Texte de la QUESTION :
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Mme Marie-Josée Roig appelle l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative sur l'influenza aviaire. Fin 2003, une épizootie d'influenza aviaire à virus H5N1 hautement pathologique s'est développée en Asie du sud-est, puis propagée à l'Europe et l'Afrique. Cette évolution internationale a suscité de nombreuses interrogations sur les risques d'introduction et de diffusion du virus en Europe et en France. Un groupe d'expertise collective a alors été créé par l'agence française de sécurité sanitaire des aliments. Aussi, elle souhaite connaître l'avancée des travaux de ce groupe d'expertise et leurs conclusions quant à la contamination et la prévention face à ce virus.
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Texte de la REPONSE :
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Fin 2003, une épizootie d'influenza aviaire à virus H5N1 hautement pathogène (HP) s'est développée en Asie du Sud-Est, puis s'est propagée, à partir de l'été 2005, à l'Europe et à l'Afrique. Cette évolution internationale a suscité de nombreuses interrogations sur les risques d'introduction et de diffusion du virus H5N1 HP en Europe et en France, sur les possibilités d'infection inapparente d'un grand nombre d'espèces d'oiseaux migrateurs et sur le rôle potentiel de l'avifaune sauvage résidente. Dans ce contexte et compte tenu des enjeux en termes de santé publique et de santé animale, l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) a créé, en août 2005, un groupe d'expertise collective d'urgence « Influenza aviaire » bénéficiant de la richesse de perception de scientifiques d'horizons très divers : épidémiologistes, vétérinaires, spécialistes de la faune sauvage, virologistes, etc. Depuis la fin de l'année 2003, les informations épidémiologiques et les données scientifiques relatives à l'influenza aviaire ont considérablement évolué avec la propagation et la durée sans précédent de la panzootie, c'est-à-dire la propagation d'une maladie animale épizootique à une échelle continentale ou intercontinentale, à virus H5N1 HP. Sur la base de ces données et des travaux menés par le groupe d'expertise collective d'urgence « Influenza aviaire », l'AFSSA a réactualisé et complété le rapport qu'elle avait publié en 2002 sur les risques de transmission à l'homme du virus H5N1 HP. Réaliser un tel travail est une tâche délicate puisqu'il s'agit de se baser sur l'analyse d'une situation en constante évolution pour tâcher d'en dégager des enseignements. Fruit de plus de deux années d'échanges, de réflexion et d'évaluation collective du risque, le rapport publié en avril 2008 constitue un panorama complet de la littérature scientifique et des données épidémiologiques relatives à cette panzootie. La première partie du rapport, en faisant le point sur les connaissances scientifiques portant sur l'influenza aviaire, actualise les données relatives aux virus influenza, leur écologie et les maladies qu'ils provoquent depuis la publication du rapport réalisé en 2002. Une deuxième partie est consacrée à la question du développement du virus H5N1 HP d'origine asiatique dans le règne animal. Elle synthétise et analyse les données épidémiologiques internationales relatives à l'évolution de la panzootie depuis l'émergence du virus H5N1 HP en Asie dans le milieu des années 90. Une analyse des mesures de lutte mises en oeuvre aux plans sanitaire et vaccinal est ainsi effectuée à la lumière de ces données. Cette partie revient finalement sur les observations cliniques et lésionnelles faites chez les oiseaux sauvages infectés, notamment en France lors des épisodes de la Dombes et des étangs de Moselle. Se basant sur les deux premières parties du rapport et sur les quarante-deux avis d'évaluation de la situation française et européenne, le dernier chapitre synthétise les enseignements et les questionnements des membres du groupe d'expertise collective d'urgence « Influenza aviaire ». Des questions telles que le rôle de l'avifaune sauvage, les contraintes de la prévention sanitaire en élevage, la place de la vaccination et les perspectives d'évolution épidémiologique y sont ainsi abordées. Cette dernière partie recense également les principaux programmes de recherche en cours, essentiellement en France et en Europe, et suggère de nouvelles pistes de recherche. Complémentaire de ce travail, la compilation de l'ensemble des avis rendus par le groupe d'expertise d'urgence, entre août 2005 et avril 2008, fait l'objet d'un document accompagnant le rapport.
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