FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 279  de  M.   Copé Jean-François ( Union pour un Mouvement Populaire - Seine-et-Marne ) QG
Ministère interrogé :  Premier ministre
Ministère attributaire :  Premier ministre
Question publiée au JO le :  09/01/2008  page : 
Réponse publiée au JO le :  09/01/2008  page :  35
Rubrique :  État
Tête d'analyse :  gouvernement
Analyse :  politique générale. orientations
DEBAT :

POLITIQUE GÉNÉRALE

M. le président. La parole est à M. Jean-François Copé, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Jean-François Copé. Monsieur le président, avant de poser ma question, je tiens, au nom du groupe de l'Union pour un mouvement populaire, à dire notre émotion à la suite du décès de Raymond Forni et à adresser un message de sympathie à nos collègues du groupe socialiste, en particulier à son président, Jean-Marc Ayrault.
Ma question s'adresse à M. le Premier ministre. Après six mois de réformes intenses, le Président de la République a présenté ce matin la feuille de route pour l'année 2008.
M. Roland Muzeau. Droit dans le mur !
M. Jean-François Copé. Elle est dense et empreinte de beaucoup de courage et d'ambition.
M. Roland Muzeau. Pour les godillots !
M. Jean-François Copé. Les députés de l'UMP se réjouissent de voir que, sur les sujets évoqués, on est bien dans la ligne de ce que nous avons dit aux Français durant la campagne présidentielle. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
Nous allons mener trois batailles au service de nos compatriotes. La première consiste à les convaincre que travailler plus, c'est avoir une vie meilleure, et non l'inverse, comme on le leur a si souvent répété à gauche. (Protestations sur les mêmes bancs.) C'est une des réponses à la question du pouvoir d'achat, de même qu'à celle de notre identité. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
La deuxième bataille concerne les réformes réputées impossibles, que votre gouvernement mène inlassablement et pour lesquelles nous sommes à vos côtés. Je pense à la réforme de l'assurance maladie, qui, après avoir démarré avec retard, avance désormais à un bon rythme ; à celle des retraites ou à celle de la réforme de l'État, qui a pris elle aussi un tour important.
Enfin, il s'agit de la réflexion plus générale, à laquelle le Président de la République nous a invités, sur l'identité des Français, sur ce que signifie de travailler ensemble à un projet collectif auquel nous croyons profondément (" Ah ! " sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine) : la politique de civilisation. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.) Sur ce point, monsieur le Premier ministre, nous serons très mobilisés pour convaincre les Français que, face aux difficultés, il s'agit d'un rendez-vous - comme on dit dans le sport - avec le mental, avec l'esprit de conquête, avec la volonté de valoriser nos atouts. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. - Exclamations sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.) Nous devons faire en sorte que ceux qui jalousent aujourd'hui le talent et la réussite soient demain moins nombreux que ceux qui les admirent, que les admirateurs du talent et de la réussite soient des modèles, pour que chacun y participe.
M. le président. Posez votre question, s'il vous plaît.
M. Jean-François Copé. Monsieur le Premier ministre, quelles priorités allez-vous mettre en oeuvre dans les six mois qui viennent (" Le mariage ! " sur quelques bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche), suivant quel calendrier ? Quel rôle comptez-vous donner à la majorité et au Parlement au service des Français ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Nouveau Centre.)
M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.
M. François Fillon, Premier ministre. Mesdames, messieurs les députés, à mon tour, je veux dire l'émotion et la douleur que j'ai ressenties à l'annonce du décès de Raymond Forni. J'aurai l'occasion, dans un instant, de répondre au nom du Gouvernement à l'éloge funèbre que prononcera votre président.
Puisque c'est la première fois que je prends la parole devant l'Assemblée nationale en cette année 2008, permettez-moi aussi de souhaiter à chacun d'entre vous une excellente année.
Le Président de la République a en effet fixé ce matin le cap de l'année 2008. Il nous a proposé de poursuivre l'adaptation de notre pays aux changements du monde, que nous avons refusé d'admettre pendant trop longtemps, parce qu'ils venaient contrarier nos certitudes et qu'ils mettaient en cause la rente des pays riches.
