DEBAT :
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TERMINAL MÉTHANIER DE DUNKERQUE M.
le président. La parole est à M. Jean-Pierre Decool, pour le groupe de
l'Union pour un mouvement populaire. M. Jean-Pierre Decool.
Monsieur le ministre chargé de l'industrie, de l'énergie et de l'économie
numérique, le Président de la République était hier en déplacement dans le Nord,
accompagné des PDG d'EDF et de Total, de Nathalie Kosciusko-Morizet et de
vous-même. À Gravelines, lors de la visite de la centrale nucléaire la plus
puissante d'Europe occidentale,... M. Roland Muzeau. Il
s'est baigné dans la piscine ? (Sourires.) M. Jean-Pierre
Decool. ...Nicolas Sarkozy s'est engagé, devant les agents d'EDF, à
continuer d'investir dans le nucléaire civil, gage d'indépendance énergétique de
la France. Faut-il rappeler qu'aujourd'hui, près de 80 % de l'électricité du
pays est d'origine nucléaire ? À l'issue de cette visite, lors d'une table
ronde sur la politique énergétique, le chef de l'État a annoncé la construction
d'un terminal méthanier sur le littoral dunkerquois, projet lancé en 2006 par
EDF et plusieurs fois reporté. Cet engagement pris par le Président de la
République au moment de la fermeture de la raffinerie Total, et approuvé par
l'ensemble des élus de ce territoire, a donc été tenu. M. Bernard
Roman. Non ! Ce n'est encore une fois qu'une annonce ! M.
Jean-Pierre Decool. Cette décision est évidemment accueillie avec
satisfaction. Outre l'aspect énergétique, ce projet permettra de conforter
les activités du port de Dunkerque et d'enclencher la réindustrialisation du
bassin d'emploi. Le projet mobilisera jusqu'à 1 850 personnes pendant les
travaux et créera 250 emplois directement liés à l'exploitation du terminal ou
relevant des professions portuaires. Je forme le voeu que l'implantation du
terminal bénéficie à la main-d'oeuvre locale, lourdement pénalisée ces derniers
temps. Je tiens à saluer l'engagement personnel du chef de l'État dans ce
dossier porté par EDF, qui investira 1,5 milliard d'euros. Monsieur le
ministre, pouvez-vous préciser devant la représentation nationale les
motivations ayant conduit le Gouvernement à soutenir avec conviction
l'installation d'un terminal méthanier sur le littoral dunkerquois
? M. le président. La parole est à M. Éric Besson, ministre
chargé de l'industrie, de l'énergie et de l'économie numérique. M.
Éric Besson, ministre chargé de l'industrie, de l'énergie et de
l'économie numérique. Hier, comme vous l'avez dit, le Président de la
République a en effet confirmé la construction d'un terminal méthanier à
Dunkerque - vous y étiez. C'est une très bonne nouvelle pour Dunkerque et pour
le Nord-Pas-de-Calais, et j'ai noté que les parlementaires de la majorité qui
étaient présents, comme les parlementaires de l'opposition, en ont jugé
ainsi. M. Bernard Roman. Cela fait six ans qu'il est
annoncé, ce terminal ! M. Éric Besson, ministre. Vous
savez ce que représente un investissement de 1,5 milliard d'euros, consenti
principalement mais pas uniquement par EDF. Jusqu'en 2015, 2 000 personnes
travailleront sur le chantier ; ensuite, il y aura 200 emplois
pérennes. Total a également annoncé une usine d'expérimentation de
biocarburants de deuxième génération, confortant ainsi la tradition industrielle
de Dunkerque et du Nord-Pas-de-Calais, à laquelle vous êtes attaché, et à
laquelle le Président de la République a redit hier son attachement
personnel. C'est aussi une bonne nouvelle pour la sécurité de nos
approvisionnements en gaz. Le gaz, vous le savez, représente encore 20 % environ
de la consommation finale dans notre pays : la capacité de ce terminal méthanier
correspond à un quart de nos besoins. J'ajoute, et je le dis aussi à Noël
Mamère, que le Président de la République ne s'est pas contenté de tenir les
propos relevés par M. Mamère dans sa question, à laquelle Mme Kosciusko-Morizet
a répondu. Il a posé une question simple : si nous sortons du nucléaire, comment
allons-nous remplacer l'énergie nucléaire, et avec quelles conséquences pour
l'environnement ? Et comment allons-nous expliquer cette décision à nos
concitoyens, qui bénéficient d'une électricité 40 % moins chère que la moyenne
des autres pays ? Ceux qui prétendent vouloir sortir du nucléaire doivent nous
le dire. (Signes d'approbation sur les bancs du groupe UMP.) Voilà ce
qu'a dit Nicolas Sarkozy, hier, à Gravelines. (Applaudissements sur les bancs
du groupe UMP.)
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