DEBAT :
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CONSÉQUENCES DE L'ACCIDENT NUCLÉAIRE SUR LES TERRITOIRES DU
PACIFIQUE M. le président. La parole est à
M. Apeleto Albert Likuvalu, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et
divers gauche. M. Apeleto Albert Likuvalu. Monsieur le
président, mes chers collègues, je tiens à exprimer personnellement toute ma
solidarité et toute mon émotion aux Japonais qui font preuve de beaucoup de
sang-froid et de dignité en ces moments douloureux et difficiles. Madame la
ministre de l'écologie, la double catastrophe naturelle, tremblement de terre,
puis tsunami, qui a touché vendredi dernier le pays du soleil levant, à laquelle
s'ajoute le risque nucléaire de plus en plus menaçant, montrent la fragilité de
l'homme face aux forces de la nature. Alors même qu'il est l'un des pays les
plus en pointe en matière de dispositifs antisismiques, le Japon connaît, du
fait des effets du séisme, la plus grave crise depuis la Seconde guerre
mondiale. Carrefour de zones de subduction de plusieurs plaques de croûte
terrestre, l'océan Pacifique, tant dans sa zone nord qu'au sud, concentre à
juste titre les craintes de séismes à forte magnitude. Installés au coeur de
cette zone, nos compatriotes de Nouvelle-Calédonie, de Polynésie française et de
Wallis - et-Futuna, souvent oubliés, surveillent avec inquiétude l'évolution
préoccupante, heure par heure, de la situation au Japon. Au-delà du drame
récent actuel du Japon, cette préoccupation concerne l'ensemble des outre-mer,
comme Saint-Pierre-et-Miquelon que vous venez de citer, madame la ministre,
ainsi que la métropole. Le séisme du 12 janvier 2010 à Haïti avait touché nos
compatriotes des Caraïbes et celui de décembre 2004, dans l'océan Indien, nos
compatriotes Réunionnais. Il en est de même du séisme de mai 2003 à Alger qui
avait été ressenti jusque dans le sud de la France. À l'heure actuelle,
madame la ministre, à l'aune des informations dont vous disposez, que
pouvez-vous indiquer à la représentation nationale et à nos concitoyens sur la
réalité des risques, particulièrement dans le Pacifique ? M. le
président. Merci ! M. Apeleto Albert Likuvalu.
Quelles mesures concrètes envisagez-vous pour y faire face ? Quels moyens
efficaces de prévention... (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe
SRC.) M. le président. La parole est à Mme Nathalie
Kosciusko-Morizet, ministre de l'écologie, du développement durable, des
transports et du logement. Mme Nathalie Kosciusko-Morizet,
ministre de l'écologie, du développement durable, des transports et du
logement. Monsieur le député, dans le contexte de crise nationale, de
catastrophe naturelle, puis de risque de catastrophe nucléaire que connaît le
Japon, nous attachons une attention prioritaire à nos territoires d'outre-mer et
à ceux du Pacifique. Cela a été le cas dès l'arrivée du tsunami. À travers
l'histoire, presque 60 % des tsunamis recensés ont eu lieu dans le Pacifique.
Nous avons des outils de détection et de modélisation des tsunamis extrêmement
développés dans le Pacifique. Nous avons pu ainsi, dès vendredi, dès
l'arrivée du tsunami au Japon, modéliser, prédire le niveau de la vague, l'heure
d'arrivée dans les territoires d'outre-mer, à Wallis-et-Futuna, à Tahiti, et
protéger les populations. Nous essayons de développer cette anticipation,
avec les limites que pose l'information dont nous disposons sur le risque de
catastrophe nucléaire. Aujourd'hui, il n'y a pas de risque majeur pour les
territoires d'outre-mer. Cependant, compte tenu des rejets massifs attendus,
nous commençons d'ores et déjà à modéliser le nuage radioactif qui pourrait se
former et à étudier sa circulation en fonction des courants atmosphériques afin
d'anticiper une éventuelle arrivée de particules radioactives sur nos
territoires. Naturellement, toutes les mesures de précautions seront prêtes et
actionnées. M. Jean-Louis Borloo. Très bien !
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