DEBAT :
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CAMPAGNE DE PUBLICITÉ DE L'ASSOCIATION FRANCE NATURE
ENVIRONNEMENT M. le président. La parole
est à M. Claude Gatignol, pour le groupe de l'Union pour un mouvement
populaire. M. Claude Gatignol. Monsieur le ministre de
l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de
l'aménagement du territoire, la France a une longue tradition d'une agriculture
qui est une force économique, sociale, liée aux biodiversités de ses territoires
ruraux. Elle joue un rôle essentiel en assurant notre alimentation, mais
également en participant à nos exportations, alors même que des évolutions
technologiques et de lourdes contraintes environnementales se mêlent au choc de
la mondialisation. En dépit de ces éléments, par des efforts considérables,
par l'acquisition de compétences nouvelles de haut niveau et une
responsabilisation de leur métier de paysan, nos agriculteurs ont su gagner le
double pari d'assurer des quantités de production et un niveau de qualité
reconnu par les consommateurs et les acheteurs étrangers, la Normandie, que vous
connaissez bien, en est un excellent exemple. Le soutien du Président de la
République et du Gouvernement, et le vôtre en particulier, a été constant.
L'Assemblée nationale, sur tous ses bancs, porte une attention constante à la
situation difficile et parfois dramatique de nombreux agriculteurs. Or un
certain organisme, dont je tairai le nom ici, a déclenché hier, pour des motifs
peu avouables,... Mme Martine Billard. Informer nos
concitoyens ! M. Claude Gatignol. ...une campagne lamentable
de dénigrement, de fausses informations, relevant de l'injure contre
l'agriculture française. Nos agriculteurs sont blessés à juste titre par cet
affichage contre lequel je proteste avec la plus grande force. Je suis indigné
par ces actions médiatiques offensantes et non fondées. M. Noël
Mamère. Elles sont fondées ! M. Claude Gatignol.
Monsieur le ministre, vous avez pris clairement position sur cette actualité qui
surgit à quelques jours de l'ouverture du salon de l'agriculture, et je vous en
félicite. Quelles suites entendez-vous donner à ces attaques pour dire toute la
considération que la France porte à ses agriculteurs ? Quel message d'espoir et
de confiance pouvons-nous ensemble lancer en direction des agriculteurs et des
consommateurs ? (Applaudissements sur les bancs du groupe
UMP.) M. le président. La parole est à M. le ministre de
l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de
l'aménagement du territoire. M. Bruno Le Maire, ministre
de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de
l'aménagement du territoire. Monsieur le député, la campagne de France
Nature Environnement est, je pèse mes termes, un scandale et une provocation.
(Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et
NC.) Plusieurs députés du groupe GDR. Non
! M. Noël Mamère. C'est une campagne juste ! M.
François de Rugy. C'est la vérité ! M. Bruno Le
Maire, ministre. Quand cesserons-nous dans notre pays d'accabler
les agriculteurs de tous les maux de notre société ? (" Très bien ! " sur
plusieurs bancs du groupe UMP.) Quand cesserons-nous de confondre
agriculteurs et pollueurs ? Quand reconnaîtrons-nous enfin les efforts que font
tous les agriculteurs français depuis des années pour concilier l'agriculture et
l'environnement ? (Vifs applaudissements sur les bancs des groupes UMP et
NC.) Contre tous ceux qui persistent à opposer agriculture et
environnement, nous poursuivrons, avec le Premier ministre et le Président de la
République, dans la voie qui consiste à concilier l'agriculture et
l'environnement, et nous le ferons en gardant trois principes très précis à
l'esprit. Le premier, c'est la solidarité vis-à-vis de tous les agriculteurs.
Nous continuerons à les aider à mettre leurs exploitations aux normes, à
développer la mécanisation, à aller vers davantage de bio et de respect de la
biodiversité. M. Yves Cochet. Baratin ! M. Bruno
Le Maire, ministre. Le deuxième, c'est l'harmonisation
européenne. Nous voulons des règles environnementales qui soient les mêmes pour
tous, en France, en Allemagne, en Espagne ou en Italie. (Applaudissements sur
les bancs des groupes UMP et NC.) Nous ne pouvons pas demander aux
agriculteurs français d'être compétitifs et, en même temps, de respecter des
règles plus strictes que leurs voisins et leurs concurrents.
(Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.) Le troisième,
c'est la réciprocité des règles internationales. Nous ne pouvons pas demander à
nos agriculteurs de respecter les règles environnementales, sanitaires, de
bien-être animal parmi les plus strictes au monde... Mme Martine
Billard. Respectez la planète ! M. Bruno Le Maire,
ministre. ...et, dans le même temps, ouvrir tout grand nos frontières à
des produits qui ne respecteraient pas les mêmes règles. (Vifs
applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.) Monsieur Gatignol,
nous ne céderons pas sur ce sujet. Avec le Premier ministre et le Président de
la République, nous irons ensemble, environnement et agriculture, dans la même
direction. (Vifs applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC, dont
de nombreux députés se lèvent.)
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