DEBAT :
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AVENIR DE LA MÉDECINE GÉNÉRALE M. le
président. La parole est à M. Jean-Pierre Door, pour le groupe de
l'Union pour un mouvement populaire. M. Jean-Pierre Door.
Monsieur le ministre du travail, de l'emploi et de la santé, il est évident pour
chacun d'entre nous que la médecine ambulatoire libérale de notre pays, qui
traverse une crise existentielle sans précédent, est en plein
désenchantement. M. Jean-Paul Bacquet. C'est vrai
! M. Jean-Pierre Door. Le médecin généraliste d'aujourd'hui
n'est plus du tout le même que celui d'hier. Les jeunes acceptent de moins en
moins de sacrifier leur vie de famille à un métier qui, pourtant, les passionne.
À l'aube d'un choc démographique sans précédent, causé par les départs à la
retraite de très nombreux professionnels, non compensés par l'installation de
nouvelles générations, la médecine dite de proximité attend désormais une
reconnaissance, un cap et surtout des actes. L'enjeu est évident : il s'agit
de structurer un nouveau modèle d'exercice libéral apportant des réponses
nouvelles aux questions de l'accès aux soins et de la santé publique. Après les
EGOS, la mission Legmann, la mission Vallancien sur les maisons de santé,
dernièrement, à la demande du Président de la République, une nouvelle mission
de concertation sur la médecine de proximité a été confiée à Mme Élisabeth
Hubert. Monsieur le ministre, vous étiez ce matin en déplacement avec le
Président de la République et Mme Hubert. M. Maxime Gremetz.
Ah ça, il en fait, des voyages ! M. Jean-Pierre Door. Je
vous remercie de nous faire connaître les grandes orientations, qui seront
certainement plus convaincantes que ce qui transparaît des propositions
idéologiques du groupe socialiste que vient de nous révéler M. Paul. Si
renouveau et changement il y a, ce doit être dans l'intérêt de la profession,
tout en garantissant à nos concitoyens un accès satisfaisant et équitable à
l'offre de soins de premier recours. (Applaudissements sur quelques bancs du
groupe UMP.) M. le président. La parole est à M. Xavier
Bertrand, ministre du travail, de l'emploi et de la santé. M. Xavier
Bertrand, ministre du travail, de l'emploi et de la santé.
Monsieur le député, notre objectif premier est de garantir et de renforcer,
en de nombreux points du territoire, l'accès aux soins pour nos concitoyens. Que
ce soit dans les zones rurales ou dans certains de nos quartiers, nous avons
envie et besoin d'avoir davantage de professionnels de santé : des médecins
généralistes, bien sûr, mais pas seulement. Il doit également y avoir des
infirmières et un masseur kinésithérapeute, par exemple, comme nous l'avons vu
ce matin à Orbec, de façon à produire une véritable offre de santé partout. Cela
passe par un exercice davantage regroupé sur la base du
volontariat... M. Christian Paul. Tout le monde le sait
! M. Xavier Bertrand, ministre. ...mais aussi par un
mode de rémunération qui peut évoluer, à titre expérimental dans un premier
temps : le paiement à l'acte, auquel peut s'ajouter un forfait, notamment pour
la coordination des soins. M. Jean-Paul Bacquet et
M. Pascal Terrasse. Ça, c'est le médecin référent
! M. Xavier Bertrand, ministre. Cela passe, enfin,
par le financement des structures de maisons de santé - il y a déjà,
actuellement, des crédits pour 250 maisons de santé. Nous souhaitons
également permettre une valorisation de la médecine générale en termes de
formation, à laquelle nous travaillons avec Nora Berra et Valérie
Pécresse. M. Jean Glavany. Dix ans de perdus ! M.
Xavier Bertrand, ministre. Sur tous ces sujets, le Président de
la République a souhaité s'engager personnellement. M. Jean
Glavany. Ce ne sont que des mots ! M. Xavier
Bertrand, ministre. Pour simplifier la vie quotidienne et le
travail des médecins, nous ne nous contenterons pas de mots, comme certains
l'ont fait à une époque (Exclamations sur les bancs du groupe SRC), mais
concrétiserons nos intentions par des actes. Très rapidement, avant la fin de
cette année, c'est-à-dire dans les semaines qui viennent, j'installerai une
instance de concertation avec l'assurance maladie et les représentants des
professionnels de santé, et nous prendrons les premières dispositions dès le
début de l'année 2011. Dans un souci de pragmatisme, nous allons revenir sur
un certain nombre de modalités de la loi HPST qui n'ont pas été comprises. Nous
répondrons ainsi à une attente des professionnels de santé, dont nous avons
besoin pour redonner confiance en notre système de santé au bénéfice des
patients, de nos concitoyens. (Applaudissements sur les bancs du groupe
UMP.)
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