Texte de la QUESTION :
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Mme Françoise Branget attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la fibromyalgie, maladie chronique qui touche 3 à 4 % de la population française, et notamment des femmes jeunes. Cette maladie se caractérise par une profonde fatigue en raison de troubles du sommeil persistants, et de douleurs aiguës musculaires articulaires et tendineuses, évoluant par poussées. Compte tenu des symptômes handicapant leur vie quotidienne et leurs relations sociales, la majorité des malades se retrouve sans emploi. Les causes de la fibromyalgie demeurent inconnues. Les récentes recherches envisagent plusieurs pistes telles qu'un dysfonctionnement du seuil de résistance à la douleur, l'irrégularité du débit sanguin dans le cerveau, ou encore des dérèglements hormonaux ou métaboliques. Un traumatisme physique ou émotionnel déclenche généralement la survenance des symptômes. Bien que reconnue par l'OMS depuis 1992, cette maladie, dite invisible, reste mal connue en France. Actuellement, la fibromyalgie est difficile à diagnostiquer et à traiter. Les thérapies actuelles visent essentiellement à réduire la douleur, à améliorer la qualité du sommeil et à gérer le handicap vécu par le malade. Mais l'efficacité de ces thérapies est aléatoire, en fonction de chaque malade. Aussi, elle souhaiterait savoir comment la recherche sur la fibromyalgie peut être développée afin, d'une part, d'en connaître les causes et, d'autre part, de trouver un traitement approprié.
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Texte de la REPONSE :
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Plusieurs approches peuvent être prises en compte pour traiter une fibromyalgie : le traitement de la douleur symptomatologie majeure de la fibromyalgie et la prise en charge de la fibromyalgie dans son ensemble. La recherche biomédicale sur la douleur : De très nombreuses équipes de recherche associant des médecins cliniciens et des biologistes travaillent sur les différentes composantes de la douleur, à la fois la meilleure compréhension des mécanismes la concernant (physiopathologie) ainsi que, notamment, la mise au point de traitements de plus en plus efficaces. Comme exemple indicatif des efforts que la recherche mène dans ce domaine, nous pouvons citer le réseau de recherche clinique et fondamentale sur la douleur de l'institut national de santé et de recherche médicale (Inserm). Des symposiums sont régulièrement organisés pour témoigner de la vitalité du réseau français de recherche clinique et fondamentale sur la douleur créé en 2004 à l'initiative du Pr Radhouane Dallel (Inserm, Clermont-Ferrand). Environ 350 personnes (chercheurs, enseignants-chercheurs, cliniciens, techniciens, étudiants) sont impliquées dans ce réseau. Les responsables de ce réseau se réunissent régulièrement et organisent chaque année un symposium rassemblant l'ensemble de la communauté. Le réseau a en effet pour objectif de coordonner les activités ides chercheurs français dans le domaine de la douleur, de confronter les dernières avancées de la recherche clinique et de la recherche fondamentale, de favoriser les échanges et les collaborations entre les différentes équipes impliquées, d'améliorer la visibilité internationale de la recherche française spécialisée dans la douleur et d'intégrer plus facilement le réseau français aux réseaux européens. Lors de ces symposiums, les équipes participantes présentent leurs travaux scientifiques les plus récents. L'avenir de la recherche fondamentale et clinique est également au centre des discussions. La recherche biomédicale sur la fibromyalgie : Cette pathologie nécessite une prise en charge médicale concernant plusieurs disciplines (rhumatologie, analgésie, psychologie, kinésithérapie...). Ces prises en charges thérapeutiques sont effectivement multiples (antalgiques, antidépresseurs, anxiolytiques, kinésithérapie, etc.). La recherche autour de cette pathologie implique donc aussi un ensemble de disciplines. Les recherches publique et privée avancent conjointement sur ces « nouvelles maladies » connues depuis peu de temps et il faut espérer que des approches thérapeutiques originales viendront encore nous permettre d'offrir aux patients un confort de vie meilleur et, nous l'espérons, une guérison.
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