Il nous a proposé de poursuivre la libération du travail, pour qu'enfin disparaisse le carcan des 35 heures, qui furent l'une des erreurs économiques et sociales les plus graves commises dans notre pays depuis vingt-cinq ans. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Nouveau Centre. - Protestations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)
Il nous a proposé d'élever le niveau de formation de tous nos concitoyens,...
M. Jacques Desallangre. Demain, on rase gratis !
M. le Premier ministre. ...en agissant de manière prioritaire sur l'école primaire, sur l'enseignement supérieur - en engageant une dizaine de grands chantiers de modernisation de campus universitaires - et sur la formation professionnelle, en particulier en offrant systématiquement aux jeunes des quartiers une deuxième chance, avec une formation longue débouchant sur un emploi.
M. Roland Muzeau. C'est du bidon !
M. le Premier ministre. Il nous a proposé d'accroître la concurrence pour peser sur les prix des biens et des services et ainsi améliorer de façon vertueuse le pouvoir d'achat des Français.
M. Roland Muzeau. Augmentez les salaires !
M. le Premier ministre. Mais le Président de la République nous a aussi proposé d'inscrire l'action réformatrice du Gouvernement dans une perspective de long terme, dans un dessein de civilisation. (" Ah ! " sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
M. Roland Muzeau. Les croisades !
M. le Premier ministre. Il s'agit d'abord de renforcer la démocratie dans notre pays. Si la France a longtemps été en avance en la matière, il faut bien reconnaître qu'elle a pris du retard depuis une vingtaine d'années. C'est pourquoi nous allons, en 2008, moderniser nos institutions. Cette réforme institutionnelle se traduira par l'accroissement des pouvoirs du Parlement,...
Un député du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche. On en a bien besoin !
M. le Premier ministre. ...mais aussi - comme l'a proposé le Président de la République - par l'ajout à la Déclaration des droits de l'Homme de 1789 et au Préambule de la Constitution de 1946 d'un nouveau préambule, qui sera une étape dans la construction des droits de l'homme. Il intégrera en particulier le droit à la diversité, l'égalité entre les hommes et les femmes ou encore les règles régissant les activités dans le domaine de la bioéthique.
Le Président de la République a proposé que nous partagions de façon plus équitable les fruits de la croissance (" Ah ! " sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine), en augmentant considérablement l'intéressement et la participation (Applaudissements sur quelques bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire), c'est-à-dire en créant une obligation en matière de distribution de stock-options qui élargisse à l'ensemble des salariés la répartition des résultats de l'entreprise. (Exclamations sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
M. Jacques Desallangre. Des stock-options pour tout le monde !
M. le Premier ministre. Il a aussi proposé une réforme profonde du service public de l'audiovisuel, fondamentale pour le développement de notre culture et de la création française. La gauche l'avait rêvé, nous allons le faire : la télévision publique ne dépendra plus des contraintes commerciales de la publicité ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Nouveau Centre. - Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
Le Président de la République a encore proposé une politique maîtrisée d'accueil et d'intégration des étrangers dans notre pays, qui verra le Parlement définir chaque année des objectifs et des quotas, afin que l'intégration soit rendue possible par les capacités d'accueil en matière de logement et d'emploi de la France dans le cadre de son développement.
Enfin, il a proposé de moderniser la gouvernance mondiale, en engageant la réforme du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, et en élargissant le Conseil de sécurité des Nations unies et le G 8 à des pays comme l'Inde, la Chine, l'Afrique du Sud et le Brésil.
Mesdames, messieurs les députés, je suis convaincu que les Français n'ont pas peur de ces changements ; ils sont plutôt impatients d'en mesurer les effets. (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.) Avec votre aide et votre soutien, tous ces engagements seront tenus en 2008. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Nouveau Centre.)

UMP 13 REP_PUB Ile-de-France O