons financières. Dans le respect de l'autonomie des collectivités territoriales auquel il est attaché, le ministre a également demandé au président de l'Assemblée des départements de France de bien vouloir sensibiliser les présidents de conseils généraux à l'intérêt d'une approche pragmatique et facilitatrice. Par ailleurs, la caisse nationale des allocations familiales a demandé aux caisses d'allocations familiales, par circulaire du 16 juillet 2008, de prendre en compte le coût de la justification obligatoire des stages longs dans les subventions de fonctionnement qu'elles accordent. Les principaux financeurs des structures d'accueil de stagiaires des formations sociales conjuguent ainsi leurs engagements pour permettre au mieux la mise en oeuvre de la gratification de stage, dont les modalités seront évaluées avec l'ensemble des acteurs concernés.
GDR 13 REP_PUB Pays-de-Loire O