DEBAT :
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RECONSTRUCTION DU CHU DE POINTE-À-PITRE M. le président. La parole est à Mme
Gabrielle Louis-Carabin., pour le groupe de l'Union pour un mouvement
populaire. Mme Gabrielle Louis-Carabin. Monsieur le ministre
du travail, de l'emploi et de la santé, j'appelle votre attention sur la
situation alarmante du CHU de Pointe-à-Pitre, qui inquiète de plus en plus les
professionnels de santé, les élus et la population. Ce bâtiment, vieux de trente
ans, vétuste et ne correspondant plus aux normes parasismiques, ne bénéficie que
de quelques travaux et d'insuffisantes améliorations. Pourtant, de récentes
études démontrent qu'en cas de séisme il s'effondrerait comme un château de
cartes, la Guadeloupe étant située dans une région où le risque sismique est des
plus élevés. Depuis quatre ans, la direction du centre hospitalier et votre
ministère travaillent sur ce dossier de reconstruction. Si une validation
technique du financement, estimé à plus de 600 millions d'euros a été actée,
cette opération de sécurisation de la population n'a toujours pas fait l'objet
d'une décision de financement de la part de l'État. Deuxième préoccupation :
la situation financière du CHU semble remettre en cause l'urgence de la
reconstruction. Alors que le centre est en déficit et qu'un plan de
redressement, évalué par l'IGAS, est mis en oeuvre, l'agence régionale de santé,
en application de la campagne budgétaire 2011, a réduit de plus de 16 millions
d'euros, soit de près de 40 %, les dotations de missions d'intérêt général et
d'aide à la contractualisation. Cette diminution de crédits, ajoutée à
l'évolution défavorable des recettes de la tarification à l'activité, creusera
le déficit du CHU, pourtant reconnu comme un établissement essentiel, tant pour
l'égal accès de tous à l'offre de soins que pour la formation médicale aux
Antilles - avec une quatrième année de médecine qui laisse augurer de la mise en
place d'un cursus complet pour nos jeunes. Monsieur le ministre pouvez-vous
nous rassurer en précisant la période effective de reconstruction du centre
hospitalier universitaire sur le site de Perrin, aux Abymes ? Quelles décisions
entendez-vous prendre pour répondre aux attentes légitimes des patients et des
professionnels de santé ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe
UMP.) M. le président. La parole est à M. le ministre du
travail, de l'emploi et de la santé. M. Xavier Bertrand,
ministre du travail, de l'emploi et de la santé. Oui, madame la députée,
c'est un établissement essentiel pour l'offre de soins, comme est également
essentielle l'adaptation aux risques sismiques dans cette région. J'ai déjà eu
l'occasion de le préciser, alors que je me trouvais sur place, dans le cadre de
mes précédentes fonctions au ministère de la santé. C'est parce que ce critère a
été retenu que le plan outre-mer présenté en 2009 par Roselyne Bachelot prévoit
l'adaptation des établissements de santé aux risques sismiques. Vous savez
également que la première tranche a déjà l'objet d'une décision favorable en
décembre dernier. De plus, ce projet d'ensemble, qui intéresse tous les
habitants, s'élève à 630 millions d'euros. Vous m'interrogez, tout comme
Victorin Lurel qui nous a saisis, encore aujourd'hui, de ce problème. Je tiens à
vous dire que je travaille en permanence avec Marie-Luce Penchard, qui est
particulièrement mobilisée sur ce dossier. J'aurai l'occasion, dans les mois
qui viennent, en tout cas avant la rentrée de septembre, de me rendre en
Guadeloupe, à la Martinique et en Guyane pour voir quels sont les
investissements nécessaires. Toutefois, ma position demeure la même : nous
devons traiter la question du risque sismique, comme celle de la reconstruction,
avec le plus grand sérieux. Vous me permettrez simplement d'ajouter cette
précision : si l'on reconstruit, ce n'est pas pour trois ou cinq ans, mais pour
une très longue période. Il est donc essentiel de bien envisager les conditions
du redressement financier, de la bonne gouvernance et du projet médical, autant
de questions auxquelles nous devons apporter des réponses
complémentaires. L'État ne se dérobera pas : il sera au rendez-vous de ses
responsabilités en Guadeloupe comme à la Martinique et comme partout.
(Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
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